Afin de faire face à la pénurie d’eau potable, le Maroc prévoit de construire, cette année, trois nouvelles stations de dessalement de l’eau. L’objectif est d’atteindre une production d’un milliard de mètres cubes d’ici à 2030.
Assis sur un tapis jeté sur la terre ocre du village, les hommes martèlent des tambourins. Autour, en un cercle serré, les femmes dansent et lancent de stridents youyous.
Les habitants de Tazlaft souhaitent la bienvenue pour le ministre belge, résume une banderole tendue sur la place à l’occasion de la visite du ministre-président de la Région wallonne. Jean-Claude Van Cauwenberghe est reçu en toute grande pompe dans ce hameau de Ouarzazate, perché au-dessus d’un oued près de l’ancienne route de Marrakech, dans un décor époustouflant. Les enfants n’oublieront pas cette caravane de véhicules tout-terrain débarquée vrombissante en ces lieux moyenâgeux, escortée par les gyrophares policiers. Soit l’événement de l’année pour Tazlaft ? L’événement du siècle, et du siècle passé !, observe Johnny De Meulemeester, archéologue à la « division du patrimoine » de la Région wallonne. Le scientifique est spécialiste des greniers collectifs, édifices sacrés (un marabout y est parfois enterré...), vieux de plusieurs siècles, où les Berbères emmagasinaient récoltes et autres biens, tout en ayant une fonction sociale comme les bistrots en face de l’église chez nous. Ces constructions en pisé, solides maçonneries faites de terre mélangée de paille, ont fini par souffrir des intempéries. Le grenier de Tazlaft n’échappe pas au temps. La Région wallonne, dont les élus veulent exercer sur tous les fronts les « compétences internationales » offertes
par la fédéralisation de l’État, va en assurer la restauration. La Région a déjà édité des « fiches patrimoines » sur les richesses du cru, matériel désormais à la disposition de guides touristiques, dont la formation devrait être complétée par les Wallons.
Les moyens manquent à Tazlaft. En réalité, c’est Rabat qui délaisse ces lointaines contrées berbères. « Van Cau » évoque, dans un monde de tensions, l’importance des liens, du dialogue. Des archéologues marocains viendront fouiller en Wallonie. Le président de la commune dit sa profonde joie, en ce jour béni.
Nous voulons affirmer notre présence au Maghreb, expose le ministre-président, en visite au Maroc après un passage à Alger. Environ 500.000 personnes d’origine marocaine résident en Belgique. Au Maroc, la Région coopère aussi au perfectionnement d’enseignants chargés de la formation professionnelle, dans le domaine de l’agriculture ou de l’environnement. La position belge sur l’Irak a été superappréciée, dit le ministre. Un Wallon basé au Maroc souligne que les Belges ont la baraka ici : Notre cote a encore augmenté après les sorties de Louis Michel ! En septembre, le Maroc sera l’« invité d’honneur » des Fêtes de Wallonie.·
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