L’humoriste marocain Gad Elmaleh a tenu sa promesse de venir en aide aux victimes du puissant et dévastateur tremblement de terre qui a frappé le Maroc.
"Papa est en haut", le spectacle de Gad Elmaleh est désormais disponible en DVD depuis le 6 novembre. On y retrouve Gad au piano, à la guitare et même aux percussions. Une très bonne idée cadeau pour les fêtes ...
Est-ce que vous préférez que je vous appelle Elmaleh, ou Almelah, comme on l’entend dans les bonus du DVD du spectacle ?
De toute façon, avec mon nom, j’ai tout entendu parce que ce n’est pas un nom qu’on voit souvent. Sur les courriers, j’ai tout vu. J’ai vu « Gadel Maleh », j’ai vu « Gad Elamel », « Gadelma Leh », « Ga Delmaleh »… ». Franchement, appelez-moi juste comme vous voulez, ça me fera plaisir.
Le DVD du spectacle « Papa est en haut » vient de sortir. Que vont retrouver les fans en bonus vidéo ?
Dans le bonus de ce spectacle « Papa est en haut », on va retrouver des moments qui me sont chers, que je n’étais pas capable de mettre dans les DVD précédents. J’avais envie d’avoir, comme tous les artistes, des moments qu’on peut regarder comme des clichés, la route, les autographes, les fans, la loge, le public qui crie... Mais on a besoin de ça quand on commence à faire ces DVD. Il faut donner aux gens quelque chose qu’ils ne connaissent pas de moi, des choses, qu’ils ne voient pas, qu’ils ne soupçonnent même pas. Par exemple, c’est parti en voyant les bonus de films de cinéma, j’ai vu qu’on mettait souvent des scènes coupées au montage. En spectacle, on met rarement ce qui n’a pas été sélectionné en termes d’écriture. On me voit roder des spectacles en province, dans plein de petites salles. Il y a des soirs où des vannes ne passent pas du tout. On peut voir ça dans le bonus. On peut voir que ce n’est pas toujours la gloire, que tu n’as pas toujours la répartie.
Dans ce bonus, il y a aussi une rencontre très importante pour moi, l’homme qui est pour moi le maître absolu du stand up dans le monde, Jerry Seinfeld. C’est une rencontre avec lui à Cannes. J’ai l’impression d’être un môme de 15 ans devant son idole. C’est assez émouvant comme moment parce que j’ai vécu un décalage. Quand tu arrives au festival de Cannes, les gens te connaissent, et puis tu as ce mec, ton idole, et tu redeviens un gamin. C’est un moment important. Il y a aussi de la musique. A chaque fois que je faisais des tests pour le piano dans les salles, car je joue du piano pour ce nouveau spectacle, je commençais à improviser, à me faire plaisir, et la personne qui m’a suivi a filmé toutes les improvisations. Ce sont des moments volés, de pure impro. Je ne suis pas en spectacle, juste en train de prendre du plaisir à faire de la musique, ce qui fait partie de moi. Dans ce nouveau spectacle, la musique est très présente, avec un peu de pudeur et d’humour, parce que je n’ai pas le courage, ou que je ne suis pas musicien. Je me sens musicien mais je ne suis pas connu comme tel. Nous les humoristes, on a toujours besoin, quand on fait un truc à côté, de le tordre un peu pour dire qu’on ne se prend pas au sérieux. Je chante, je ne me prends pas au sérieux, je fais de la musique, je ne me prends pas au sérieux. On est d’accord, je suis un comique.
« Papa est en haut » est un titre qui peut paraître énigmatique pour qui n’a pas vu le spectacle en province ou ici au Palais des Sports. A quoi fait référence ce titre ?
Ce titre fait référence à la chanson qu’on connaît « Colas mon petit frère », que j’analyse pour mon spectacle. « Papa est en haut qui fait des gâteaux, maman est en bas qui fait du chocolat ». Moi je la trouve un peu absurde cette chanson, si on l’analyse, c’est assez surréaliste. Pourquoi papa est en haut, pourquoi ils ne seraient pas tous les deux dans la cuisine ? Il y a un problème dans cette chanson. Colas c’est rare, parce que c’est Nicolas à la base. Et « Tu auras du lolo », personne n’a jamais su ce que c’était. Donc il y a vraiment quelque chose d’énigmatique autour de cette berceuse, ça m’a fait rire. « Papa est en haut », au-delà du titre de la berceuse, c’est une image sur le succès, et c’est un message adressé à mon fils. C’est lui qui a été mon point d’inspiration et ce spectacle lui rend hommage. Il parle de l’éducation, de la transmission et du fait d’être jeune père, la filiation. C’est une manière de lui dire que papa est en haut, il est sur le fronton de l’Olympia, il a du succès mais il est quand même là. C’est ce que je lui dis tout le temps. Dans cette chanson, c’est « Papa est en haut et papa est aussi en bas, il n’y a pas de soucis, ne t’inquiète pas je suis là ». C’est important de lui montrer que je suis heureux de ce succès-là. Des fois, je ne sais pas pour quelles raisons, pour ménager ses enfants et sa famille, on peut se dire « eux, ils n’ont pas ça alors il ne faut pas… ». Au contraire, s’ils te voient épanoui dans ce que tu fais, ils sont contents. Je savoure ce qui m’arrive et heureusement, parce que j’en ai vraiment rêvé donc je ne vais pas faire la fine bouche.
Tous les sketchs qui concernent votre fils de huit ans, ils sont à 100% vécus, ou il y a du fictif ?
Tous mes spectacles partent de points autobiographiques. Dans « Décalages », je parlais du parcours géographique que j’ai fait avant mon parcours artistique. Je suis parti du Maroc, j’ai été au Québec, puis j’ai fait le cours Florent en France. Je racontais ce parcours, avec les gens que j’ai croisés, les personnages que j’ai pu rencontrer dans les différents pays, avec leurs accents, leurs psychologies, leurs manies. Je prenais ça et je le tordais encore une fois. Dans « La vie normale », c’était pareil. C’est là que j’ai créé Chouchou et Coco. Ce sont des créations de personnages que j’ai rencontrés en France. Dans « L’autre c’est moi » est apparu le Blond, parce que je vivais en France des choses comme ça, sur la différence. A un moment donné, quand j’étais bien en France, que je me suis vraiment mis dans cette vie, je me suis mis à observer la vie, comme tout le monde. Non plus comme quelqu’un qui vient d’ailleurs non comme un citoyen qui regarde la vie. Je suis entré dans des analyses très pointues du quotidien. Ce qui me passionne le plus, c’est le petit détail de la vie quotidienne. C’est ça pour moi qui a une grande profondeur. Je ne pense pas du tout qu’observer quelque chose d’intellectuel ou culturel a beaucoup plus de profondeur qu’observer la démarche d’un mec dans la rue, ou le couinement d’un chariot à l’aéroport. Ce sont des choses très profondes qui me passionnent vraiment. Quand tu entres dans un aéroport et que tu vois qu’il y a des magasins de valise, tu ne peux que te dire « Pourquoi un magasin de valises ? Il y a quand vraiment des gars qui arrivent à l’aéroport qu’avec les slips ! ». Il y a que des choses comme ça qui me passionnent. Pour revenir à cette question sur l’enfance et le père, c’est autobiographique, je suis un papa, j’ai vécu ça. J’ai vécu les galères et les joies et j’aime bien casser les attentes qu’on a. Parce qu’on s’attend à des « violonades » sur le père… Non, c’est difficile aussi. Donc oui, il y a une grande partie autobiographique.
Ce qui veut dire que le sketch du biberon, en pleine nuit avec le lait en poudre et la pharmacie, ça vous est arrivé ?
Non, ça non. Après j’exagère les choses, c’est de la caricature. En fait, j’ai une idée et après je fantasme et je pars loin. Il m’est arrivé un jour de faire un biberon la nuit et d’imaginer ce que je ferais s’il n’y avait plus de lait en poudre. Je raconte qu’il n’y en avait plus, que je suis allé à une pharmacie de garde, et que les mecs qui étaient devant la pharmacie de garde, ce n’est pas du lait qu’ils vendent… Je pars loin.
Un spectacle, c’est énormément d’écriture en amont. Comment ça s’est passé le processus d’écriture ?
Pour ce spectacle, et comme pour tous mes autres spectacles, j’ai beaucoup écrit en jouant les précédents. C’est une technique que j’ai développée non pas par assurance mais pas manque de confiance d’écrire quelque chose sans le tester. C’est très agréable. Quand je jouais « L’autre c’est moi », je tentais des vannes et des petits bouts de ce spectacle-là. Il n’y a rien de mieux. Il n’y a rien de tel, tu essaies les choses et tu sais tout de suite si ça marche. Si ça ne marche pas tu corriges, tu peaufines. Le live est formidable pour ça. On devrait pouvoir faire ça pour un film, faire des projections tous les soirs pendant des semaines et des semaines. On serait tellement plus dans ce que ressent et ce que veut le public, il n’y aurait pas d’éloignement. C’est beaucoup d’écriture, je dirais même que le live c’est 95% d’écriture, contrairement au cinéma. Au cinéma, il y a le scénario mais il y a tellement d’autres éléments en ligne de compte, tellement d’intervenants, de postes, de techniques, de machines qui vont aider le film. Le live, être seul sur scène, il faut vraiment avoir besoin et envie de dire des choses importantes pour l’artiste sinon techniquement tu ne pourras rien dégager.
Dans les bonus du DVD, on vous voit à Lyon, vous êtes en train de faire un sketch sur Disneyland et on sent qu’il y a une impro, vous écrivez quelque chose sur un petit bout de papier. C’est ça votre méthode, de rajouter des choses liées à l’impro ?
Oui, tous les soirs. Quand c’est dans des petites salles, que c’est fait de manière très conviviale et décontractée avec 50 personnes, je me permets même de prendre des notes pendant le spectacle devant eux. Ça ne me gène pas du tout. Après, quand tu fais une grande salle comme le Palais des Sports, l’Olympia ou un Zénith en tournée en province, tu ne vas pas te mettre à noter parce que ce n’est pas pro. Tu peux faire ça parce que les gens savent au moment où tu joues le spectacle que tu es dans cette prédisposition. C’est agréable. Il y a même des soirs où j’ai demandé l’avis du public. J’aime beaucoup l’interaction. C’est ce que je fais tous les soirs, ça me donne la possibilité de sortir du spectacle. Parce que l’artiste qui te dit que tous les soirs il a envie de jouer le même texte pendant des années… Moi je n’y crois pas. Il le fait, mais moi j’ai envie de m’amuser aussi, il n’y a pas que le public qui s’amuse. J’ai envie de prendre du plaisir. Et si j’en prends, je sais qu’ils vont kiffer. Donc j’y vais, j’improvise. Si je me casse la gueule, je leur dis que je me suis cassé la gueule. J’ai besoin de sortir du texte, de me barrer.
Quand je suis venu voir le spectacle au Palais des Sports, pour reprendre l’idée de l’improvisation, vous posez la question « De quoi rêvent les femmes », et une femme a répondu, « De toi ». Comment on retombe sur ses pieds après ce genre de déclaration ?
Ce qui ce passe, c’est qu’il y a des choses qui reviennent donc on s’y habitue. On développe des mécaniques qui sont de l’impro mais on les a déjà entendues. C’est comme des moments déjà prévus qui vont être improvisés. Ce n’est pas que je ne sais pas ce que je vais dire mais je ne sais pas à quel moment je vais le dire. L’impro totale existe de temps en temps mais elle est rare. Quand le public intervient, ils ont souvent les mêmes réactions. Les gens ne pensent pas différemment. Pour reprendre l’exemple que vous citez, quand je dis « Je ne sais pas de quoi rêvent les femmes », très souvent, c’est flatteur, une fille dit « de toi ! ». Moi je prends le truc au vol. Par pudeur, par respect et par humilité, je ne peux pas faire « merci » et continuer ma chanson, mais je pars dans un délire sur « Comment tu t’appelles ? On fait connaissance ? Dommage que tu sois cachée dans le noir je ne te vois pas, tu as quel âge ? ». Mais la première fois qu’on me l’a dit j’étais déstabilisée. C’est de cette déstabilisation que j’ai créé une situation, car ce genre de chose peut s’avérer créative.
Vous dites d’ailleurs dans le spectacle sur le DVD que le public est parfois déroutant. Vous avez des anecdotes ?
Je le raconte même dans le spectacle. La phrase que je dis dans le spectacle est vraie : une femme à la fin du spectacle m’a dit « Vous êtes encore mieux qu’en vrai ». C’est super comme phrase !
Aucun de vos sketchs n’est basé sur l’actualité politique ou sociale, contrairement à d’autres personnes qui peuvent faire du stand up ou d’autres humoristes. C’est pour vous différencier de ce que font ces gens ?
Moi c’est l’humain qui m’intéresse beaucoup. Peut-être que si au niveau politique, j’observe un comportement, une manie, quelque chose dans le parler, ça va être plus de l’ordre de l’imitation. Mais ça ne m’intéresse pas beaucoup la dénonciation politico-sociale. Il y en a qui le font très bien. Moi ce qui m’intéresse c’est vraiment l’humain. Si je parlais de politique, je parlerais plus de ces poignées de main interminables qu’on voit à la télévision, avec tout le corps qui bouge. Ça oui je pourrais en parler. Après, je crois que ce n’est pas mon rôle. Je ne dis pas que ce n’est pas le rôle des artistes mais je dis que ce n’est pas mon rôle à moi. J’aborde des choses qui sont politiques et sociales, surtout dans mon premier spectacle, sur le racisme, l’intolérance, à travers des personnages et en faisant mon métier d’artiste et de clown.
De la même manière, il n’y a aucune histoire salace, ou des choses qui descendent au-dessous de la ceinture, contrairement à d’autres aussi ?
Oui, je n’aborde pas le sexe. Parce que mes spectacles sont autobiographiques et que dans la vie il n’y a pas de sexe… J’aborde rarement ça. Sur scène, on est un peu le prolongement de ce qu’on est dans la vie. Sur scène, on est un peu le mec qu’on est dans la vie. On est un peu dans l’emphase, dans la séduction, dans l’extrapolation, mais on n’est pas complètement différent. Dans ma vie, à part dans la stricte intimité, je n’ose jamais faire des blagues un peu crues ou des trucs un peu chauds. Ce n’est juste pas moi. Je ne me dis jamais « Oh la la, il faut bien faire attention à ne pas faire de vannes sur le sexe. ». C’est juste que je ne suis pas comme ça. Les gens seraient surpris si je le faisais. A moins de faire un jour un sketch là-dessus, sur le fait que je n’arrive pas à le faire et que j’essaie de me lâcher en le faisant, ça serait intéressant. Par exemple, un sketch où j’essaie de dire des mots un peu crus et où je suis un peu traumatisé par ça. Mais me mettre à raconter des trucs un peu crus, je n’y arrive pas, même dans la vie je n’y arrive pas. Et puis il y a des gens qui le font tellement bien, il faut les respecter.
Dans les bonus du DVD, on découvre que vous êtes très flippé et traqueur avant de monter sur scène. Il vient d’où ce flip ?
Le trac vient du ventre. C’est un trac différent, je ne pense pas que ce soit le même trac tout le temps. Il y a le trac de la création « Est-ce que ce que j’ai écrit va être drôle ? ». Il y a le trac de sa capacité à être aussi drôle que la veille. Il y a le trac de l’appréhension du public de ce soir-là, de cette soirée-là. Est-ce qu’ils vont être comme ils étaient hier ? Moi est-ce que je vais être aussi bon qu’hier, est-ce que je ne vais pas être un peu moins fort qu’hier ? Est-ce que je vais avoir la force ? Et puis c’est une loi d’humilité terrible parce qu’il y a aucune règle dans le live, aucune règle. Tu peux avoir une patate de fou, avoir fait une sieste, du sport, bien mangé, tu es au top de ta forme et quand tu entres sur scène, ton spectacle est bidon. Et le contraire. Tu n’as pas dormi, tu es angoissé, tu rentres sur scène, tu as besoin des gens et ils sont là. C’est fou. C’est pour ça que j’essaie en montant sur scène de me dire « Vas-y, tu ne sais pas ce qui va se passer ». Mais c’est dur.
Vous avez des petits rituels avant d’entrer en scène ?
Oui, j’ai des petits rituels. Un peu comme les joueurs de foot qui embrassent le stade, moi j’embrasse la scène. Je fais une petite prière vite fait, en disant « Mon dieu, aide-moi à avoir la force ». C’est tout ce qu’on veut, la force. Le spectacle est rodé, les vannes ont déjà fait leurs preuves, le public est déjà dans la salle. Tu veux la force, au sens large du terme. La force d’être inspiré, d’être fort si jamais il y a un problème, la force d’être heureux sur scène. La force quoi.
Est-ce que vous imaginiez à l’époque, quand vous rêviez d’être humoriste et d’être en haut de l’affiche, qu’il puisse y avoir le plaisir sur scène et à la fois le déplaisir d’une salle avec trois milles voire trente milles personnes ? Quand vous étiez à Lyon, c’était ça, et on se le prend dans la gueule quand même.
C’est une bonne question parce que quand j’étais plus jeune et que je rêvais de ça, je ne pensais pas du tout qu’aller sur scène pouvait être quelque chose de difficile. Je pensais, je n’imaginais et je ne projetais que du plaisir. Alors que ce n’est pas vrai, ce n’est pas tout le temps du plaisir. Sur scène c’est que du plaisir, mais avant d’aller sur scène, ce n’est pas que du plaisir. C’est dur parfois d’aller sur scène. Il y a des moments ou tu arrives en fin de tournée et tu te dis que tu n’as plus de jus. Mais une fois que j‘y suis, c’est magique, je ne sais pas d’où ça vient. Je ne pensais pas qu’il pourrait y avoir des moments où je voudrais moins y aller. C’est normal. C’est un métier.
Une banane et ça repart. C’est ça non ?
Oui, c’est ça. Je fais partie des artistes qui mangent des bananes. Il y en a c’est la drogue et moi c’est les bananes. Mais il ne faut pas en abuser parce qu’après tu entres dans un centre de désintoxication.
Lorsque vous faites votre entrée sur scène, et on va le voir dans le spectacle, il y a tout ce jeu de lumière, la danse, la « choré »… Je me suis demandé si c’était votre côté « bête de scène » qui arrive là de manière frontale ?
Oui, complètement. C’est vrai, c’est physique, « Me voilà ! », j’ai besoin de ça, que ça soit solennel. On éteint les lumières, ça crie, la lumière arrive. J’ai besoin de ça, c’est comme ça que je vois le show. C’est comme ça que quand je vais voir des shows j’ai des frissons, c’est comme ça que je suis au spectacle. Et je veux que les gens soient au spectacle. Je ne veux pas arriver sur de moi, « Bonsoir », sans musique, sans rien parce que ce n’est pas bien. Ce n’est pas parce qu’on a un spectacle et que la salle est remplie qu’on ne doit pas donner du show. Les gens veulent du spectacle.
Et du coup, vous sortez dans quel état physique ?
Très éprouvé tous les soirs. Ce qui est bon à la fin d’un spectacle, c’est qu’on a un sentiment de plein et de vide en même temps. Je me suis rempli par les rires et je suis vidé. J’ai l’impression d’avoir fait du sport. En même temps, on dit des choses tous les soirs, on lâche des choses qui nous sont soit pesantes, soit gaies et agréables. On fait un petit pied de nez à ce qui nous arrive dans la journée. Je suis le même mec qui dans la journée a eu peut-être un problème familial, des joies avec un pote ou une grande déception. On est le même mec le soir qui fait rire. Donc tout ça va ensemble. Et bizarrement, ce n’est pas parce que tu as eu les plus belles journées que tu as le meilleur spectacle. Et vice versa. Il y a plus du versa que du vice, mais bon…
Source : Sortiraparis.com - Franck Peltier
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