Les Marocains de l’étranger misent sur Abbas El Fassi

7 octobre 2007 - 00h26 - Maroc - Ecrit par : L.A

S’il y a des Marocains auxquels personne n’a pensé à demander leur avis sur la nomination, inattendue et très largement commentée, de Abbas El Fassi à la tête du gouvernement, ce sont bien les Marocains du monde, ceux que l’on a pris coutume d’appeler Marocains Résidents à l’Etranger (MRE). Pourtant, la diaspora marocaine et ses trois millions de membres espèrent beaucoup du nouveau Premier ministre et du futur gouvernement qu’il constituera dans les jours à venir.

Désabusés par les promesses non tenues voire l’indifférence des gouvernements successifs à leur égard, les MRE espèrent quelques mesures salutaires. Histoire de leur mettre du baume au cœur après la douche froide suscitée par les législatives du 7 septembre 2007. Le discours royal du 6 novembre 2005 avait en effet accordé le droit de vote et d’éligibilité aux MRE, engendrant un enthousiasme et une liesse sans précédent au sein de la communauté marocaine à l’étranger.

Autant de belles émotions réfrénées quelques mois plus tard au vu des conditions exigées des votants, à savoir l’inscription sur les listes électorales selon le lieu d’origine des parents ou grands-parents (pour la 3ème génération), et la présence obligatoire sur le territoire national le jour du vote pour l’accomplissement de ce devoir civique, sachant que l’écrasante majorité des MRE rentrent dans leurs pays d’accueil à la fin du mois d’août.

« J’ignore les véritables raisons pour lesquelles nous avons été écartés des élections législatives, mais l’argument des difficultés logistiques est totalement infondé », nous déclare Hiba Choukri, 35 ans, cadre marketing à Lyon, marocaine d’origine et française depuis 10 ans. Le droit de vote et d’éligibilité n’est qu’un droit parmi tant d’autres réclamés par la diaspora marocaine à travers le monde. Une communauté fortement attachée à son pays d’origine, si l’on en juge par les retours estivaux (plus de 1.022.000 MRE ont transité par le seul port de Tanger du 15 juin au 15 septembre 2007) et les transferts d’argent vers le Maroc (4,34 milliards d’euros en 2005, soit une progression de 17,2% par rapport à 2005).

« En fait, si l’on excepte la supervision de l’opération de transit annuelle, rien n’est fait pour les MRE. Pourtant, c’est une communauté très dynamique, qui regorge de compétences humaines et de ressources matérielles qu’elle est prête à mettre au service du développement de son pays d’origine », constate Maître Habibi El Alaoui, ancien journaliste, avocat depuis 1987 à la Cour d’Appel de Paris, membre actif de l’antenne du Parti de l’Istiqlal en France et pressenti, parmi d’autres personnalités, par Abbas El Fassi pour la direction d’un futur ministère de l’Immigration.

Pour cet homme de terrain, qui recueille au quotidien les doléances de MRE, la désignation d’un ministre issu de l’Immigration audit portefeuille constituerait un signal fort et clair de la volonté de Abbas El Fassi de faire de la situation des MRE une priorité fondamentale de l’action gouvernementale à venir.

Maroc Hebdo - Mouna Izddine

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Vote MRE - Abbas El Fassi - Elections - Elections 2007 - MRE

Ces articles devraient vous intéresser :

Opération « Marhaba 2023 » : 538 traversées maritimes hebdomadaires prévues

Le Maroc se prépare déjà pour l’opération « Marhaba 2023 » qui vise à accueillir les membres de la communauté marocaine vivant à l’étranger. Mohamed Abdeljalil, ministre du Transport et de la logistique, a annoncé cette nouvelle devant la Commission...

MRE retraités : voici les conditions de dédouanement des véhicules

L’allégement fiscal pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE) âgé de 60 ans et plus, ayant résidé plus de 10 ans hors du Maroc est toujours d’actualité. Ils bénéficient d’un abattement de 90 % lors du dédouanement d’un véhicule de tourisme, à...

Maroc : des changements majeurs pour les MRE en matière de droit de la famille

Le Maroc a décidé d’alléger considérablement les procédures administratives en matière du Droit de la famille, notamment le mariage, le divorce et l’état civil en faveur des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

« Comment sortir du monde ? », le premier roman poignant de Marouane Bakhti

« Comment sortir du monde ? » C’est le titre du tout premier roman du Franco-marocain Marouane Bakhti, paru aux Nouvelles Éditions du réveil en mars 2023. Il y raconte la vie, telle qu’elle vient, dans une famille biculturelle. Un récit éblouissant.

Ramadan 2023 : le Maroc envoie des imams en Europe

Afin d’assurer l’accompagnement et l’encadrement religieux des Marocains résidant à l’étranger (MRE), la Fondation Hassan II a annoncé l’envoi en Europe de 144 universitaires, prédicateurs et récitateurs du Coran durant tout le mois de Ramadan 2023.

La justice espagnole sépare une famille marocaine : Nasser Bourita réagit

Suite à la décision de la justice espagnole de retirer la garde des enfants à une famille marocaine établie dans le nord du pays, le ministère des Affaires étrangères a tenu à commenter cette décision et fournir quelques détails.

L’Office des changes aux petits soins des MRE

L’Office des changes s’engage à réserver un bon accueil aux Marocains résidant à l’étranger (MRE) cet été et à leur accorder une attention particulière dans le cadre de son plan d’action stratégique 2022-2026. C’est du moins ce qu’a affirmé Driss...

Evincée, Salima Belabbas retrouve sa place sur RTL

Écartée de la présentation du JT de 19h sur RTL en janvier, Salima Belabbas revient en force en tant qu’animatrice de deux émissions phares de la chaîne privée.

Marhaba 2023 : le dispositif exceptionnel d’accueil des MRE commence aujourd’hui

C’est ce lundi 5 juin que débutera l’opération Marhaba 2023 dédiée aux Marocains résidant à l’étranger. La Fondation a activé le dispositif d’accueil au niveau du Maroc, la France, l’Italie et l’Espagne, composé 24 sites d’assistance et...

Ramadan 2024 en France : Le Maroc perd la main sur l’encadrement religieux des MRE

À l’approche du mois de Ramadan, des voix s’élèvent pour réclamer une formation religieuse adaptée aux Marocains résidant à l’étranger, notamment en France.