Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ne représentent pas une vraie force économique. Peu d’entre eux investissent au bled. C’est ce qui ressort de l’enquête réalisée par le CESEM (Centre d’études sociales, économiques et managériales). Sur l’ensemble des interviewés, 12% des MRE investissent dans leur pays d’origine contre 20% dans leur pays d’accueil.
Ce n’est pas par manque de volonté, mais le passage à l’acte se fait rarement. Ainsi, 85,1% des sondés déclarent être fortement attachés à leur pays, mais pas assez pour y investir. « L’affectif et l’économique ne sont pas dépendants l’un de l’autre pour les migrants », a souligné Driss Ksikès, directeur du CESEM, lors de la conférence de presse organisée mercredi 24 juin à Casablanca. Les transferts de fonds réalisés par les MRE le sont principalement pour aider la famille.
Selon les résultats de l’étude menée entre le 10 mars et le 30 avril 2009, 67,9% des transferts sont destinés aux besoins quotidiens de la famille dont l’acquisition de biens immobiliers, 10,6% aux affaires et 14,9% à l’épargne. Ce qui prouve que le besoin sécuritaire est plus important que la prise de risque économique chez les MRE. Cette désaffection des MRE en matière d’investissement à 85,7% est due aux défaillances administratives. Les établissements bancaires ne sont pas mieux lotis. 75,5% des sondés ne sont pas du tout satisfaits des banques marocaines. Plus de transparence dans les affaires, moins de corruption, plus d’indépendance dans la justice et plus de souplesse côté administratif... C’est ce que demandent les MRE pour investir dans leur pays.
Source : Le Journal Hebdo