Les hommes d’affaires espagnols aiment bien le Maroc

19 juillet 2008 - 23h20 - Espagne - Ecrit par :

Pas moins de 600 entreprises espagnoles investissent au Maroc. Les deux secteurs qui les séduisent le plus, ce sont le tourisme et l’immobilier.

15 milliards de dirhams. C’est le montant des investissements espagnols au Maroc en 2006 et 2007. « C’est encore peu. Car nous pouvons faire mieux que ça », commente un investisseur espagnol, qui exploite plusieurs unités hôtelières à Marrakech. Cet investisseur joint ainsi sa voix à tous les hommes d’affaires espagnols, présents au Maroc, qui appellent au renforcement des relations économiques entre les deux pays. Ces dernières, il est vrai, se sont un peu tassées pendant le mandat gouvernemental du Parti populaire, de José Maria Aznar. Mais dès le retour aux affaires du Parti socialiste, en 2004, les choses se sont rapidement arrangées. L’Espagne retrouve ainsi sa seconde place, après la France, en termes d’investissements étrangers au Maroc. Ce sont ainsi de grands groupes et des holdings comme le géant en télécommunications, Telefonica, et le mastodonte immobilier, Fadesa. Le premier est actionnaire à hauteur de 35% dans le capital du second opérateur téléphonique, Méditel ; et le deuxième a réussi en quelques années à se tailler une place de choix dans le marché immobilier marocain.
Selon les statistiques officielles du ministère du Tourisme, l’immobilier et le tourisme sont les deux secteurs les plus attractifs pour les investisseurs espagnols.

Iberostar a ainsi signé une convention avec le gouvernement marocain pour construire à Marrakech deux hôtels 4 étoiles, un golf, une zone résidentielle et des zones sportives. Avec une capacité additionnelle de 2.364 lits et 864 emplois créés, le montant du projet s’élève à plus de 2,3 milliards de dirhams. Fadesa, dont la filiale au Maroc a été rachetée en 2007 à hauteur de 50% par le groupe Immobilier Addoha, s’est engagé en 2007 à réaliser deux hôtels de haut standing, un complexe d’animation, un espace bureau et des logements.


Atouts

Ces projets, qui représentent la somme d’un demi-milliard de dirhams, seront implantés à Tanger, la perle du Nord, vers laquelle tous les regards sont désormais braqués. Fadesa est aussi connue pour ses gros investissements touristiques réalisés dans la ville de Sâadia, pour faire de cette station balnéaire l’une des stations les plus belles et les plus attirantes dans le pourtour méditerranéen. Il faut dire aussi que l’investissement espagnol au Maroc a pris de nouvelles proportions grâce aux alliances conclues entre des groupes espagnols et marocains.
A cet égard, Addoha et Gilmaroc réalisent un projet commun à Tanger. Il s’agit de la création d’un hôtel d’une capacité de 720 lits, une zone résidentielle (3.318 appartements et 110 villas) et des équipements sportifs et de loisirs. Au programme également une zone commerciale, des espaces verts et un terrain de golf. Le coût global de ces projets dépasse les 2,86 milliards de dirhams. Enfin, Urbagolf est derrière un mégaprojet dans la ville de Safi. D’un investissement global de 3,7 milliards de dirhams, ce méga chantier prévoit l’aménagement d’une marina, un hôtel de luxe d’une capacité de 174 lits, trois établissement 5 étoiles et trois golfs 9 trous. On retrouve également les Espagnols dans le transport urbain, le textile, l’industrie de carrelage et du sanitaire, les télécoms, les nouvelles technologies de l’information et l’industrie aéronautique. La société espagnole Alsa, qui gère actuellement le transport urbain à Marrakech, a connu un succès fulgurant. Elle cherche ainsi à exporter son savoir-faire aux autres villes du Maroc comme Agadir ou Rabat, où elle participe à des appels d’offres lancés par les mairies de ces villes.

Notons aussi la présence au Maroc de Roca, réputée pour ses produits de qualité, qui rivalise avec des marques sanitaires très connues comme Jacob Delafon. Dans le secteur du tabac, le groupe Altadis fait figure de leader au Maroc, après le rachat de la Régie des tabacs. Dans le secteur bancaire, c’est la ruée vers le Maroc. La Caixa, déjà représentée, pense investir encore plus que son concurrent Santander, dont l’intention serait d’augmenter sa participation dans Attijariwafa bank.

Engouement

Selon José Manuel Reyero, conseiller commercial et économique d’Espagne au Maroc, le Royaume chérifien est le huitième client de la péninsule ibérique et le troisième hors Union européenne. « Les relations économiques ne peuvent qu’être meilleures. Il y a chaque jour un peu plus d’entrepreneurs espagnols qui s’intéressent à l’évolution de l’économie marocaine, c’est un climat d’affaires propice que nous espérons avoir avec d’autres pays », conclut-il. Pour renforcer cet engouement pour le Maroc, les autorités espagnoles n’hésitent pas à mettre le paquet.L’Espagne dispose même d’un plan spécifique dédié au Maroc. Selon les investisseurs espagnols ayant choisi le Maroc pour leurs projets, l’Espagne met à leur disposition divers outils et lignes de financement.

Trois types d’instruments permettent de financer les premiers contacts et l’installation de l’entreprise. L’Espagne propose aussi un fonds pour l’appui au développement. À noter que ce dernier a octroyé 100 millions d’euros (1,2 milliard de dirhams) au projet de parc éolien de Tanger .
Enfin, l’une des réussites espagnoles reste le programme de conversion de la dette. Doté de près de 50 millions d’euros (500 millions de dirhams), ce projet a déjà permis de financer la remise à niveau du réseau d’assainissement de plusieurs bourgades dans le nord du Maroc.

Source : Aissa Amourag - Maroc Hebdo International

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