La plateforme de streaming Netflix prépare une série documentaire sur la vie de l’ancien roi de Macédoine, Alexandre le Grand, dont le tournage se déroule au Maroc.
Une jeune Française d’origine marocaine, « rentrée » à dix ans au pays de ses parents, n’a qu’une obsession : retrouver le pays où elle est née. Attachant.
Née en France, Souad El Bouhati ne l’a jamais quittée. Mais cette ancienne assistante sociale s’est souvenue, pour ce premier long-métrage, dont elle signe aussi le scénario, de la disparition subite d’une petite copine de classe algérienne et de l’incompréhensible réponse que recevaient ses questions angoissées : « Elle est rentrée au pays. » Quel pays ? Voici donc l’histoire de Sofia, dix ans, née en France, bonne élève, inséparable d’une joyeuse bande de petits camarades qu’elle rejoint en cachette après l’école, heureuse et bien dans sa peau. Jusqu’au soir où, brutalement, on l’engouffre dans la voiture familiale lourdement chargée. Direction : un pays dont elle ignore tout, le Maroc.
Vivre librement
Ses parents tirent le diable par la queue, souffrent de discrimination, et ont décidé de « rentrer ». Cris et larmes n’y feront rien. Près de dix ans plus tard, Sofia continue ses études avec une idée fixe : décrocher de bons diplômes pour pouvoir, elle aussi, « rentrer »... au pays dont elle a la nationalité, la France. Le pays de son coeur, où les femmes ne sont pas soumises aux diktats des hommes, peuvent porter jupes courtes et décolletés, avoir un vrai travail, sortir et vivre librement. Mais au bled, où son père cultive des oliviers, la famille ne l’entend pas ainsi. Un bon mari l’attend, que veut-elle donc d’autre ?
Le grand mérite de la réalisatrice est d’éviter tout manichéisme, de ne jamais forcer le trait, de camper un Maroc ni folklorique ni misérabiliste, une famille aussi digne qu’attachante (où c’est d’ailleurs la mère, la belle Farida Khelfa, qui impose ses vues) : le film, ainsi, sonne juste de bout en bout, porté, en prime, par une interprète qui crève l’écran : Hafsia Herzi, la découverte de « La Graine et le Mulet », impressionnante encore d’opiniâtre énergie. Sur la notion d’identité nationale, sur le combat, aussi, des femmes maghrébines, un premier film attachant.
Source : Les Echos - Annie Coppermann
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