La mosquée d’Evry-Courcouronnes distribue plus d’une centaine de repas chaque soir aux fidèles les plus démunis pendant ce mois de ramadan particulier en raison de la crise sanitaire liée au covid-19.
Depuis le début de ce mois de ramadan, le 24 avril dernier, Khalil Merroun gare devant la mosquée d’Evry-Courcouronnes, l’une des plus grandes de France. Il apporte plus de 100 repas qui sont distribués aux musulmans les plus démunis de la ville, mais aussi des alentours. Khalil Merroun, recteur de la mosquée, finance cette initiative annuelle qui permettait à 200 ou 300 personnes de rompre le jeûne chaque soir dans le réfectoire de ce lieu de culte, fait savoir Le Parisien.
"Le ramadan rime avec générosité. […] Nous avions commencé il y a vingt ans à servir quelques soupes à la mosquée, rappelle le recteur. Puis, ça s’est développé. Des femmes venaient cuisiner le soir et des bienfaiteurs apportaient des dons." Avec le covid-19, les pratiques ont changé, mais l’esprit ramadan est resté. "[…] Si les portes de la mosquée sont fermées, celles de la solidarité doivent rester ouvertes", assure le recteur.
"Comme nous avons très peu de bienfaiteurs cette année, puisque la mosquée est fermée, j’ai décidé de prendre sur le budget pour financer ça", explique le recteur. "L’objectif de départ, dira-t-il, c’était surtout d’aider les étudiants et les réfugiés. Mais petit à petit, nous avons rajouté d’autres personnes, dont des sans-abris, à notre tournée." D’autres mosquées du département marchent dans le sillage de la mosquée d’Evry-Courcouronnes.
Ibrahim et sa petite équipe attendent l’arrivée du recteur devant l’un des foyers d’Evry-Courcouronnes. Des étudiants dont Mohamed y sont logés. Ce soir-là, cet étudiant marocain de 22 ans, sans famille en France, a reçu un repas qui représente, à ses yeux, une aide précieuse. "J’ai un budget très limité. Une fois que j’ai payé mon loyer, il me reste à peine 100 euros", confie-t-il.
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