Espagne : Amnesty dénonce le traitement des mineurs marocains clandestins

14 novembre 2003 - 19h32 - Espagne - Ecrit par :

L’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty international s’est déclarée vendredi "très inquiète" des nouvelles modalités de rapatriement des Marocains mineurs par les autorités espagnoles et des arrangements à ce sujet entre gouvernements espagnol et marocain.

Ce qu’Amnesty qualifie d’"expulsions illégales" a été formalisé par une instruction écrite émise le 23 octobre par les services du procureur général, selon laquelle les clandestins marocains de plus de 16 ans devront être traités comme des citoyens majeurs et seront expulsables comme tels.

Cette directive "est gravissime" a estimé Esteban Beltran, directeur d’Amnesty Espagne, lors de la présentation d’un rapport de cette organisation sur la politique étrangère de l’Espagne.

"En expulsant des mineurs, le gouvernement espagnol viole à la fois ses obligations internationales et nationales", a-t-il ajouté.

Aux termes de la convention internationales sur les droits de l’enfant, "un enfant qui se trouve dans un pays est placé sous la responsabilité de son gouvernement" et il ne peut être expulsé sans que son accueil à destination soit assuré, a rappelé Amnesty.

L’Espagne et le Maroc "sont actuellement en train de discuter des modalités de rapatriement des mineurs et nous en sommes très inquiets", a indiqué Esteban Beltran, en rappelant que le ministre marocain de l’Intérieur Mustafa Sahel doit avoir mercredi 19 à Madrid un entretien avec son homologue Angel Acebes, sur le thème de la régulation de l’immigration clandestine.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immigration clandestine - Espagne - Enfant - Amnesty international (AI)

Ces articles devraient vous intéresser :

Les Marocains de plus en plus obèses

Près de la moitié de la population marocaine (46 %) sera obèse d’ici 2035, selon les prévisions de la World Obesity Forum.

Majda Sakho réagit aux insultes racistes visant ses enfants

La Marocaine Majda Sakho, l’épouse de l’international français Mamadou Sakho règle ses comptes avec les personnes ayant proféré des injures racistes envers ses trois enfants.

Des soldats marocains accusés d’avoir tiré à balles réelles sur des migrants

L’Espagne a ouvert une enquête concernant des allégations de tirs sur des migrants tentant de rejoindre les îles Canaries depuis le Maroc. Une association caritative affirme que des soldats marocains auraient ouvert le feu sur ces migrants,...

Hiba Abouk, séparée d’Achraf Hakimi, trouve du réconfort auprès de ses enfants

Affectée par sa séparation avec Achraf Hakimi et la polémique liée à leur divorce, Hiba Abouk continue de garder le moral haut et le sourire grâce à ses enfants Amin (3 ans) et Naïm (1 an).

Maroc : un ancien diplomate accusé de prostitution de mineures risque gros

L’association Matkich Waldi (Touche pas à mon enfant) demande à la justice de condamner à des « peines maximales » un ancien ambassadeur marocain, poursuivi pour prostitution de mineures.

Maroc : les femmes divorcées réclament des droits

Au Maroc, les appels à la réforme du Code de la famille (Moudawana) continuent. Une association milite pour que la tutelle légale des enfants, qui actuellement revient de droit au père, soit également accordée aux femmes en cas de divorce.

En réponse au Qatargate, le Maroc ne respecte plus les accords de renvoi des déboutés d’asile

Depuis l’éclatement du scandale de corruption connu sous le nom de « Qatargate », les difficultés pour renvoyer les Marocains déboutés de leur demande d’asile vers leur pays d’origine se sont accrues.

Les Marocains parmi les plus expulsés d’Europe

Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».

Le mariage des mineurs diminue au Maroc

Après une hausse en 2021, le nombre de mariage de mineurs a diminué l’année dernière. Cela représente certes une note positive, mais il y a encore du chemin à faire pour en finir avec cette pratique.

La justice espagnole sépare une famille marocaine : Nasser Bourita réagit

Suite à la décision de la justice espagnole de retirer la garde des enfants à une famille marocaine établie dans le nord du pays, le ministère des Affaires étrangères a tenu à commenter cette décision et fournir quelques détails.