Quand le haschich marocain se transforme en lingots d’or

24 mars 2014 - 21h48 - Belgique - Ecrit par : Bladi.net

Le démantèlement d’un réseau de trafic de cannabis marocain dans la région parisienne, il y a une quinzaine de jours, a permis aux enquêteurs de faire la lumière sur un système très bien rodé de blanchiment d’argent. De Tanger à Hong-Kong, en passant par Anvers, capitale mondiale de l’or.

C’est l’un des réseaux, si ce n’est le réseau le plus important, jamais démantelés en France, estime François Molins, procureur de la République de Paris selon qui, le groupe à lui seul a permis la collecte de 170 millions d’euros (près de 2 milliards de dirhams). Composé d’une dizaine de personnes, des Indiens, des Français et trois Anversois (Belgique), le réseau avait des sociétés à Dubaï, Tanger, Hong Kong et même à Bangkok en Thaïlande.

La chaîne de commandement a été décortiquée par l’AFP. Il y a d’abord des trafiquants installés au Maroc (Tanger) qui mandatent un "banquier", dont la mission est de rassembler l’argent des "collecteurs" en France. Ces collecteurs peuvent être parfois des petits trafiquants, mais généralement ce sont des personnes bien insérées dans la société, comme des ambulanciers par exemple.

Les collecteurs passent ensuite le relais à des "grands collecteurs", qui prennent en charge l’argent récolté avant de le donner à l’un des chefs de l’organisation, un Indien de 32 ans qui vivait très discrètement en région parisienne. Ce chef a avoué à la police avoir blanchi en 4 ans 32 millions d’euros en Inde, dans des projets immobiliers et des sociétés écrans. A cela il faut ajouter pour l’instant, car l’enquête n’est par encore finie, plus de 200 kilos d’or qui ont transité entre la Belgique et l’Inde.

L’argent est ensuite acheminé à Anvers (Belgique), où il est converti en or. De là une partie allait jusqu’à Dubaï via des mules, en majorité des étudiants qui faisaient un aller-retour le temps d’un weekend. Pour pouvoir être transporté, l’or était transformé en poudre mêlée à du café.

Au final, l’argent liquide était envoyé au Maroc, alors que l’or était destiné à l’Inde, parfois en forme de bijoux. Ces bijoux, une fois vendus, étaient partagés entre les trois maillons composant le réseau : les blanchisseurs français et indiens et les banquiers marocains.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Belgique - Droits et Justice - Drogues - Tanger - Dubaï - Anvers - Trafic

Aller plus loin

Bruxelles : un vaste réseau de cannabis en provenance du Maroc démantelé

Plus d’une centaine de policiers étaient mobilisés hier pour une vaste opération antidrogue menée dans plusieurs communes de la région de Bruxelles.

Ces articles devraient vous intéresser :

Affaire de viol : Achraf Hakimi devant le juge

L’international marocain du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, a eu affaire à la justice ce vendredi matin, en lien avec une accusation de viol portée contre lui.

"L’boufa", la nouvelle menace pour la société marocaine

Le Maroc pourrait faire face à une grave crise sanitaire et à une augmentation des incidents de violence et de criminalité, en raison de la propagation rapide de la drogue «  l’boufa  » qui détruit les jeunes marocains en silence.

Deux fonctionnaires du consulat du Maroc à Barcelone en prison

Accusés de détournement de fonds, deux anciens fonctionnaires du consulat du Maroc à Barcelone ont été placés en détention, mercredi, par le procureur général du Roi près du tribunal des crimes financiers de Rabat.

Maroc : utilisation frauduleuse de l’autorisation de polygamie

Le premier président de la Cour de cassation et président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), Mohamed Abdennabaoui, a mis en garde les présidents des tribunaux contre l’utilisation frauduleuse de l’autorisation de polygamie.

La justice confirme l’amende de 2,5 milliards de dirhams contre Maroc Telecom

Le recours de Maroc Telecomcontre la liquidation de l’astreinte imposée par l’agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT), a été rejeté par la cour d’appel de Rabat.

Le chanteur Adil Miloudi recherché par la police

Le célèbre chanteur marocain Adil El Miloudi est sous le coup d’un mandat d’arrêt pour avoir, dans une vidéo, menacé des fonctionnaires de police.

Maroc : 20 affaires de détournement de fonds publics devant la justice

Le président du ministère public a été saisi par le procureur général du Roi près la Cour des comptes de 20 affaires de détournement de deniers publics au titre de l’année 2021.

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

Un ancien ministre interdit de quitter le Maroc après ses propos sur le roi Mohammed VI

Les autorités marocaines ont interdit à l’ancien ministre Mohamed Ziane de quitter le royaume, après ses déclarations contre le roi Mohammed VI dont il dénonçait l’absence prolongée.

Le Maroc face à la menace de la « Poufa », la cocaïne des démunis

Le Maroc renforce sa lutte contre la « Poufa », une nouvelle drogue bon marché, connue sous le nom de cocaïne des pauvres », qui a non seulement des répercussions sociales, notamment la séparation des familles et une augmentation des suicides et des...