Débat sur le transfert des MRE : Ce qui s’est dit !

20 juillet 2007 - 00h00 - Economie - Ecrit par : L.A

Les MRE sont attachés à leur pays d’origine. En témoigne la hausse du volume des transferts au Maroc et les investissements opérés au cours de ces dernières années.

C’est ce qui ressort du séminaire international organisé à Rabat par la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger. Une rencontre qui a vu la présentation des résultats d’une enquête qui permettront de faire l’état des lieux des transferts opérés et de leur utilisation. Grosso modo, l’étude signale une tendance à la hausse.
Les transferts en monnaie représentent 82,9 % du total, tandis que les transferts en nature sont de l’ordre de 17,1%.

Ce sont essentiellement les citoyens nés au Maroc appartenant à la tranche d’âge 40-50 ans qui sont concernés par l’opération. Pour 4 Marocains sur 10, la tendance est à l’augmentation au cours des trois dernières années.

Il faut dire qu’un grand intérêt est récemment porté à l’opportunité qu’offre l’utilisation des transferts des Marocains du monde en tant que levier de développement économique et social de notre pays.
Une dynamique s’est, en effet, opérée ces dernières années dans ce domaine. Ainsi, on est passé de 19,3 milliards de dirhams (MMDH) en 1998 à 36 MMDH en 2001, à plus de 40 MMDH en 2005 et à 48 MMDH en 2006. Des transferts financiers qui sont plus stables que les capitaux privés. Ils devraient continuer de progresser dans l’avenir, selon la Banque mondiale.

Nouzha Chekrouni, ministre chargée des Marocains résidant à l’étranger explique que cette évolution est due à des déterminants socio-psychologiques et économiques très forts :
" d’une part, le regain de la confiance des Marocains du monde dans notre pays : surtout depuis que la culture des réformes s’est ancrée au Maroc avec l’avènement du gouvernement d’alternance en 1998.

Et d’autre part, l’existence des opportunités qui s’offrent aux MRE dans l’immobilier certes mais aussi dans de nombreuses activités liées à l’hôtellerie, à la restauration, aux services urbains et au tourisme en général ". Dans les périodes de crise économique, les transferts exercent un effet stabilisateur alors que les capitaux spéculatifs s’échappent.

Nouzha Chekrouni tient à signaler une donnée importante : Ce n’est pas tant leur montant qui aura l’effet durable sur le développement de notre pays que leur utilisation efficace.

Aussi, faut-il mieux organiser les modalités de transfert de l’épargne, réduire leur coût pour faciliter leur injection dans les économies nationales, notamment en encourageant la concurrence entre les établissements assurant le transfert afin de réduire les coûts et les délais des transactions, en améliorant les conditions d’accès au crédit à l’investissement par des mesures d’accompagnement appropriées, en offrant aux migrants des services bancaires orientés vers l’investissement et en mettant en place une banque de projets.

Ce n’est que de cette manière que les compétences seront mobilisées afin de susciter l’intérêt des opérateurs publics et privés.
La responsable gouvernementale incite à réfléchir à une série de mesures pour encourager les MRE à participer d’une manière substantielle à l’investissement dans leur pays d’origine et à s’impliquer dans le processus de délocalisation marquant la globalisation de l’économie mondiale. L’effort a déjà commencé.

En partenariat avec les Centres régionaux d’investissement, le département chargé des MRE organise chaque année une caravane économique dans plusieurs pays européens pour faire connaître aux Marocains de l’extérieur, ainsi qu’aux investisseurs étrangers les potentialités et les chantiers de développement que connaît le Royaume.
Le Maroc semble mener une politique prometteuse.

Lancer le débat

Les travaux du séminaire de deux jours organisé par la Fondation Hassan II des Marocains résidant à l’étranger se poursuivent aujourd’hui à Rabat au centre de formation de Bank Al Maghrib.

Il entend lancer le débat sur la migration et créer une opportunité de contact et d’alliances et un espace d’évaluation et des instruments de transferts nouveaux.

La journée d’aujourd’hui est consacrée aux actions des principaux acteurs intervenant dans les opérations de transfert de revenu des migrants, de leur réception et de leur utilisation, tels les banques marocaines et étrangères, la poste et autres organismes.

Le Matin

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Transferts des MRE - MRE

Ces articles devraient vous intéresser :

Les joueurs binationaux, une fierté et une force pour le Maroc

Le Maroc doit en grande partie son parcours historique à la coupe du monde au Qatar à ses joueurs binationaux comme Achraf Hakimi, Hakim Ziyech, Sofyan Amrabat, Noussair Mazraoui, Abdessamad Ezzalzouli, Bilal El Khannouss, Sofiane Boufal, etc., qui ont...

Douane : que se passe-t-il si le MRE ne peut exporter sa voiture ?

Il peut arriver, dans certains cas d’un ennui de santé ou d’une urgence quelconque, que le Marocain résidant à l’extérieur (MRE) ne puisse pas, par lui-même, réexporter son véhicule, c’est à dire le reconduire hors du Maroc. La douane marocaine a prévu...

Aide au logement : Un vrai succès chez les MRE

Fatima Zahra Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, confirme l’intérêt des Marocains résidant à l’étranger (MRE) pour le nouveau programme d’aide directe au logement.

Au Maroc, les MRE investissent dans l’immobilier

70 % des investissements de la communauté marocaine résidant à l’étranger sont consacrés au secteur immobilier, selon Fatima Ezzahra El Mansouri, la ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de...

Où va l’argent des Marocains du monde ?

Les transferts des MRE ont atteint des niveaux record ces dernières années, malgré la crise sanitaire du Covid-19 et la conjoncture économique. À fin 2022, ces envois pourraient s’élever à 100 milliards de dirhams, soit une hausse de 13% par rapport à...

Le MRE a-t-il le droit de vendre sa voiture au Maroc ?

Le Marocain résidant à l’étranger (MRE) a tout à fait le droit de vendre son véhicule lors de ses vacances au Maroc. Nous parlons, ici, de la période de l’admission temporaire de 6 mois, autorisée par les services de la Douane. Deux situations se...

Données bancaires des MRE : le gouvernement rassure

Alors que la question de l’échange automatique des données sur leurs comptes bancaires, actions et biens détenus au Maroc avec l’OCDE refait surface, Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, a tenu à rassurer les Marocains résidant...

Meurtre de Malak : des traces d’agressions sexuelles révélées par le médecin légiste

Lors d’une conférence de presse donnée jeudi par le parquet de Liège, des révélations choquantes ont été faites sur le meurtre de Malak, la jeune adolescente de 13 ans tuée par Olivier Theunissen, un Sérésien de 37 ans. Le médecin légiste a en effet...

Jet-skis, bateaux de plaisance... que dit la douane marocaine ?

La douane marocaine a mis en place un régime d’admission temporaire pour les moyens de transport maritimes privés, en particulier les bateaux de plaisance, appartenant à des personnes résidant à l’étranger.

Opération « Marhaba 2023 » : 538 traversées maritimes hebdomadaires prévues

Le Maroc se prépare déjà pour l’opération « Marhaba 2023 » qui vise à accueillir les membres de la communauté marocaine vivant à l’étranger. Mohamed Abdeljalil, ministre du Transport et de la logistique, a annoncé cette nouvelle devant la Commission...