Une autoroute de l’eau : la solution du Maroc contre le stress hydrique

20 février 2024 - 07h30 - Maroc - Ecrit par : P. A

Face à la sécheresse sévère, au stress hydrique et à la rareté des précipitations qu’il subit depuis plus de quatre ans, le Maroc prévoit de relier le barrage Oued El Makhazine au port d’El Boughaz Fadil à Tanger afin d’approvisionner en eau potable les populations de la région.

Les autorités marocaines avaient réalisé avec succès un premier projet d’autoroute de l’eau reliant le fleuve Sebou au bassin du Bouregreg. Cette fois-ci, elles envisagent de relier le barrage Oued El Makhazine au port d’El Boughaz Fadil pour pallier la pénurie d’eau potable qui frappe durement la région de Tanger, rapporte Rue20.

Plusieurs mesures ont été prises par différents départements sectoriels ainsi que les autorités régionales pour approvisionner les populations en eau potable. Le ministère de l’Agriculture a déjà lancé un projet urgent de connexion de plusieurs bassins, fait-on savoir, ajoutant que le gouvernement a également annoncé la construction et la réhabilitation d’usines de dessalement, dont certaines seront alimentées à l’énergie renouvelable (photovoltaïques).

À lire : Maroc : on commence à voler ... de l’eau

De même, des systèmes d’irrigation modernes seront mis en place en vue de rationaliser l’eau. Il est également prévu la conception d’un plan hydrographique national, ce qui passe par le recensement de toutes les ressources hydriques afin d’approvisionner les villes du royaume en fonction des priorités. Face à l’urgence, le gouvernement s’active pour lancer les travaux de l’usine de dessalement de Tanger, assurent les autorités de la région.

Dans le cadre d’un plan global 2020-2050, le Maroc a récemment alloué 383 milliards de dirhams (37,6 milliards de dollars) pour l’amélioration des infrastructures hydrauliques domestiques et agricoles. Le programme, qui vise à améliorer la qualité de l’eau potable, prévoit la construction d’une usine de dessalement sur la côte atlantique, d’une usine de traitement des eaux usées sur la côte méditerranéenne.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Tanger - Eau - Sécheresse au Maroc

Aller plus loin

Déjà des coupures d’eau à Casablanca

Le faible débit de l’eau dans les grandes villes comme Casablanca inquiète les habitants qui dénoncent les coupures d’eau intempestives. Pour les responsables de Lydec, les...

Maroc : des puits clandestins creusés ... la nuit !

De nombreux Marocains ont exprimé leur indignation face à la prolifération de puits clandestins, dans un contexte de sécheresse sévère et de stress hydrique.

Des coupures d’eau à Marrakech ?

Les habitants de plusieurs quartiers de la ville de Marrakech se plaignent de la baisse du débit d’eau potable et des coupures. De même, des rumeurs font état de la mauvaise...

Maroc : des « voleurs » d’eau arrêtés

Face à l’hémorragie du vol d’eau d’irrigation du canal, les autorités locales de la commune de Bouhmam, dans la province de Sidi Bennour, ont intensifié leurs efforts pour...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : le hammam, un plaisir de plus en plus cher

Face à la sécheresse, les autorités marocaines ont décidé de frapper fort. Depuis le mois dernier, les stations de lavage et les bains, traditionnels et modernes, sont contraints de fermer trois jours par semaine. Une décision qui fait grincer des...

Maroc : record d’exportations d’avocat, mais à quel prix ?

Les agriculteurs marocains continuent de produire de l’avocat destiné à l’exportation, malgré le stress hydrique que connaît le royaume. Le volume des exportations de ce produit a déjà atteint 30 000 tonnes.

Maroc : la pastèque sacrifiée pour préserver l’eau ?

Des associations locales de la province d’Al Haouz ont sollicité Rachid Benchikhi, le gouverneur de la province, pour qu’il interdise la culture de pastèques et de melons.

Le Maroc contraint de réorienter sa production agricole

Face à la sécheresse et au stress hydrique d’une part, et à l’inflation d’autre part, le gouvernement marocain est contraint de revoir sa politique agricole et alimentaire pour garantir l’eau et le pain.

Les Marocains vont-ils manquer de dattes pour le Ramadan ?

À quelques semaines du mois sacré de Ramadan, des doutes subsistent quant à la disponibilité des dattes en quantité suffisante et à des prix abordables.

Mémorandum d’entente entre l’ONEE et la société israélienne Mekorot

L’Office national de l’eau et de l’électricité (ONEE) et son homologue israélien Mekorot ont signé, jeudi à Marrakech, un mémorandum d’entente portant sur les projets de développement et d’assainissement de l’eau potable.

Pastèque et sécheresse : le casse-tête marocain

Faut-il continuer à produire de la pastèque rouge qui nécessite une importante quantité d’eau et épuise les sols, alors que le Maroc connaît la pire sécheresse depuis quatre décennies ? La question divise les producteurs, exportateurs et...

Des prières rogatoires dans les synagogues marocaines

Après les mosquées, c’est au tour des synagogues au Maroc d’accueillir des prières rogatoires en faveur de la pluie.

Maroc : une deuxième usine géante de dessalement en projet à Nador

Le Maroc se prépare à lancer un appel d’offres pour une nouvelle usine de dessalement d’eau de mer à Nador, d’une capacité de 250 millions de mètres cubes par an, a annoncé Nizar Baraka, ministre de l’Eau et de l’Équipement.

Le miel marocain est en péril

Les apiculteurs marocains sont inquiets. Depuis des années, des colonies d’abeilles sont décimées en raison de la sécheresse et des aléas climatiques, ce qui affecte durement la production du miel.