Deux hommes fuient l’ennui, le rejet, l’austérité. Tous deux partent à la recherche d’une femme. Une épouse décédée et une mère enfuie. Ils vont se rencontrer en chemin et unir leurs solitudes. Un voyage plein d’espoirs et de rêves qui les pousse à quitter leur quotidien pour traverser le Maroc. Tahar, le vieil homme fatigué, et Driss, un jeune chômeur désabusé, suivent l’appel du " cheval de vent " qui les attire inexorablement. En bus ou en side-car, ils poursuivent leur quête d’identité et de renouveau.
Une esthétique travaillée
Le second film du réalisateur marocain Daoud Aoulad Syad est une réussite. D’une grande beauté picturale, ses cadrages travaillés reflètent l’intensité des lieux et l’émotion des personnages. La réalisation se donne le temps, accompagne en mouvements calmes le périple des deux compagnons. On retrouve dans la composition des images la maîtrise de Daoud Aoulad Syad, qui est aussi photographe*. Une esthétique soignée qui donne toute sa force au film.
Servie par des acteurs de valeur, l’histoire dévoile l’intimité des personnages pas à pas. Mohamed Madj, dans le rôle du vieux maréchal-ferrant, et Faouzi Bensaidi, dans celui du jeune voleur, grâce à un jeu tout en nuances, donnent vie à des hommes plein de sensibilité, laissant transparaître leurs faiblesses et leurs blessures.
Mise en scène, jeu d’acteurs, cadrage et composition des plans, tout concourt à donner au film un charme mélancolique. Le Cheval de vent mérite vraiment qu’on se laisser entraîner par son souffle.
* Daoud Aoulad Syad est l’auteur de Territoires de l’instant, un livre de photographies accompagnées des poèmes de Ahmed Bouanani (auteur du scénario du Cheval de vent), aux éditions de l’œil, 1999.
Le Cheval de vent de Daoud Aoulad Syad. Sortie française le mercredi 3 avril