Au Maroc, la plupart des jeunes filles optent pour des études scientifiques. Contrairement à la France, elles sont nombreuses à intégrer les écoles d’ingénieurs.
L’Union des écrivains du Maroc vient d’organiser à Safi une rencontre en hommage à l’artiste-peintre Chaïbia Tallal. Des écrivains et des critiques d’art ont évoqué l’œuvre d’un peintre qui a réinventé la vie.
Une rencontre a été organisée à Safi en hommage à l’artiste-peintre Chaïbia Tallal, dans le cadre de la troisième rencontre sur « la femme et l’écriture » dont le coup d’envoi a été donné jeudi soir sous le thème « L’être et l’identité ».
Les intervenants à cette rencontre dont Hassan Nejmi, président de l’Union des écrivains du Maroc, initiatrice de ce rendez-vous annuel, Driss Khoury, auteur et Houcine Amrouche et Brahim Houcine, critiques d’art ont souligné la richesse de l’œuvre de l’artiste qui évoque les composantes de la mémoire populaire marocaine et le vécu quotidien, avec une « spontanéité enfantine ».Chaïbia a été connue grâce à ses toiles mais aussi à la faveur de ses expressions populaires, son regard perçant et sa féminité naturelle, relèvent-ils.
La peinture de Chaïbia devient de plus en plus expressive tendant vers l’essentiel : sa propre vision du monde. C’est ainsi que dans les années quatre-vingt-dix Chaïbia peint de plus en plus de portraits et de groupes où elle ne dépeint plus le réel mais où elle évoque l’impondérable : la fierté de la femme fassie dans « Fassia », le goût de la fête et le monde ludique du cirque dans sa grande composition « es comédiens ». Chaïbia peint de manière irréaliste, avec un sens humoristique inné. Devenue figure de proue de la modernité et porte flambeau de la femme au Maroc, elle demeure inclassable.
« Visions angéliques »
Depuis, ses œuvres figurent dans de prestigieuses collections « Chaïbia peint comme elle respire. Dans la chaude rumeur de la vie quotidienne, elle n’éprouve nul besoin d’inventer des créatures extra-terrestres,des visions angéliques. Elle peint le réel tel qu’elle l’éprouve dans sa relation avec lui en tant que femme, être de chair, de sang, de peau. Elle peint ce qu’elle voit et aime ».
Les intervenants se sont également arrêtés sur le parcours exceptionnel de cet artiste-peintre qui a été récompensé en mai dernier par la médaille d’or de la société académique française d’éducation et d’encouragement Arts-Sciences-Lettres. Née en 1929, Chaïbia, originaire de Chtouka (El Jadida), a monté sa première exposition en 1966 à Casablanca, puis à Paris. Depuis, ses œuvres figurent dans de prestigieuses collections.
La troisième rencontre sur « la femme et l’écriture » se veut un espace d’échanges et de rencontres entre des femmes écrivains et intellectuelles marocaines et étrangères venant d’Algérie, des Emirats arabes Unis, d’Espagne, d’Italie, du Koweït, du Liban, de Tunisie et du Yémen.
Organisée en coopération avec la wilaya et le conseil de la région Doukkala-Abda, cette manifestation de trois jours a été marquée par une exposition d’arts plastiques réunissant des oeuvres d’artistes femmes représentant le courant naïf, une conférence sur « l’être et l’identité », une projection du film « Casablanca...Casablanca » de Farida Belyazid, des lectures poétiques, une soirée artistique animée par un chœur de femmes et une conférence-débat sur « l’image de la femme dans le théâtre et le cinéma ».
Lematin.ma
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