Maroc : l’aide au logement crée des mécontents

28 mars 2024 - 17h00 - Maroc - Ecrit par : A.P

Alors que les primo-acquéreurs ont favorablement accueilli le nouveau programme d’aide au logement, les promoteurs immobiliers, eux, préfèrent jouer la carte de la prudence. Ils invitent le gouvernement à revoir les conditions pour rendre l’offre plus attrayante.

Les promoteurs émettent de nombreuses réserves par rapport au programme d’aide au logement, fait savoir le magazine Finances News hebdo cité par Le360. Des responsables de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) estiment que l’offre n’est pas intéressante et doit être réajustée pour attirer davantage de monde. Les petits promoteurs, qui n’avaient pas bénéficié des programmes des logements sociaux à 250 000 dirhams, espèrent quant à eux tirer profit de ce nouveau programme.

« Actuellement, dans le marché, il n’y a pas assez d’offres lancées dans le cadre du nouveau programme. Pour 2023, la plupart des promoteurs ont déjà reçu des réservations. Pour 2024, les projets sont en cours de construction. L’opération n’a pas encore pris son essor, car les professionnels du secteur ne veulent pas l’investir à cause d’un grand stock qu’ils n’arrivent pas à écouler », explique Mohamed Dahbi, vice-président de l’Union nationale des petits promoteurs immobiliers (UNPPI).

À lire : Maroc : l’aide au logement booste le marché de l’immobilier

Autrement dit, un déstockage des logements déjà construits dans le cadre des programmes précédents s’impose. « Tant qu’il n’y aura pas un déstockage des logements déjà construits, le nouveau programme d’aide ne pourra pas atteindre sa vitesse de croisière », affirme le vice-président de l’UNPPI. Par ailleurs, « les acquéreurs, pour leur part, préfèrent le produit à 300 000 dirhams à celui de 250 000 dirhams, jugé moins avantageux. Le marché est perturbé aussi bien pour les acheteurs que pour les promoteurs », développe la publication.

Dans les programmes précédents, l’aide au logement était versée au promoteur à titre d’avance de démarrage du chantier. Avec le nouveau programme, l’aide directe est versée aux acquéreurs une fois le logement livré. Ce qui oblige le promoteur à préfinancer les travaux, soit sur fonds propres, soit par prêt bancaire. Une option qui n’arrange pas les petits promoteurs dont les moyens financiers sont limités. À tout cela s’ajoute l’exigence, depuis 2023, de l’obtention d’un permis d’habiter avant de lancer les travaux.

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