Le projet de tunnel dans le détroit de Gibraltar pourrait être relancé

16 juin 2022 - 22h20 - Espagne - Ecrit par : P. A

La reprise des relations entre l’Espagne et le Maroc, consacrée par la visite de Pedro Sanchez à Rabat en avril, pourrait relancer le projet de construction d’un tunnel ferroviaire dans le détroit de Gibraltar, sur lequel travaillent les deux pays depuis des décennies.

La normalisation des relations entre les deux pays pourrait permettre à ce projet qui date des années 70 de prendre corps et d’offrir « une liaison fixe par le détroit de Gibraltar ». Le coût important du projet avait été un obstacle à sa réalisation, rappelle à La Razon, Jawad Kerdoudi, président de l’Institut marocain des relations internationales, soulignant que la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement, des fonds arabes ou le Fonds africain de développement étaient prêts à soutenir ce projet.

La viabilité du projet pourrait aussi « favoriser l’utilisation du tunnel comme gazoduc entre le Maroc et l’Espagne, afin de permettre le transport du gaz dans les deux sens », ajoute l’expert qui insiste sur le fait que la zone de réalisation du projet dans le détroit de Gibraltar est particulière en raison de sa proximité avec trois grands ports (Algésiras, Tanger et Tanger Med) et deux ports de taille moyenne (Cadix et Ceuta).

À lire : Le projet de tunnel entre le Maroc et l’Espagne relancé ?

Une chose est sûre, le projet reste d’actualité, d’autant que les deux pays ont exprimé leur volonté de travailler ensemble pour son développement en mettant sur pied un comité mixte hispano-marocain et deux sociétés d’études : la Société espagnole pour les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar (SECEGSA) en Espagne, et la Société nationale d’études du Détroit de Gibraltar (SNED) au Maroc. Le Comité mixte, composé de dix membres (5 espagnols et 5 marocains), se réunit au moins une fois par semestre, en Espagne ou au Maroc.

Au niveau transcontinental, le tunnel aurait un impact considérable sur les relations commerciales entre l’Europe et l’Afrique, favorisant un meilleur trafic de marchandises, une plus grande productivité des entreprises et la délocalisation et la création d’entreprises. Le tunnel pourrait voir le jour en 2030-2040. Il s’étendra sur 42 km, dont 27,7 en sous-marin et 11 en souterrain (38,67 km au total), entre la pointe de Paloma à Tarifa, et la pointe de Malabata, dans la baie de Tanger, avec une profondeur maximale de 300 mètres.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Transport ferroviaire - Gaz

Aller plus loin

Tunnel de Gibraltar : le Royaume-Uni veut court-circuiter l’Espagne

Dans le cadre du renforcement de leurs relations, le Royaume-Uni et le Maroc s’apprêtent à lancer un projet de construction d’un pont ou d’un tunnel qui unirait les villes de...

Le projet de construction d’un tunnel entre l’Espagne et le Maroc refait surface

Les choses se précisent pour le projet de construction d’un tunnel reliant l’Espagne et le Maroc sous le détroit de Gibraltar. Des échanges ont eu lieu entre les parties ces...

Un tunnel Maroc-Gibraltar en projet

Le Royaume-Uni intensifie ses relations économiques avec le Maroc. Cette relation bilatérale prévoit une liaison entre le Maroc et Gibraltar. Un pont ou un tunnel d’une...

Le projet de tunnel entre le Maroc et l’Espagne relancé ?

Le projet de liaison fixe via le détroit de Gibraltar a fait objet d’une réunion virtuelle tenue mercredi, entre les autorités marocaines et espagnoles. À l’occasion, les deux...

Ces articles devraient vous intéresser :

Exploration gazière : nouveau contrat au Maroc

Chariot Limited a annoncé mardi la signature d’un accord pétrolier avec le Maroc pour une nouvelle licence d’exploration en onshore à Loukkos, au large de Larache.

Le succès ne se dément pas pour le TGV marocain

Inauguré en 2018, Al Boraq, le Train à grande vitesse marocain, souffle sa quatrième bougie ce mardi 15 novembre. Avec 10 millions de passagers transportés depuis sa mise en service, la grande vitesse affiche un succès remarquable.

Les Marocains paieront plus cher certains produits

En raison d’une décompensation annoncée, les prix de certains produits de grande consommation comme le gaz, la farine et le sucre reviendront plus cher aux consommateurs marocains.

Les Marocains paieront plus cher la bonbonne de gaz

Comme décidé par le gouvernement, le prix de la bonbonne de gaz va augmenter dès l’année prochaine. Celle-ci devrait se poursuivre les années suivantes.

Réseau ferroviaire : le Maroc n’a pas les moyens de ses ambitions

Le ministère du Transport et de la Logistique n’est pas en mesure de financer l’extension du réseau de ligne ferroviaire reliant 43 villes marocaines. Vers l’abandon d’un projet devant promouvoir l’équité territoriale en ce qui concerne les chemins de...

SDX Energy fait une nouvelle découverte de gaz au Maroc

SDX Energy, l’explorateur gazier britannique qui exploite des gisements de gaz naturel dans le bassin du Gharb au Maroc, annonce avoir fait deux découvertes provenant des puits SAK-1 et KSR-20, récemment achevés. Ces découvertes ouvrent la voie à...

Le Maroc ne touche pas à la subvention du gaz, du sucre et du pain

Malgré la conjoncture internationale, le gouvernement marocain va maintenir les subventions pour garantir la stabilité des prix du gaz butane, du blé et du sucre sur le marché national en 2023.

Subventions au gaz et aux produits alimentaires : le coût pour l’Etat marocain en 2022

Les subventions accordées au gaz ont coûté au budget de l’État 22 milliards de dirhams l’année dernière, selon les données fournies par le ministère des Finances.

« Le Maroc deviendra le prochain hub énergétique »

Le Maroc est l’endroit idéal pour les investisseurs et deviendra le prochain hub énergétique. Ces mots sont de Yossi Abu, PDG de NewMed Energy, une société d’exploration, de développement et de production de gaz naturel et de pétrole israélienne qui...

Le rail marocain au cœur d’une rivalité internationale

Les géants mondiaux du ferroviaire vont se livrer une rude concurrence pour le mégacontrat de l’Office National des Chemins de Fer (ONCF). Celui-ci a lancé un appel à concurrence pour acquérir 168 nouveaux trains, dont 18 trains à grande vitesse.