Les Marocains d’Espagne réclament des carrés musulmans

20 juin 2021 - 18h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

La communauté musulmane de Fuerteventura demande des carrés musulmans dans les cimetières pour enterrer ses morts. Actuellement, aucun des cimetières sur l’île ne dispose d’espaces aménagés pour accueillir les corps des musulmans décédés. Ceci, malgré les promesses et les engagements des autorités locales.

L’absence de carrés musulmans sur l’île de Fuerteventura oblige la communauté musulmane constituée de Marocains pour la plupart, à se déplacer vers d’autres villes voisines pour enterrer ses morts selon le rite musulman. « Pour le moment, nous n’avons pas d’autre choix que d’enterrer nos défunts à Lanzarote, où il y a un espace à Teguise, à Gran Canaria ou à Tenerife, avec tout ce que cela implique comme dépenses pour le transfert des corps », explique Mohamed Amjahdi, représentant de la communauté islamique de l’île et président du collectif de la municipalité d’Antigua. Et d’ajouter : « En ces temps de pandémie, la demande a augmenté ; et dans les années à venir, des centaines de personnes auront besoin de ce droit ».

À lire : En Espagne, les Marocains font face au manque de carrés musulmans

« Une grande partie de la communauté sont des Marocains naturalisés espagnols qui ont migré vers Fuerteventura et qui n’envisagent plus d’être enterrées au Maroc. Ils ont établi leur vie, leur famille, leurs entreprises et paient leurs impôts ici. Ils ont donc le droit d’être enterrés à Fuerteventura », précise Amjahdi qui insiste sur l’urgence d’offrir des carrés musulmans à la communauté. « Les enfants qui sont nés et ont grandi sur l’île, vont vouloir faire enterrer leurs parents ici, près de chez eux. Et à cette situation, il faudra ajouter les Espagnols convertis à l’Islam », développe-t-il.

Le représentant de la communauté musulmane déplore par ailleurs le manque de volonté politique pour satisfaire à cette demande « historique » de la communauté. « Au Cabildo, ils ne répondent pas à nos appels téléphoniques. À la mairie de Puerto del Rosario, notre demande d’audience déposée depuis septembre, est restée sans suite. Les politiciens ne s’inquiètent pour nous que lorsque les élections arrivent », se désole Amjahdi qui demande aux autorités plus de proactivité et de planification dans la gestion des dossiers. « Dans 10 ans, la situation sera très différente et les gens ont le droit d’être enterrés selon leur foi. Nous sommes protégés par la Constitution et les droits de l’Homme. Nous sommes des citoyens qui payons des impôts », a-t-il soutenu.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Religion - Iles Canaries - Islam

Aller plus loin

France : carrés musulmans, un véritable casse-tête

En France, les musulmans ont du mal à enterrer leurs morts. Entre saturation et vide juridique, le problème persiste, s’aggravant avec une volonté politique qui n’est toujours...

Espagne : pas de carrés musulmans pour la communauté de Badajoz

L’imam de la mosquée de Badajoz, et délégué de la Commission islamique d’Espagne en Estrémadure, Adel Najjar, a regretté mercredi 17 février, le refus du maire de la ville,...

Les musulmans allemands à la recherche d’un endroit pour enterrer leurs morts

Les musulmans d’Allemagne rencontrent des difficultés pour enterrer leurs morts. Pour pallier les tracasseries administratives auxquelles ils font face, un projet pilote a été...

Les musulmans de Madrid veulent un endroit pour enterrer leurs morts

La communauté musulmane de Madrid est confrontée à un problème de manque de carrés pour enterrer dignement ses morts.

Ces articles devraient vous intéresser :

Ramadan 2024 en France : Le Maroc perd la main sur l’encadrement religieux des MRE

À l’approche du mois de Ramadan, des voix s’élèvent pour réclamer une formation religieuse adaptée aux Marocains résidant à l’étranger, notamment en France.

Maroc : « Marée » de déchets après les iftars sur les plages

Les associations de défense de l’environnement dénoncent le non-respect des règles environnementales par certaines familles qui laissent d’importantes quantités de déchets sur les plages après y avoir rompu le jeûne pendant le mois de Ramadan.

Voici la date de l’Aïd al-Adha 2023 au Maroc

Les calculs astronomiques indiquent que la fête de l’Aïd al-Adha 2023 sera célébrée au Maroc cet été. Quelle date retenir ?

Maroc : voici la date de l’Aid Al Mawlid Annabaoui

Le mois de Rabie-I 1445 de l’hégire débutera le dimanche 17 septembre 2023 et Aïd Al Mawlid Annabaoui célébré le jeudi 28 septembre, a annoncé le ministère des Habous et des affaires islamiques.

L’Institut musulman Al Cham à Montpellier fermé par la Préfecture

L’Institut Al Cham, établissement religieux musulman situé à Montpellier, a été fermé suite à un contrôle administratif inopiné mené par la préfecture. Les autorités ont constaté que l’établissement accueillait illégalement des enfants mineurs de moins...

Ramadan : Un mois de spiritualité… et de bagarres ?

Le Ramadan, mois sacré pour les musulmans, est synonyme de spiritualité et de partage. Mais au Maroc, il prend également une tournure plus sombre avec l’apparition d’un phénomène bien connu : la “Tramdena”. Ce terme désigne l’irritabilité et...

Ramadan 2023 : le Maroc va envoyer 400 prédicateurs à l’étranger, surtout en Europe

Interpelé sur « l’encadrement religieux des MRE », le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, a déclaré que le gouvernement a pris ses dispositions pour que durant le mois de ramadan, cette opération ait finalement lieu après...

Chaâbane débute mercredi, le ramadan dans un mois

Le premier jour du mois de Chaâbane de l’année 1444 de l’hégire correspond au mercredi 22 février 2023, a annoncé hier le ministère des Habous et des Affaires Islamiques dans un communiqué.

Le ramadan commence jeudi au Maroc (Officiel)

Le mois de ramadan de l’année 1444 de l’hégire débutera ce jeudi 23 mars au Maroc, vient d’annoncer le ministère des Habous et des affaires islamiques.

Aïd al Adha au Maroc : l’appel à l’annulation monte sur les réseaux sociaux

Alors que certains Marocains appellent à l’annulation de la célébration de l’Aïd al-Adha sur les réseaux sociaux, d’autres tiennent au respect de cette tradition religieuse.