Mon nom est chômage : Le racisme des entreprises

4 juin 2002 - 00h36 - France - Ecrit par :

Selon un rapport adopté mercredi 29 mai par le Conseil économique et social français, la discrimination raciale en France se vérifie au quotidien dans le monde du travail, où ce qu’on surnomme "le plafond de verre" bloque l’acès des jeunes diplômés issus de l’immigration aux portes des entreprises.

On a parlé de la montée de l’extrême droite dans le domaine politique, pourtant point n’est besoin de voter FN pour exprimer sa xénophobie. Les employeurs français ont choisi leur arme : le recrutement. Ou plutôt le non recrutement ! Dans son rapport d’étude, Mouna Viprey, chercheuse à l’Institut de recherche économique et sociale (IRES) dénonce les pratiques d’une " réalité extra - économique, non rationnelle".

Cette réalité conduit à un taux de chômage des jeunes diplômés issus de l’immigration de 11%, soit le double du taux de chômage des jeunes diplômés nés de parents français, et ce plus spécifiquement dans le milieu des cadres, pour qui le taux de chômage est deux fois plus élevé que celui de la moyenne de la population active nationale. Toutefois, il est difficile de démontrer la discrimination, car les victimes sont souvent naturalisées et ne se distinguent donc pas en tant qu’étrangers dans les statistiques.

Ce phénomène a mené à une dérive inquiétante, celle de la négation de l’identité, que proposent les dispositifs d’accueil et d’aide à la recherche de l’emploi (ANPE, mission locale, CIO) en invitant les jeunes à la nomination trop typée à changer de prénom sur les papiers de candidature.

Pour remédier à cette discrimination, SOS Racisme, associée à une dizaine de grandes entreprises françaises, a décidé de lancer, à la rentrée 2002, une opération d’embauche préférentielle de jeunes des quartiers, avec le slogan "A votre tour de dégoter un Zidane".

Cependant, il serait bon de se demander si cette préférence ne risque pas de déplaire à ces jeunes qui revendiquent leur droit au travail et leurs compétences durement acquises au même titre que les autres diplômés, et non la complaisance.

Source : 2m.tv

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Racisme - Emploi

Ces articles devraient vous intéresser :

Statut d’auto-entrepreneur au Maroc : après l’euphorie, le flop ?

Lancé en 2015, le statut auto-entrepreneurs semble ne plus être une solution à l’informel et au chômage. Le bilan en est la parfaite illustration.

Iliass Aouani, recordman italien du marathon, répond avec élégance aux injures racistes

Après avoir battu le record italien du marathon (2h07:16), Iliass Aouani a essuyé des insultes racistes. Sur la toile, il a été attaqué notamment sur ses origines marocaines. Plutôt que d’employer le même ton que ses détracteurs, l’athlète a préféré...

Une lettre particulière d’Amine et de Yasmine à Emmanuel Macron

Dans une correspondance, Amine et Yasmine, deux enfants de huit ans expriment des inquiétudes quant à l’avenir de Casino Saint-Étienne où travaillent leurs parents et demandent au président de la République française Emmanuel Macron de sauver le groupe.

Accusé de racisme, Christophe Galtier a le soutien de Laurent Blanc

À l’instar de Genesio, Kombouaré et Roy, le coach de l’Olympique lyonnais (OL) Laurent Blanc a défendu son collègue et ami Christophe Galtier, entraîneur du PSG accusé de racisme dans une affaire qui remonte à son passage à l’OGC Nice la saison dernière.

Violences policières : la France sermonnée par l’ONU

Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale, l’organe affilié aux Nations unies, exprimé sa « profonde préoccupation » concernant les pratiques des forces de police en France vis-à-vis des minorités. Cette inquiétude fait suite au décès...

Agression de MRE en Europe : le parlement marocain interpellé

Un parlementaire du parti de l’Istiqlal vient d’appeler Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération africaine, à agir pour combattre les attaques racistes répétées ciblant les Marocains résidant à l’étranger (MRE).

27 000 Marocains ont quitté le Maroc en 2022 pour travailler à l’étranger

Quelque 27 000 Marocains ont quitté le pays en 2022, selon le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri. Ce sont des départs réguliers via des canaux officiels.

La police marocaine recrute

La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a annoncé un grand concours de recrutement de plusieurs grades au sein du corps de la police. Le concours aura lieu le 16 juillet à Rabat et dans d’autres villes si nécessaire. Au total, 6 607...

Les Marocains partiront à la retraite plus tard

Le Maroc s’est engagé dans la voie de réforme de son système de retraite visant à rétablir l’équilibre financier des régimes. Et l’une des principales dispositions du nouveau texte est le relèvement de l’âge de départ à la retraite à 65 ans. La...

La stratégie du Maroc pour s’imposer dans la sous-traitance aéronautique

Depuis 25 ans, le Maroc travaille à s’imposer dans la sous-traitance aéronautique mondiale. Quelle stratégie a-t-il défini pour atteindre son objectif ?