Ils étaient nombreux ces fidèles qui se sont fait dépister vendredi dernier à la mosquée Mantes-Sud. « Je n’avais jamais eu l’occasion d’en faire avant », a reconnu Saad, 48 ans et sans emploi, qui participe à des maraudes avec l’association caritative As-Suffa, qui siège dans les locaux de la mosquée. « C’est une bonne idée car je connais des gens qui reçoivent des messages de l’Assurance maladie pour se faire tester et ne veulent pas y aller ou ont peur », déclare Fatia Kedjam, habitante du quartier, qui se fait dépister pour la troisième fois.
« L’objectif est de toucher certaines personnes qui peuvent être réticentes mais aussi des familles précaires qui ont des problèmes de logement ou d’argent et pour lesquelles la question sanitaire n’est pas prioritaire », explique au journal Le Parisien Abdelaziz El Jaouhari, président de l’association des musulmans de Mantes-Sud.
« On veut participer à une prise de conscience contre les idées complotistes qui peuvent circuler sur le coronavirus et montrer que le culte musulman prend sa part de responsabilité dans cette crise sanitaire. À ma connaissance, on est la première mosquée à mettre une telle opération en place, donc l’idée est de donner l’exemple », ajoute-t-il.
Cette opération de dépistage sur une journée entre dans la droite ligne du prolongement de précautions sanitaires prises par la mosquée depuis le début de la pandémie et la réouverture des lieux de culte. Il est fait obligation à chaque fidèle d’apporter son propre tapis de prière, de respecter une certaine distance dans la salle dédiée en plus du port du masque obligatoire. Le gel est mis à disposition.