Issus de 17 pays différents, les membres du jury présidé par la dessinatrice tunisienne Nadia Khiari ont étudié 370 propositions de candidats, pour en ressortir les trois personnes engagées dans le combat pour la liberté. Ils étaient parrainés par Hervé Morin, président de la Région Normandie, Bertrand Deniaud, vice-président de la Région Normandie, chargé des lycées et de l’éducation, et Alain Tourret, président de l’Institut international des droits de l’Homme et de la paix, député du Calvados.
Le jury, pour cette troisième édition, a choisi de mettre à l’honneur deux femmes et un homme. Il s’agit de la rappeuse afghane Sonita Alizadeh (25 ans), la militante de Hong Kong pour la démocratie Agnès Chow (24 ans), et le journaliste d’investigation marocain Omar Radi (34 ans). Leurs propositions seront soumises au vote en ligne des jeunes du monde entier. Le troisième Prix Liberté sera remis le 3 juin 2021 à l’Abbaye-aux-Dames à Caen dans le cadre du Forum mondial Normandie pour la Paix, rapporte actu.fr
Des trois finalistes, le candidat du Maroc, Omar Radi Né en 1986 à Kénitra, a toute sa chance de remporter le prix. C’est un journaliste d’investigation qui a à son actif, plusieurs enquêtes poignantes sur l’injustice sociale au Maroc, l’économie de rente, la spoliation des terres. Il a aussi révélé une vaste affaire de corruption impliquant des ministres et des conseillers du roi.
En dehors de la reconnaissance et des encouragements, ses articles lui ont valu des soucis avec la justice marocaine. Omar Radi a été condamné à 4 mois de prison avec sursis pour « outrage à magistrat » suite à la publication du tweet suivant : « Ni oubli ni pardon avec ces fonctionnaires sans dignité ». Placé en détention préventive en juillet 2020, il est poursuivi pour « financements étrangers », « atteinte à la sécurité intérieure de l’État » et « viol ». Une arrestation qui a drainé une vague d’indignation des proches et de nombreuses organisations de défense des droits de l’Homme au Maroc et dans le monde. Ils ont dénoncé une manipulation flagrante du système judiciaire pour réduire un journaliste critique au silence.
En 2019, le prix avait été attribué à la militante suédoise Greta Thunberg pour son combat en faveur de la justice climatique. En 2020, le Prix fut attribué à Loujain Al Hathloul, libérée le 10 février 2021 après 1 001 jours de détention en Arabie Saoudite, pour son combat en faveur des droits des femmes.