Passablement prise à parti par la presse marocaine, l’entreprise de Louis-Marie Piron insiste : elle y poursuit son développement et réinvestit en cash au Maroc le produit de cession de ses participations au groupe marocain Alliances. Soit plusieurs dizaines de millions d’euros.
« Je vous confirme que Thomas & Piron ne quitte pas le Maroc. Il y poursuit son développement et réinvestit en cash, dans son core business, la quasi-totalité du produit de cession de ses participations au groupe marocain Alliances (on parle de plusieurs centaines de millions de Dirhams, plusieurs dizaines de millions d’euros, NDLR). Aujourd’hui, Thomas & Piron a réalisé, tant à Essaouira qu’à Lixus (Larache), la première tranche d’investissement et poursuit le développement purement immobilier sur la station de Port Lixus. Nous assumons donc, quoi qu’on en ait dit, nos responsabilités d’investisseur industriel et poursuivrons le développement d’un des projets que nous avons initiés. »
Annoncée en marge des 9èmes Assises marocaines du Tourisme, qui viennent de s’achever à Saïdia, la nouvelle, confirmée de la bouche de Christian Vande Craen, directeur de Thomas & Piron International (TPI) et bras droit de Louis-Marie Piron, a de quoi faire taire momentanément les détracteurs de l’entreprise de Paliseul, passablement prise à parti par la presse marocaine ces derniers mois. Thomas & Piron a d’ailleurs écrit début juin au ministre du Tourisme en personne pour se plaindre de cette campagne de dénigrement et exigé de l’hebdomadaire marocain Challenges un droit de réponse long comme un jour sans pain.
Pour nuancer les propos tenus par la presse locale, Christian Vande Craen fait le point sur les différents chantiers en cours : « Le golf de Port Lixus sera le premier golf marocain à recevoir l’agréation de l’European Tour. La station sera opérationnelle fin 2010 avec un hôtel Oasis (groupe Globalia) et l’hôtel du golf, dont la gestion sera confiée à Hilton Resort. Deux autres unités hôtelières seront opérationnelles à l’été 2011 : l’une gérée par Barcelo et l’autre par Corynthia. Concernant la station de Mogador (Essaouira), elle ouvrira fin 2010 avec un l’hôtel du golf dont la gestion a été confiée au groupe Accor (Sofitel + nouvelle gamme). Cette offre sera complétée dès 2011 par une unité confiée au groupe asiatique Anantara. Concernant Ouarzazate, je vous confirme le bon dépôt du permis de lotir du projet "Mansour Lake City" (374 ha). »
Comme d’autres majors internationales hollandaises et américaines de la construction qui ont revendu leurs parts dans différents projets majeurs avec une solide plus-value à la clé, TPI a été récemment accusée par plusieurs médias locaux d’avoir spéculé en terre marocaine et exploité à propos un artifice fiscal : depuis 2001, les filiales de sociétés belges à l’étranger sont exonérées d’impôts sur les plus-values de cession. Selon ses détracteurs, cette disposition aurait pesé lourd dans la décision du groupe belge de céder en avril dernier toutes les participations de Piron Maroc Holding au groupe partenaire local d’Alami Lazrak, Alliance Développement Immobilier (coté en bourse depuis 2008), qui avait déjà pris l’an dernier 33% dans le projet Port Lixus. TPI arguait à ce moment de la défection de son partenaire industriel, le groupe hollandais Colbert Orco, peu fiable sur la longueur, qui mettait à mal le projet dans son ensemble.
Aujourd’hui, en réinvestissant la quasi-totalité du montant de la revente de ses parts dans la partie ’construction résidentielle’ du projet de Port Lixus, Christian Vande Craen dit confirmer ce qu’il annonçait déjà au conditionnel voici deux mois : « Rien ne dit que nous en resterons là, lâchait-il alors. Le pays regorge d’opportunités pour les entrepreneurs étrangers et nous y avons à présent une solide carte de visite. » Une carte de visite passablement écornée par les derniers épisodes en date et qu’il s’agira de redorer au pied du mur.
Source : Trends-Tendances
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