À l’approche du mois de Ramadan, des voix s’élèvent pour réclamer une formation religieuse adaptée aux Marocains résidant à l’étranger, notamment en France.
Chaque année, en cette période proche du Ramadan, nos deux chaînes nationales s’évertuent à annoncer fièrement leur programmation pour ce mois sacré. Mais, à chaque fois, et surtout pour cette dernière décennie, c’est le fiasco total, à part quelques exceptions qui nous font toujours rêver et donnent l’espoir d’obtenir mieux dans l’avenir.
Cette dernière semaine, sur nos petits écrans, la publicité tapageuse met en relief les travaux des mêmes artistes qui reviennent encore une fois dans des sit-coms et des sketchs, dont la plupart n’ont pas été tournés complètement ou bien n’ont pas encore été montés, bien que, normalement, comme cela avait été stipulé, ces productions auraient dû être terminées et visionnées par la commission responsable, bien avant l’avènement du ramadan.
De l’improvisation pure et simple, qui sévit toujours et mène, en fin de compte, à voir des médiocrités ou à zapper ailleurs, sous des cieux qui se respectent et respectent leur produit national. Jusqu’à quand cela va-t-il durer ? Jusqu’à quand cette anarchie totale sévira-t-elle sur notre champ audiovisuel ? Jusqu’à quand des millions de dirhams s’évaporeront-ils dans l’air, sans jamais aboutir à une qualité acceptable du produit et une créativité satisfaisante de l’artiste ? On est encore bien loin et la responsabilité en incombe, en premier lieu, aux décideurs, qui ne prennent pas les choses culturelles et artistiques suffisamment au sérieux.
Comment peut-on aspirer à un avenir meilleur dans ce domaine, alors que ceux qui le dirigent ne sont pas conscients de la gravité du problème, et mettent en danger notre crédibilité artistique, au Maroc comme à l’étranger ?
Croient-ils que le public marocain est assez naïf pour accepter ces calamités annuelles déversées de part et d’autre sur les écrans de nos deux chaînes ? Qu’ils se détrompent ! Le citoyen marocain est tout à fait conscient de ce qui se passe, vu qu’il constate clairement la différence avec les autres chaînes satellitaires. Mais, patriotisme oblige, il reste attaché à sa production nationale et persiste à demander la qualité, dans la forme et le fond.
Chaque année, les responsables donnent de l’espoir et gavent de promesses le téléspectateur, qui s’avèrent en fin de compte des paroles dans l’air, parce que les mêmes histoires se répètent, comme le cas des artistes qui reviennent chaque année et certains qu’on privilégie par rapport à d’autres, sans tenir compte de l’inconsistance de leur travaux et de beaucoup d’autres outrances, qu’il faut arrêter.
Mais, il est loisible quand même de noter une certaine vigilance de la première chaîne par rapport aux autres années. « Pour la première fois, les émissions pilotes présentées ont été visionnées par un cabinet spécialisé en présence d’un public constitué de différentes couches sociales.
Nous avons constaté que ces mêmes spectateurs ont réagi favorablement vis-à-vis de ces programmes », nous a affirmé Dalal Seddiki, responsable des relations presse à la SNRT.
Quant à Alami Khallouqi, directeur de la programmation, il assure que la première chaîne a été très exigeante en terme de qualité des programmes à présenter pour le public marocain. « Nous avons préparé un plateau consistant pour « le ftour », afin d’allécher un grand nombre de spectateurs. Je pense que la majorité des travaux acceptés par la SNRT sont techniquement et artistiquement assez élaborés », confirme-t-il.
Reste le verdict du public, seul concerné et juge dans cette histoire.
Le Matin - Ouafaâ Bennani
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