Les Marocaines préfèrent la pilule

18 novembre 2007 - 13h59 - Maroc - Ecrit par : L.A

Les résultats d’une étude sur la contraception orale au Maroc ont été rendus publics fin octobre 2007 à Casablanca par Dr. Mohammed Yacoubi, président de la Société marocaine de Fertilité et de Contraception (SMFC), en présence du chef du service gynécologie et obstétrique du CHU Ibnou Rochd, Pr. Naima Samouh, et de Dr. David Serfaty, président de la Société francophone de Contraception.

Les chiffres de l’enquête en question sont révélateurs à plus d’un titre. On apprend ainsi que la pilule est le moyen contraceptif le plus plébiscité par les Marocaines en activité sexuelle. Des Marocaines qui font par ailleurs de moins en moins d’enfants. Ainsi, de 7 enfants par femme en 1962, le Maroc est passé à une moyenne de 2,3 enfants actuellement.

L’utilisation plus élargie de la contraception chez les personnes (hommes mais surtout femmes) en âge de procréer (pilule, stérilet, préservatif masculin et féminin, diaphragme, patch, etc.) figure parmi les principales causes de ce recul sensible de la fécondité des Marocaines. Un élargissement impulsé par la politique nationale de planning familial lancée par le gouvernement à la fin des sixties, quand seule une Marocaine sur 20 recourait à la contraception dite moderne.

Autres facteurs explicatifs dans cette chute de la fécondité des Marocaines, le recul de l’âge du mariage (de l’ordre de 27 ans pour les femmes et 30 ans pour les hommes en ville), phénomène lié lui-même à l’allongement de la durée des études et au plus grand désir d’accomplissement personnel et professionnel des femmes. Ou, pour les classes moyennes et défavorisées, à l’aggravation de la précarité socio-économique et à la hausse croissante du coût de la vie.

Quoi qu’il en soit, en terme de contraception, la pilule fait de plus en plus d’adeptes parmi les Marocaines. Non sans raison. Celles-ci s’accordent unanimement sur ses nombreux avantages. Efficace d’abord (le taux de protection, sans oubli, varie de 85 à 99% selon le type de pilule), la pilule est de plus discrète et facile à prendre. En outre, ses effets secondaires ressentis par certaines femmes (migraines, nausées, gonflement des seins, prise de poids, etc.) sont de plus en plus négligeables, voire inexistants dans certaines pilules dites de dernière génération.

Et, spécificité locale si l’on peut dire, la pilule est aussi « anti-prise de tête », sachant que la majorité des hommes font encore porter la responsabilité de la contraception à leurs compagnes et rechignent à renoncer à leur confort en utilisant les moyens mis à leur disposition (préservatif et spermicide entre autres). Encore moins lorsqu’ils sont installés dans un couple dit légitime.

Preuve s’il en faut que les Marocains, bien que plus libérés sexuellement, sont encore loin d’une parfaite équité en la matière. Plus d’un demi-siècle après sa naissance, c’est dire si la pilule a encore de beaux jours devant elle au pays du soleil couchant.

Maroc Hebdo - Mouna Izddine

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Santé - Femme marocaine

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : bonne nouvelle pour le personnel de la santé militaire

Au Maroc, le gouvernement a décidé de revaloriser les primes de risque attribuées au personnel de la santé militaire bénéficiant du statut de salariés des Forces armées royales (FAR).

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Ramadan et menstrues : le tabou du jeûne brisé

Chaque Ramadan, la question du jeûne pendant les menstrues revient hanter les femmes musulmanes. La réponse n’est jamais claire, noyée dans un tabou tenace.

Le Maroc interdit l’importation de véhicules polluants

Le Maroc poursuit ses efforts visant à réduire l’impact de la pollution sur la santé des citoyens et sur l’environnement. Le ministère du Transport et de la logistique et le département de la Transition énergétique et du développement durable ont pris...

Samira Saïd : la retraite ?

La chanteuse marocaine Samira Saïd, dans une récente déclaration, a fait des confidences sur sa vie privée et professionnelle, révélant ne pas avoir peur de vieillir et avoir pensé à prendre sa retraite.

Les Marocains de plus en plus obèses

Près de la moitié de la population marocaine (46 %) sera obèse d’ici 2035, selon les prévisions de la World Obesity Forum.

West Ham : Nayef Aguerd encore blessé

Alors qu’il venait de faire son retour sur le terrain après plusieurs semaines d’absence pour blessure, Nayef Aguerd s’est à nouveau blessé samedi lors du match qui opposait West Ham à Chelsea.

Ramadan : conseils pour un jeûne en période de chaleur

Le jeûne du ramadan est encore dur cette année, surtout dans certaines régions où les températures dépassent parfois les 40 degrés. Pour que la journée se passe au mieux, il est essentiel de bien s’hydrater et de manger équilibré le soir. Pour rompre...

Maroc : présenter un acte de mariage dans les hôtels c’est fini

L’obligation de présenter un contrat de mariage lors de la réservation de chambres d’hôtel au Maroc pour les couples aurait été annulée. Cette décision survient après la colère du ministre de la Justice, Adellatif Ouahbi.

Au Maroc, les médecins sont des mauvais payeurs d’impôts

Au Maroc, peu de médecins s’acquittent de leurs impôts. Fort de ce constat, le gouvernement opte désormais pour la retenue à la source pour les revenus de l’ensemble des professions libérales, la déclaration annuelle fiscale ayant montré ses limites.