« Comment sortir du monde ? » C’est le titre du tout premier roman du Franco-marocain Marouane Bakhti, paru aux Nouvelles Éditions du réveil en mars 2023. Il y raconte la vie, telle qu’elle vient, dans une famille biculturelle. Un récit éblouissant.
A l’âge de 26 ans, Leïla Ghandi a déjà visité en globe-trotter de nombreux pays. Voyageuse dans l’âme, elle sillonne le monde pour découvrir et palper sa beauté. Elle s’aventure en territoire inconnu pour mieux en capturer l’essence. La Chine, où elle a vécu pendant quelques mois, l’a particulièrement interpellée. Au cours de son périple, elle envoyait régulièrement à ses proches des mails pour leur raconter sa nouvelle vie. De retour au Maroc, l’idée lui vient de regrouper l’ensemble de ses notes pour en faire un recueil.
C’est ainsi qu’elle publie en décembre 2006 « Chroniques de Chine », aux éditions Le Fennec. « Ces textes ont été écrits en 2004, et pour rester fidèle aux émotions qui les ont suscités, je n’y ai pas changé le moindre mot, la moindre virgule », écrit-elle en introduction. La préface de l’ouvrage a été réalisée par Dominique Reygnié, qui était son professeur à l’Institut d’études politiques de Paris. « Leïla revient de ses voyages authentiques comme l’on revenait de la Lune à la fin du XIXe siècle. Elle a les bras chargés de preuves spirituelles. Elle a l’air d’avoir photographié des songes de paix. Elle raconte combien nous sommes paisibles, que l’humanité aspire à une quiétude ordinaire, au bonheur de repas simples, mais odorants, mais partagés », peut-on y lire.
Dans son recueil qui se lit facilement, la jeune voyageuse raconte donc les nombreuses situations tour à tour comiques, éprouvantes, surprenantes, dans lesquelles elle s’est trouvée pendant son périple, et ce sans jamais se départir de son sens de l’humour. Elle décrit aussi certaines des traditions et habitudes des Chinois, qui l’ont particulièrement marquée.
Passionnée tout autant d’écriture que de photographie, la jeune femme a pris pendant son voyage de nombreux clichés, qu’elle partage avec nous dans son livre. A travers la photo, Leïla exprime son émotion face à des expressions, des regards, des sourires et des scènes de vie. Son but, c’est de rencontrer les autres, aller vers eux, et être le témoin d’un moment de leur vie.
L’ouvrage est disponible depuis fin décembre en librairie, au prix de 45 DH. Il a pu voir le jour grâce à une subvention financière de la part du Service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France au Maroc.
Leila est née et a grandi à Casablanca, dans un métissage de cultures (tradition marocaine ambiante et éducation occidentale). Elle a fait ses études primaires et secondaires au lycée Lyautey. Mais dès l’âge de 15 ans, elle a commencé à faire de longs voyages toute seule, avec pour seul bagage son sac à dos. « Nous avions bien sûr très peur pour elle. Mais ce qui a toujours primé avant tout pour nous, c’est qu’elle soit heureuse », nous a confié sa mère, Amal Ghandi. Après l’Europe, c’est l’Asie, l’Australie puis l’Amérique latine qui l’ont attirée.
Son bac en poche à 18 ans, elle quitte le Maroc pour faire ses études en commerce international entre la France et l’Angleterre. Elle obtient un double diplôme délivré par l’European Business Program (groupe ESC Bordeaux), ainsi que par l’université de Portsmouth. En 2004, à l’âge de 24 ans, elle est diplômée du Master en études et stratégie marketing de sciences-po Paris.
Pendant ces six années d’études, l’intérêt de Leïla pour l’écriture, le voyage et la photographie ne cesse de croître. Elle a été rédactrice au journal de sciences-po pendant deux ans, elle a vécu au Chili et voyagé seule en Amérique du Sud pendant huit mois. Elle a voyagé en Chine, au Tibet, en Mongolie et en Sibérie pendant huit autres mois. Avec ses diplômes prestigieux, son avenir était assuré. Elle aurait pu travailler dans un bureau, et faire une brillante carrière, comme son père, Ali Ghandi, ex-patron dans l’industrie pharmaceutique. Mais le choix de Leila était tout autre. Elle a préféré continuer à voyager à travers le monde et suivre ses passions, l’écriture et la photographie.
Dès le 5 janvier, elle participe à une exposition collective de photographies intitulée « Regards de Marocains sur le monde » à l’Eglise de Sacré Cœur à Casablanca. Le 16 janvier prochain, elle y donnera une conférence sur son nouvel ouvrage. A noter par ailleurs que Leïla Ghandi expose aussi à la Villa des Arts de Rabat, dans le cadre d’une exposition collective. Elle a des projets plein la tête et est en train de rédiger un roman. A n’en pas douter, la jeune écrivaine nous réserve encore bien des surprises…
L’Economiste - Nadia BEelkhayat
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