Photo de Hasna Laadimat - Nueve Cuatrouno
La famille d’Hasna Laadimat est l’une des premières d’origine marocaine à arriver à Calahorra (La Rioja) en Espagne au début des années 2000. « Certaines femmes et hommes étaient venus avant, mais je pense que nous étions les premières filles », raconte Hasna, derrière le comptoir de son magasin. « Je me rappelle avec quelle affection nous avons été traités à l’école à San Andrés, des professeurs aux camarades de classe », ajoute-t-elle.
La Marocaine note une évolution de l’immigration au cours de ces dernières années. « Aujourd’hui, des gens ayant une situation plus ou moins stable au Maroc, immigrent à la recherche d’une vie meilleure et pour prendre soin de leurs familles ; quand nous sommes arrivés, nous n’avions même pas de maison au Maroc dans ma famille », raconte-t-elle, précisant que la situation est bien différente de nos jours et que « le niveau de vie au Maroc n’est plus le même ».
À lire : MRE, il sera bientôt possible de demander la carte d’identité en ligne
Hasna a passé un mois au Maroc cet été. « Le problème quand tu es immigré, c’est que tu n’es de nulle part, ils ne comprennent pas ta façon d’agir là-bas et tu ne comprends pas non plus la leur, et ici tu es toujours un étranger, quelle que soit la façon dont on te traite », explique-t-elle. Et d’ajouter : « Je me mettais toujours en colère quand ma mère me disait qu’un jour, nous retournerions au Maroc, mais maintenant je n’exclus pas cette possibilité ».
La performance du Maroc à la coupe du monde au Qatar lui a fait changer d’avis. « Je pensais que l’Espagne était ma maison, je suis arrivée ici quand j’étais enfant, mais avec le traitement que j’ai reçu après les succès de l’équipe nationale marocaine, j’ai réalisé que nous serons toujours des étrangers… Le football est passé au second plan, alors maintenant je pense que peut-être un jour je retournerai au Maroc », a-t-elle déclaré.