Voyage au cœur de l’empire Emaar

7 mai 2008 - 00h03 - Economie - Ecrit par : L.A

« Au-delà de la dimension économique, nos projets au Maroc ont une valeur toute particulière, spéciale », tient à souligner Ahmad Al Matrooshi, managing director d’Emaar UAE. En effet, le volume le plus important des investissements en Afrique du Nord revient à l’Egypte et au Maroc.

Tourisme, santé, éducation, urbanisme, résidentiel, loisirs, shopping… L’éventail du champ d’activité du groupe émirati est exhaustif. Emaar Properties a lancé plusieurs projets de développement immobilier au Maroc, d’une valeur globale de 56 milliards de DH. Parmi ces investissements, Tinja à Tanger, Saphira à Rabat et Oukaïmeden qui font partie d’un mémorandum d’un protocole d’accord signé avec le gouvernement marocain d’une valeur de 43,5 milliards de DH. Le groupe émirati s’est également associé avec Onapar (filiale du groupe ONA) pour le développement de trois autres projets d’une valeur de 12,4 milliards de DH : il s’agit de Amelkis II et III à Marrakech et de Bahia Bay dans la région de Bouznika. « Ce sont surtout des complexes résidentiels et de loisirs qui répondent aux standards internationaux du haut standing », explique à L’Economiste Yves Delmar, chief executive officer (CEO) d’Emaar Maroc.

Globalement, l’état d’avancement des différents projets au Maroc suit un rythme assez régulier, selon Yves Delmar. La durée moyenne d’un chantier Emaar oscille entre 30 à 36 mois. Pour Tinja, projet à vocation résidentielle et touristique, les travaux de la construction de la première phase sont en cours. La commercialisation des appartements de ce projet de la capitale du détroit démarreront vers fin juin prochain. Dans son ensemble, ce projet sera décliné en plusieurs phases, 6 au total. La commercialisation de la partie Tinja Aldea (village en espagnol) a déjà été lancée en février dernier. La vente s’effectue sur plan. Les premières villas seront livrées en 2010. Parmi les acquéreurs de la partie déjà vendue, des investisseurs du Golfe, des Européens, notamment de Grande-Bretagne et de France. Le reste a été acquis par des Marocains (des locaux et des MRE).

Le projet Aldea comprend des lots de maisons de campagne en plus d’un ensemble d’équipements communautaires. Tinja s’étend sur 230 ha. Le site abrite une marina, plusieurs hôtels et autres espaces d’animation et de loisirs. Pour le projet de Rabat (baptisé Saphira), il s’étend sur 11 km. Il a plutôt une vocation urbanistique. Mais attention ! Surtout pas de confusion : Saphira n’est pas située dans la vallée de Bouregreg. C’est plutôt le groupe émirati Sama Dubaï qui investit entre autres dans cette partie de la capitale. Le projet d’Emaar s’étend des Oudayas à la sortie sud de Rabat via la Corniche. La phase actuelle sur Saphira porte sur les premiers travaux d’excavation sur un site assez rocailleux. En même temps, Emaar procède à la validation de ce qu’elle appelle le « phasage » du projet.

Sur ce projet précis, un léger retard a été accusé. « Normal, ce sont des projets importants sur de grandes superficies qui requièrent des études environnementales sur toute l’année et des études d’impact pour le littoral », explique Al Matrooshi. Ce qui compte pour Emaar, c’est le bon démarrage du projet.

Globalement, Saphira sera un site assez diversifié avec principalement des appartements de haut standing. Des packages seront aussi livrés qui vont du moyen, moyen-haut au plus haut standing, annonce Delmar.

A Marrakech, le site Amelkis bénéficiera d’une attention particulière en termes d’investissement puisqu’il devra abriter le deuxième hôtel signé par Georgio Armani dans le monde, après celui de Dubaï. Les premiers coups de pioche seront donnés dans 2 à 3 mois.

Les projets internationaux sont déployés à travers 6 segments et plus de 60 entreprises opérationnelles. Emaar opère sur 36 marchés (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Asie, Europe et Amérique du Nord).

Outre les Emirats arabes et le Maroc, le groupe gère des projets immobiliers et touristiques en Egypte, en Arabie saoudite, au Liban, en Jordanie, en Algérie, en Libye, en Inde, Syrie, Turquie, Indonésie, Chine, Canada, Royaume-Uni et Etats-Unis.

La flambée des matériaux de construction, la cherté du fret, les contraintes liées à la livraison et à la rareté de l’offre et des ressources humaines qualifiées sont autant de difficultés ressenties cette année, consent-on chez Emaar. Mais compte tenu de l’effet volume et des partenariats que le groupe entretient avec ses principaux fournisseurs dans le monde, l’approvisionnement n’a pas pâti de la conjoncture internationale, soutient Ahmad Al Matrooshi. Reste donc l’effet subprime ! Là aussi, le groupe n’a pas ressenti un gros impact. « Mis à part nos projets aux Etats-Unis, nous sommes surtout présents dans les pays arabes et en Asie. Des marchés qui ne sont pas touchés par le phénomène des subprimes », poursuit le managing director.

Source : L’Economiste - Amin Rboub

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