« Comment sortir du monde ? » C’est le titre du tout premier roman du Franco-marocain Marouane Bakhti, paru aux Nouvelles Éditions du réveil en mars 2023. Il y raconte la vie, telle qu’elle vient, dans une famille biculturelle. Un récit éblouissant.
Le Salon du livre de Paris. C’est du 14 au 19 mars prochain et le Maroc n’y sera pas. Pourquoi ? parce que Israël est l’invité d’honneur du salon.
Décision du gouvernement ? du département de la culture ou des affaires étrangères ?
La ministre de la Culture, Touria Jebrane, a annoncé cette décision le dernier jour du Siel « C’est une décision du gouvernement marocain qui respecte les sentiments des Marocains et des arabes car, déjà, plusieurs voisins du Maghreb ont renoncé à y aller », a-t-elle assuré. Israël fêtera ses 60 ans d’existence. Pour un responsable du ministère de la culture, « ces 60 ans représentent des décennies de violence envers le peuple palestinien. Et, bien entendu, le Maroc soutient la Palestine ». Alors quid des éditeurs marocains qui devaient participer à cet événement ?
Abdelkader Retnani, éditeur et président de l’Association des professionnels du livre s’est dit outré et même en colère contre ce boycott. Il a assuré que « sa majesté Mohammed VI a toujours prôné les valeurs d’ouverture, et c’est une décision qui dit tout le contraire ». Contacté par l’Economiste, Ahmed Tazi, écrivain qui devait exposer son 6e livre dans ce salon, nous a affirmé qu’il a été informé a posteriori. « Mon éditeur m’a assuré qu’on allait procéder à la première signature au salon. J’ai été surpris. Sur son opinion par rapport à la position marocaine, Tazi a répondu qu’il préférait « ne pas commenter, je suis un artiste et ces considérations ne me concernent pas ».
Abdelwahed Ouzri, conseiller et mari de la ministre de la Culture, joint par téléphone a déclaré pour sa part qu’« on ne fuit aucune responsabilité. C’est la position du gouvernement. Mme Jebrane n’a fait qu’en informer les éditeurs ».
Le Maroc et le France entretiennent d’excellentes relations, qu’elles soient politiques ou économiques. Et, pour ce type d’évènements, les deux pays avaient l’habitude d’échanger les stands. Le Maroc a offert, selon un cadre du ministère de la Culture, le dernier stand à la France au Salon international du livre à Casablanca. La France était, d’ailleurs, l’invité d’honneur. Entre temps, le stand marocain reste vide chez nos chers voisins français. Les Marocains n’en veulent pas cette année. Merci. In fine, quel est le manque à gagner du Maroc dans cette affaire. « Des chiffres, je n’en ai pas », assure Abdelkader Retnani ; « mais c’est un retour des années en arrière », c’est ça le manque à gagner.
Source : L’Economiste - Loubna Moussali
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