Lycée musulman Averroès de Lille : fin de la subvention de l’Etat

11 décembre 2023 - 13h00 - France - Ecrit par : S.A

Le préfet du Nord a résilié le contrat liant le lycée privé musulman Averroès de Lille à l’État depuis 2008. L’établissement saisira-t-il la justice administrative ?

Sale temps pour le lycée privé musulman Averroès de Lille (800 élèves, dont 400 sous contrat). Longtemps redoutée, la résiliation du contrat d’association liant l’établissement créé en 2003 à l’État est actée le 7 décembre. En conséquence, plus de subvention à accorder à l’un des deux seuls lycées musulmans sous contrat en France, avec le lycée Al-Kindi près de Lyon (174 élèves). Cette décision intervient après qu’une commission académique consultative présidée par le préfet du Nord a voté fin novembre en faveur de cette résiliation. Cette commission s’est penchée à la fois sur le financement et « le volet pédagogique de l’établissement », et notamment « le contenu du cours d’éthique musulmane ». « Si jamais il y avait une décision de résiliation […] bien évidemment nous saisirions la justice » administrative, avertissait Joseph Breham, l’avocat du lycée musulman Averroès de Lille.

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Il est reproché à l’établissement des irrégularités de gestion et des enseignements qualifiés de contraires aux valeurs de la République, notamment lors de cours d’éthique musulmane, des absences de ressources sur certains thèmes comme l’homosexualité, la prépondérance d’ouvrages religieux sur l’islam au détriment des autres religions et le lien historique d’Averroès avec l’UOIF, organisation issue du mouvement égyptien des Frères musulmans, fait savoir Le Parisien. Depuis 2019, la région des Hauts-de-France a décidé de priver le lycée de la subvention prévue dans le cadre du contrat. Elle reproche à Averroès un don qatari de 950 000 euros en 2014. Chaque fois que l’affaire est portée devant la justice, le tribunal administratif de Lille donne raison à l’établissement.

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Le préfet du Nord semble ne pas tenir compte des observations de l’inspection générale de l’Éducation nationale. Celle-ci avait notamment estimé dans un rapport de 2020 que « rien » ne permet de penser « que les pratiques enseignantes […] ne respectent pas les valeurs de la République ». Selon l’inspection, il n’y a pas non plus matière à remettre en cause le contrat d’association.

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