Automobile : Le Maroc se détache du « low cost country »

28 novembre 2007 - 23h35 - Economie - Ecrit par : L.A

Des contrats se profilent pour les équipementiers marocains. Au salon Tec’Auto, qui a fermé ses portes dimanche, les rencontres de partenariats ont connu « un franc succès », à en croire les organisateurs. Un agenda croisé entre entreprises aura ainsi généré près de 200 rendez-vous à la grande satisfaction des exposants.

Les participants à la conférence tenue vendredi en marge du salon sous le thème « Global Sourcing et LCC : évolution et tendances », ont eu droit à une annonce de PSA. Le constructeur français a fait part de son intention d’augmenter ses achats au Maroc. « La stratégie de Global Sourcing est une voie pour assurer la compétitivité », indique Frédérique Motte, directeur des achats de PSA. Il est attendu que le tissu marocain réussisse sa mutation vers une activité à très forte valeur ajoutée très rapidement. Le Maroc pourra se positionner non plus comme un pays LCC, low cost country, mais comme un pays MCC, most competitive country, certains intervenants parlant déjà d’un Maroc MCC. Constatant cette évolution certaine du tissu automobile marocain, Motte affirme la volonté de PSA de se sourcer à hauteur de 47% dans les pays low cost, ses achats en pièces automobiles constituant plus de 20 milliards d’euros. Ceux à partir du Maroc atteindront 280 millions d’euros fin 2007 (l’équivalent de 3,2 milliards de DH) et pourront augmenter de manière significative.

Pour atteindre une marge de 6% contre 2% aujourd’hui, il prévoit de diminuer les frais généraux de 30% d’ici 2010 grâce au sourcing à l’étranger et augmenter la productivité achats. « C’est le travail que nous avons à faire à partir de demain matin », a lancé Motte à l’assistance. « Celui de développer un panel de fournisseurs LCC et inciter les founisseurs traditionnels à intensifier leur propre sourcing en pays LCC ».

Un portail Internet est d’ailleurs mis à la disposition des fournisseurs qui souhaitent approcher le groupe. Face à ces opportunités de sourcing, la Fédération des équipementiers français parle de véritable bascule de l’industrie marocaine. « De plus, les incitations fiscales tout près de chez nous sont très encourageantes. La langue aussi est un atout considérable car nos techniciens ne parlent souvent que le français », dira un responsable de la Fédération.

Toujours sur le volet atouts, Pierre Yves, directeur de Matra Maroc, a tenu à préciser l’importance dans le domaine automobile du respect du principe de confidentialité. « On utilise souvent et à tort l’expression “le téléphone arabe”. Nous assurons que nous n’avons jamais rencontré de problème de confidentialité, ce qui n’est pas le cas pour certains pays d’Asie ». La prochaine étape pour bon nombre d’équipementiers internationaux sera Tanger pour se rendre compte sur place de ses atouts. « Aujourd’hui, nous sommes dans une course contre la montre », déclare Larbi Belarbi, président de l’Association marocaine pour l’industrie et le commerce de l’automobile (AMICA). Les premiers qui se positionneront seront les gagnants.

Rien sans certification !

« Notre intérêt est grand pour le Maroc et nos attentes aussi », soutient Frédérique Motte, du groupe PSA. Le Maroc dispose de nombreux atouts mais également de handicaps auquels devront pallier les entreprises notamment en matière de certification ISO/TS (référentiel regroupant les exigences des constructeurs envers leurs équipementiers). C’est un atout concurrentiel confirmé puisqu’elle permet aux entreprises d’accéder à de nouveaux marchés. L’Amica entend accompagner plusieurs entreprises dans leur mise à niveau. Elles sont 8 aujourd’hui à franchir le pas de la certification. Le Maroc devra par ailleurs diversifier ses métiers : la fonderie, le tissage textile spécifique automobile et le métier du cuir.

L’Economiste - Jihane Kabbaj

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Automobile - Salon - Sous-traitance

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : bond spectaculaire des exportations automobiles

Au Maroc, les exportations du secteur automobile ont atteint plus de 141,76 milliards de dirhams à fin décembre 2023, soit une augmentation de 27,4 % par rapport à l’année précédente.

Bonne nouvelle pour les automobilistes marocains

La Direction Générale des Impôts (DGI) vient de faire une fleur aux automobilistes marocains en ce qui concerne la Taxe Spéciale Annuelle sur les Véhicules (TSAV).

Maroc : la chute des ventes de voitures neuves continue

Les ventes de voitures neuves au Maroc sont toujours dans le rouge. À fin septembre, 120 905 unités ont été vendues, soit une baisse de 8,15 %, comparativement à la même période de l’année dernière.

Le Maroc accueille le premier centre d’essais de voitures en Afrique

Le groupe allemand FEV vient d’inaugurer au Maroc le premier centre d’essais des prototypes de voitures neuves en Afrique. Un centre à la pointe de la technologie et à l’abri des regards indiscrets.

Voitures électriques au Maroc : 2 500 nouvelles bornes à horizon 2026

Le Maroc s’active pour devenir un marché de vente attractif pour les véhicules électriques. L’Association professionnelle intersectorielle de la mobilité électrique (APIME) composée d’entreprises des secteurs de l’électricité et de l’automobile mettra...

Une voiture 100 % marocaine pour concurrencer Tesla Model Y et Mercedes EQA

La start-up marocaine Atlas E-Mobility a récemment annoncé ses plans pour le futur : la création d’une voiture électrique, dont le nom reste encore mystérieux. Ce véhicule, promettant simplicité et fonctionnalité, va s’inspirer de l’esthétique...

Maroc : de bonnes perspectives pour le marché de l’occasion

Le projet de loi de finances (PLF) 2023 annonce une hausse de 33,36 % des recettes de droits de mutation (biens immobiliers, automobiles, etc.). Les perspectives semblent prometteuses pour le marché de l’occasion.

Dacia, leader du marché automobile marocain, Renault et Hyundai en embuscade

Le marché automobile marocain a connu un début d’année 2024 en demi-teinte, avec une croissance encourageante en janvier suivie d’une baisse inattendue en février.

Maroc : 100 milliards de dirhams d’exportations automobiles cette année

Le secteur automobile marocain devrait réaliser cette année un chiffre d’affaires record de 100 milliards de dirhams en termes d’exportation de véhicules, a annoncé mardi Ryad Mezzour, le ministre de l’Industrie et du commerce.

Renault choisit de produire le Kardian au Maroc

Le nouveau Kardian, premier des huit modèles de série dévoilés mercredi lors de l’annonce de l’« International game plan 2027 » de Renault à Rio de Janeiro, au Brésil, sera en partie fabriqué au Maroc, « le deuxième pays de production de la marque au...