Sebta baisse discrètement le salaire des frontaliers marocains

11 septembre 2022 - 15h40 - Espagne - Ecrit par : P. A

La délégation gouvernementale à Sebta prévoit d’alléger les conditions d’embauche des travailleurs domestiques frontaliers. Même sans contrat de travail avec un salaire mensuel, ils pourront désormais se faire embaucher et être rémunérés en fonction du nombre d’heures travaillées.

Pour embaucher les travailleurs domestiques frontaliers à Sebta, il fallait leur signer un contrat de travail à temps plein et leur payer un salaire mensuel pour 30 à 40 heures de travail par semaine. La délégation gouvernementale prévoit d’assouplir cette mesure et d’autoriser toute personne à embaucher ces derniers et à les payer proportionnellement au nombre d’heures travaillées à partir de 30 heures par semaine, fait savoir El Faro de Ceuta.

À lire : Sebta : des permis de séjour aux travailleurs frontaliers marocains

La délégation a présenté en début de semaine cette réforme à la Confédération des entrepreneurs et aux associations d’avocats et de diplômés en sciences sociales lors d’une réunion au cours de laquelle elle a aussi exposé les autres innovations proposées dans le nouveau règlement de la loi sur les étrangers comme les permis de séjour pour les études qui serviront à la fois de permis de travail.

Avant la fermeture de la frontière, plus de 2 100 travailleurs domestiques marocains étaient déclarés à la sécurité sociale à Sebta. Mais depuis sa réouverture en mai, la direction du travail et de l’immigration de la délégation a revu les conditions, interdisant leur affiliation à la sécurité sociale si leur contrat de travail ne prévoit pas une rémunération mensuelle minimale de 3 000 euros bruts, qui est le salaire minimum interprofessionnel (SMI) fixé par la délégation depuis février.

À lire : Le Maroc réclame un nouveau statut pour les travailleurs frontaliers

Dans la pratique, cela reviendrait à maintenir la rémunération d’un travailleur domestique frontalier à environ 1 350 euros par mois. Avec la possibilité d’embaucher pour 30 heures, les habitants de la ville autonome qui en ont déjà embauché pour 40 heures, risquent de réduire les heures de travail pour ne payer qu’environ 1 000 euros à ces dernières.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Ceuta (Sebta) - Sécurité sociale

Aller plus loin

Sebta et Melilla : sit-in des travailleurs légaux marocains

Une semaine après la réouverture des points de passage de Sebta et Melilla, la joie de pouvoir circuler après deux ans d’interdiction a très tôt laissé place à des grincements...

Le Maroc réclame un nouveau statut pour les travailleurs frontaliers

Les autorités marocaines demandent au gouvernement espagnol de revoir la loi sur l’immigration qui discrimine les travailleurs marocains de Sebta et Melilla, avant la...

Sebta : des permis de séjour aux travailleurs frontaliers marocains

Le Médiateur a demandé aux autorités espagnoles d’accorder des permis de séjour aux travailleurs frontaliers bloqués à Ceuta depuis la fermeture de la frontière, à défaut de...

Sebta et Melilla : les travailleurs marocains se sentent délaissés

Les travailleurs légaux marocains à Sebta et Melilia au chômage depuis plus de deux ans, sont préoccupés par leur avenir. Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, en...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : bonne nouvelle pour les retraités

L’impôt sur le revenu applicable aux pensions de retraite connaîtra une révision à la baisse allant jusqu’à 70 %, a annoncé Nadia Fettah, la ministre de l’Économie et ses finances.

Maroc : la réforme des retraites divise

La réforme des retraites donne du fil à retordre à l’Exécutif marocain. De leur côté, les syndicats s’inquiètent de sa mise œuvre dans un contexte économique marqué par l’inflation, exprimant des craintes quant à l’avenir des retraités.

Maroc : bonne nouvelle pour les fonctionnaires

Le gouvernement marocain et les syndicats auraient trouvé un accord en ce qui concerne l’augmentation générale des salaires des fonctionnaires.

Maroc : comment des consultants échappent à l’impôt

Au Maroc, des ingénieurs et autres consultants en informatique ont trouvé la formule pour échapper au fisc. Ils proposent de manière informelle leurs services aux grandes entreprises qui les paient via des intermédiaires.

Les Marocains pourraient partir à la retraite plus tard

Les députés de l’opposition ont adressé lundi une question orale au gouvernement, lui demandant quelles mesures il entend prendre pour réformer le régime de retraite.