Yassine El Yakoubi (Photo : El Diario)
Arrivé en Espagne depuis Tétouan au Maroc il y a neuf mois, Yassine vit dans la rue et suit sa chimiothérapie pour un cancer du côlon. « Je suis venu ici parce qu’un ami m’a dit qu’à Santa Anna, ils pouvaient m’aider et me donner quelque chose à manger », explique-t-il à El Diario. Teresa, la femme qui l’a reçu à son arrivée dans ce refuge des sans-abris, a été très choquée de savoir que, comme elle, il traitait un cancer de côlon. « Moi à la maison et lui, dans la rue. Ça me paraissait très dur », déclare-t-elle.
Le jeune homme vit dans des conditions pénibles. Il dit passer ses nuits sous les escaliers, une sorte de débarras, dans un immeuble situé dans le quartier « Poble-sec », où il n’y a ni électricité ni eau courante, qu’une femme musulmane lui permet de squatter. « Je ne vais pas bien, surtout quand je sors de la chimio, j’ai mal aux mains. J’ai aussi très mal à la gorge quand je bois quelque chose de froid, je suis faible et je dors toute la journée… », confie-t-il.
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Le cancer du côlon lui a été diagnostiqué en novembre 2021, mais il a commencé par se sentir mal peu de temps après son arrivée à Barcelone. « Mon intention était de venir travailler pour gagner ma vie. Et j’ai d’abord trouvé du travail dans un restaurant à Castelldefels », raconte Yassine qui logeait chez une sœur. Mais pour des raisons qu’il n’a pas voulu évoquer, la sœur lui a demandé de partir. Dans la foulée, il a commencé à sentir des maux de ventre, au point de subir une opération.
Depuis lors, il porte en permanence un petit sac en plastique à hauteur de l’abdomen dans lequel il fait ses besoins. « Le sac, c’est quelque chose de compliqué même si tu es à la maison. Parce qu’il faut le nettoyer et y prêter beaucoup d’attention… Je ne veux pas m’imaginer la situation de celui qui vit dans la rue », déplore Teresa. Yassine, lui, ne demande qu’une chose : « un endroit propre pour dormir au chaud ». Depuis trois mois, il attend l’appel d’un refuge sans-abri, après s’être rapproché des autorités municipales qui lui ont demandé de s’adresser à la Croix-Rouge.