Maroc : pour le CESE, il est temps de réformer le code de la famille

9 mars 2022 - 07h00 - Maroc - Ecrit par : G.A

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a affirmé dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la femme, que le moment est venu de réviser le Code de la famille, conformément à la constitution et au contenu des conventions internationales ratifiées par le Maroc.

À travers cet avis publié à l’occasion de la journée internationale de la femme célébrée le 8 mars, le CESE considère « qu’il n’est pas possible de faire avancer l’égalité entre les femmes et les hommes et d’assurer la pleine participation des femmes dans le monde du travail sans un cadre légal qui réponde aux aspirations du royaume dans ce domaine ».

À lire : La diaspora marocaine se prononce sur la révision du Code de la famille (vidéo)

À cet effet, le Conseil a lancé un sondage sur sa plateforme numérique entre le 18 février et le 6 mars 2022, en vue de recueillir l’avis des Marocains sur la possibilité d’une modification du Code de la famille et son acceptabilité sociale. Des 1290 participants, 80 % considèrent que la tutelle des enfants doit être partagée équitablement entre le père et la mère, alors que 20 % pensent qu’elle doit être confiée exclusivement au père.

À lire : Maroc : appel à une réforme du code de la famille

D’autre part, environ 48 % des sondés pensent que le partage équitable du patrimoine acquis par le couple lors du mariage devrait être une obligation. Par contre, 62 % des participants proposent la suppression du mariage des mineures (moins de 18 ans), sans aucune exception.

À lire : Maroc : vers une révision du code de la famille (Moudawana)

Le CESE estime que « ce texte législatif comprend encore des formes de discrimination au niveau de la tutelle sur les enfants », et considère que « cette situation contredit le principe du partage des responsabilités familiales entre les époux, notamment celles relatives aux enfants, et que cette exigence affecte négativement la mise en œuvre des droits et devoirs des parents divorcés envers leurs enfants ».

À lire : Maroc : pour un meilleur partage des biens en cas de divorce

Pour ce qui est des autres déséquilibres du Code, le Conseil s’est penché sur le mariage précoce qu’il a appelé à abolir pour le respect des droits de l’enfant, tel que stipulé dans la Constitution et dans les accords internationaux ratifiés par le Maroc.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Etude - Femme marocaine - Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE)

Aller plus loin

Maroc : le registre national des mariés bientôt disponible

Dans quelques jours, le ministère de la Justice marocain va procéder au lancement du registre national des mariés dans le but de mettre fin aux infractions constatées dans le...

Maroc : appel à une réforme du code de la famille

L’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) plaide pour une relecture profonde du Code de la famille afin de renforcer l’arsenal juridique visant à mieux garantir les...

Perspectives : le Code de la famille au Maroc cinq ans plus tard

Cinq ans après la réforme du Code de la famille au Maroc, la ’’Moudawana’’, Hakima Fassi-Fihri, professeur-chercheur, et Zakia Tahiri, réalisatrice, cherchent à déterminer si la...

Réforme du Code de la famille : voici les modifications majeures attendues

Le roi Mohammed VI a annoncé récemment à la réforme du Code de la famille, près de 20 ans après son adoption, en vue d’instaurer davantage d’égalité entre les hommes et les...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : Les femmes toujours "piégées" malgré des avancées

Le Maroc fait partie des pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord qui travaillent à mettre fin aux restrictions à la mobilité des femmes, mais certaines pratiques discriminatoires à l’égard des femmes ont encore la peau dure. C’est ce...

Transferts des MRE : plus de 109 milliards de dirhams en 2022

Les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger (MRE) vers le Maroc ont connu une progression annuelle moyenne de 6 % au cours des dernières années, atteignant un record de plus de 109 milliards de dirhams en 2022 contre 93,6 milliards en...

Maroc : un « passeport » pour les nouveaux mariés

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) appelle à la mise en place d’un « passeport » ou « guide » pour le mariage, dans lequel seront mentionnées les données personnelles des futurs mariés, ainsi que toutes les informations sur leurs...

Maroc : les femmes divorcées réclament des droits

Au Maroc, les appels à la réforme du Code de la famille (Moudawana) continuent. Une association milite pour que la tutelle légale des enfants, qui actuellement revient de droit au père, soit également accordée aux femmes en cas de divorce.

L’actrice Malika El Omari en maison de retraite ?

Malika El Omari n’a pas été placée dans une maison de retraite, a affirmé une source proche de l’actrice marocaine, démentant les rumeurs qui ont circulé récemment sur les réseaux sociaux à son sujet.

Maroc : plus de droits pour les mères divorcées ?

Au Maroc, la mère divorcée, qui obtient généralement la garde de l’enfant, n’en a pas la tutelle qui revient de droit au père. Les défenseurs des droits des femmes appellent à une réforme du Code de la famille pour corriger ce qu’ils qualifient...

Maroc : les femmes divorcées appellent à la levée de la tutelle du père

Avant l’établissement de tout document administratif pour leurs enfants, y compris la carte d’identité nationale, les femmes divorcées au Maroc doivent avoir l’autorisation du père. Elles appellent à la levée de cette exigence dans la réforme du Code...

Maroc : crise du célibat féminin

Au Maroc, le nombre de femmes célibataires ne cesse d’accroître, avec pour conséquence la chute du taux de natalité. Quelles en sont les causes ?

Le droit des femmes à l’héritage, une question encore taboue au Maroc

Le droit à l’égalité dans l’héritage reste une équation à résoudre dans le cadre de la réforme du Code de la famille au Maroc. Les modernistes et les conservateurs s’opposent sur la reconnaissance de ce droit aux femmes.

« Épouse-moi sans dot » : un hashtag qui fait polémique au Maroc

Le hashtag « Épouse-moi sans dot » qui s’est rapidement répandu sur les réseaux sociaux ces derniers jours, a suscité une avalanche de réactions au Maroc. Alors que certains internautes adhèrent à l’idée, d’autres la réprouvent fortement.