Paris/rencontre : Six heures contre l’oubli

30 mars 2007 - 00h16 - Monde - Ecrit par : L.A

L’histoire contemporaine du Maroc est jalonnée de soulèvements populaires. Ces derniers étaient l’expression de l’aspiration du peuple marocain à la dignité, la liberté et à l’Etat de droit. La réponse des autorités marocaines était cinglante et brutale. De nombreuses victimes y ont laissé leurs vies.

Dans son rapport final, l’Instance Equité et Réconciliation (IER) reconnaît officiellement que l’Etat a utilisé la force publique d’une façon « exagérée et disproportionnée » pour mater les manifestants lors des évènements sociaux de 1965, 1981, 1984 et 1990. L’IER dit avoir identifié 325 cas de décès liés à ces soulèvements mais reconnaît ne pas pouvoir localiser les dépouilles et les lieux d’enterrement de la plupart d’entre eux.

Pourtant, après la découverte du charnier de la caserne des pompiers de Casablanca, qui recevait les victimes des manifestations de juin 1981, des ex-membres de l’IER ont été témoins du déplacement des dépouilles sans que les familles ne soient prévenues et sans qu’aucune analyse scientifique ne soit effectuée.

La volonté de dissimuler pour compromettre l’établissement de la vérité sur ces évènements était manifeste ! Le refus du procureur général d’instruire le dossier et d’interpeller les hauts responsables en postes au moment du soulèvement populaire de Casablanca, en invoquant la raison de prescription en est la preuve.

Les organisations signataires exigent des autorités marocaines

• La libération des disparus encore en vie
• L’indication des lieux des fosses communes où sont enterrées les victimes des soulèvements populaires et la réalisation d’examens scientifiques pour déterminer les causes du décès et l’identité
des victimes décédées
• La détermination des responsabilités individuelles et institutionnelles et la levée définitive de l’impunité
• L’adoption, sans délai, de mesures pour réparer des préjudices subis par toutes les victimes et leurs familles et pour garantir la non reproduction de ces violations des droits humains.

A l’occasion du 42ème anniversaire du soulèvement populaire de 1965 les associations AMF, APADM, ASDHOM, ATMF, FMVJ (France) rendent hommage aux luttes des femmes, victimes directes de la répression, aux mères, filles ou épouses de disparus, prisonniers politiques ou exilés :

Six heures contre l’oubli
Samedi 31 mars 2007 - 15h
Foyer Picoulet - 59, Rue de la fontaine au roi, 75011 - Paris

Programme de la rencontre

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Sujets associés : Paris - Histoire - Instance Equité et Réconciliation (IER) - Association des Travailleurs Maghrébins de France

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