Les MRE deux fois plus fécond selon l’Insee ( Institut de Statistiques )

5 novembre 2003 - 17h09 - France - Ecrit par :

Ils enfantent le plus. Ils sont plus traditionnels, très endogames. Les hommes se marient tard, les femmes tôt…
En migrant, les natifs de la région du Maghreb emmènent avec eux des valeurs socioéconomiques qui façonnent leur mode de vie, en le rendant parfois plus rigide qu’il ne l’est en réalité. Dans son portrait social de la France 2003-2004, l’Insee (institut national de la statistique et des études économiques) consacre une partie du rapport à la vie familiale des immigrés et y révèle les grandes tendances comportementales.

En 1999, moins d’un dixième de la population française est issu de l’immigration. Plus d’un tiers des immigrés a acquis la nationalité française. La majorité vivent en famille, soit 3,4 millions. En fait, il est moins évident de dissocier les immigrés du reste de la population. Près de trois millions d’immigrés vivent en couple ou sont à la tête d’une famille monoparentale. En fait, l’étude montre que les adultes immigrés vivent en famille, un peu plus que le reste de la population française.
Cette tendance est très marquée chez les personnes originaires du Maroc, Portugal, Turquie, Afrique subsaharienne ou Asie du Sud-Est. Il s’agit d’une immigration récente, composée d’une population relativement jeune. Depuis 1990, les immigrés font de plus en plus comme le reste de la population. A savoir, plus de personnes seules et plus de familles monoparentales. Il y a autant de divorcés que chez les Français (respectivement 5,4 et 5,1%). Plus de 60% des immigrés sont mariés ou remariés, soit beaucoup plus que les Français. La proportion des couples mixtes est également en hausse depuis 1990. Ce sont les hommes immigrés qui forment un peu plus que les femmes une union mixte. L’étude révèle toutefois une différence selon les origines géographiques. Ainsi, plus de la moitié des immigrés européens se sont mariés à un « indigène ». Et près de 18% des Marocaines immigrées sont en union avec un Français.
C’est une proportion importante. Toutes ces familles sont confrontées au problème de la transmission de la nationalité marocaine. La loi marocaine en vigueur ne permet pas à la mère, mariée à un étranger, de transmettre la nationalité. Le taux d’union mixte passe à 27% pour les hommes. La tendance pour la mixité dépend des origines géographiques et de l’histoire de la migration. La propension à la mixité est plus forte chez les immigrés originaires d’Europe du Sud. Les Turcs immigrés par contre se mélangent très peu. En revanche, quand les deux conjoints sont immigrés, l’endogamie (couple formé de deux personnes nées dans la même zone géographique, pas nécessairement le même pays) est très forte. La majorité des couples dont la femme est maghrébine est endogame. Les Maghrébins se marient beaucoup entre eux. Les maigres différences culturelles qui existent entre Tunisiens, Algériens et Marocains, tendent à s’effacer à l’étranger, en l’occurrence en France.
Mais les hommes immigrés se marient plus tard que les indigènes. Les Marocains, tout comme les Algériens ou Africains, se marient tard. C’est certainement dû à leur percée tardive dans la vie active. C’est qu’ils ont du mal à trouver un emploi stable dans les mêmes délais qu’un indigène.
Si les unions sont tardives, les ruptures sont plus nombreuses. Plus de séparations équivalent aussi à plus de couples qui se refont. Cette tendance vaut pour l’ensemble de la population.
Toutefois, les chances de refaire sa vie de couple restent plus élevées pour les hommes que pour les femmes immigrées. Les cohabitations hors mariage sont peu fréquentes.
Le couple dans son sens très officiel reste le mode de vie familial le plus répandu. Les unions mettent plus de temps à se concrétiser. Ce phénomène décale logiquement la période de naissance des enfants.
Le retard dans « l’accès à la parentalité » varie selon le pays d’origine. Pour les immigrés du Maroc, la fécondité est tardive, à l’opposé de la précocité des natifs du Portugal ou de la Turquie. En fin de vie féconde, les Marocaines âgées de plus de 45 ans et les hommes de plus de 55 ans ont en moyenne 4,7 enfants. C’est la communauté la plus féconde après l’Algérie. Les immigrés de ces deux pays enfantent deux fois plus que l’ensemble de la population.
Les immigrés originaires d’Europe du Sud ont une vie féconde à peu près similaire à celle des indigènes.

leconomiste.com

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