Mohammed VI dit tout le bien qu’il pense d’Alger "Vas, je ne te hais point"

31 juillet 2002 - 00h09 - Espagne - Ecrit par :

Si dans son discours du Trône, le Roi Mohammed VI n’a évoqué explicitement ni l’Algérie, ni moins encore l’Espagne, les relations avec ces deux pays, très tendues, ont marqué ce discours très attendu. C’etait en effet, la premiere fois que le souverain marocain s’exprimait publiquement depuyis que Madrid, diplomatiquement soutenu par Alger, a muilitairement agréssé le Maroc au large de ses côtes méditerranéennes pour déloger de l’ilôt Leïla des éléments de la sécurité marocaine qui s’y étaient installés dans le cadre d’une opération de police contre l’émigration clandestine et lez trafic de drogue.

Très sévère à l’égard de l’Algérie qu’i a accusée de tous les maux,c’est à peine s’il n’a pas parlé de trahison, le manarque marocain a eu un mépris royal pour l’Espagne, dénoncée la veille par Rabat d’avoir violé une nouvelle fois ses eaux territoriales.

Pour lever toute évoque, Mohammed VI a tout d’abord indirectement que les élections législatives prévues pour début octbre auront bel et bien lieu à la date dite. Il a ainsi mis fin aux spéculations et supputations qui voulaient laisser croire que Rabat avait artificiellement créer la tension autour de l’ilôt Leïla afin de trouver un"bon prétexte" au report de l’échéance électorale. Le souverain en a profité pour dire combien il tenait à ce que ces élections, loin de toute politique politicienne, devraient être un outil démocratique, désormais à ses yeux un choix stratégique irréversible. Même si le Roi du Maoc déplore que certains profitent des éspaces de liberté acquis pour semer le doute et la culture du désespoir, Mohammed VI a précisé que la démocratie était une condition sine qua non au développement, et la reconciliation des citoyens avec les institutions élues, un instrument indispensable à la mobilisation des énergies.

Cette mise au point subtilement faite, le discours du trône a subreptilement glissé sur" l’environnement régional et interenational " marqué par la confrontation et le" recul "des facteurs de stabilité" sans pour autant laisser cette conjoncture "difficile" conduire les marocains à une sous-évaluation des réalisations faites au cours de cette année.
C’est la deuxième fois successive que Mohammed VI, en trois ans de régne, célébre la fête du Trône à Tanger, d’où par beau temps il part contempler les côtes espagnoles, et la cérémonie d’allégeance à Tétouan qui fut pendant le protectorat le chef lieu du colonialisme espagnbol au nord du Maroc.

L’acte en soi est un, défi quand on sait que rien ne dérange Madrid que l’activisme de Mohammed VI dans cette région que l’Espagne n’a pas cessé de considérer comme "l’arriére pays" de son économie à travers les zones franches de Sebta et Mellilia, dernier résidus au Nord de l’Afrique du colonialisme des XVIIIe et XVIIIIe siècles.

Pour bien faire comprendre à Madrid, et au delà à Alger, qu’il n’entend rien lacher de ses projets, Mohammed VI a réitéré à l’occasion de ce discours sa résolution de mener à terme ses desseins de cr"ation au sud du pays , qui fut une colonie espagnole jusqu’en 1976 et aujourd’hui convoité par l’Algérie, et au nord oû l’Espagne persiste à contrecarrrer les intérêts du du royaume, deux régions de développement intégré. Au nord justementpar l’annonce pour la premiére fois publiquement de la construction d’un grand complexe portuaire à l’est de Ta, précisément pas très loin de Sebta, dans les parages de l’ilôt Leïla, et la mise en place autour de Sebta et Mellilia de deux zones franches qui devraient à terme mettre fin à la"vampirisation" de l’économie du Maroc en général et de la région en particulier par ces deux bastions de la contrebande et du trafic de tous genres.

A l’égard de l’Algérie, le Roi du Maroc n’a pas eu un seul mot tendre. Sans le nommer mais il suffiusait de suivre son regard, Mohammed VI a dit son fait à l’Alger dont la duplicité a été dévoilée par son plan de partage du Sahara.

Le souverain marocain, contrairement à son habitude, a été d’autant plus sévére que dans son adversité, l’Algérie n’a pas hésité à soutenir les hostilités espagnoles contre le Maroc. Et de la même maniére qu’il a montré qu’il ne lacherait pas devant la pression espagnole, Mohammed VI a signifié qu’il ne se laisserait pas faire par les manœuvres algériennes . L’union du Maghreb reste pour lui un choix stratégique, mais seulement si auparavant Alger régle avec Rabat tous les objets de litige et notamment au Sahara, en soutenant l’accord cadre que propose l’ONU.

L’Observateur - Naîm Kamal

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