Touchés pas la crise, des musulmans de Sebta et Melilla reviennent au Maroc, moins cher

26 février 2014 - 11h56 - Espagne - Ecrit par : Bladi.net

Plusieurs centaines de musulmans de Sebta et Melilla, victimes du chômage et de la crise économique que connaît l’Espagne depuis 2008, élisent officiellement domicile dans une des deux villes, mais habitent en réalité de l’autre côté de la frontière, au Maroc.

Le phénomène n’est pas nouveau mais il commence à inquiéter sérieusement les autorités des deux villes autonomes au nord du Maroc. D’après des statistiques publiées par le journal El Pais, la ville de Sebta a connu une augmentation de 9,2% de sa population depuis 2008, passant de 77.389 habitants à 84.504, tandis que Melilla a vu sa population exploser de 17,2% pour arriver à 84.504 habitants.

A Sebta par exemple, on estime entre 200 et 250 le nombre d’élèves qui passent tous les jours la frontière pour aller dans les écoles de l’enclave. Une professeure interrogée par le journal comprend la situation et estime qu’il est impossible pour une famille de vivre à Sebta avec seulement 426 euros d’aides versées par l’Etat.

C’est également le cas de Sandra López Cantero, représentante du Parti Socialiste espagnol à Sebta, qui parle de cette situation dans un tweet : "Comme maîtresse, je ne me suis jamais préoccupée de savoir la résidence (des enfants), je me suis seulement préoccupée d’enseigner, de stimuler et d’éduquer". Dans un autre tweet publié le même jour, elle se dit "complètement en faveur de donner des classes à des enfants qui, pour des raisons économiques, doivent vivre au Maroc".

Les autorités de Sebta font la chasse aux faux habitants

Depuis mars 2010, à Sebta et Melilla, il est impossible d’inscrire son enfant dans une école, qu’elle soit publique ou privée, sans élire résidence dans la ville. Pour justifier sa résidence, il est obligatoire de disposer du document "Empadronamiento", qui renseigne sur l’adresse de la famille ainsi que le nombre d’enfants. Dans le cas de locataires, c’est le propriétaire du bien qui doit fournir ses documents pour l’inscription.

Ces derniers mois, la mairie de Sebta fait la chasse aux faux justificatifs de domicile. Depuis le début de l’année, 945 personnes ont été rayées des listes et près de 400 procédures sont en cours. Les autorités locales estiment à plus de 2000 le nombre de personnes faisant des fausses déclaration pour s’établir dans la ville.

De plus, dans les prochains mois, les autorités de la ville vont contrôler tous les justificatifs de domicile dont les membres dépassent 8 personnes. L’objectif est simple : faire baisser la densité de la ville qui, aujourd’hui, dépasse les 5800 habitants au km2. A terme, les deux villes souhaiteraient disposer d’une loi de résidence spécifique, à l’image de Monaco ou de Gibraltar, pour mieux limiter les arrivées.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Ceuta (Sebta) - Melilla - Education - Jeunesse - Crise économique - Chômage

Ces articles devraient vous intéresser :

Le FMI confirme l’éligibilité du Maroc à une ligne de crédit

Le Maroc a entamé des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) sur une nouvelle ligne de précaution et de liquidité (LPL), a annoncé, vendredi, le représentant de l’institution financière au royaume, Roberto Cardarelli.

Maroc : augmentation des salaires des enseignants-chercheurs avant fin 2022

Le chef du gouvernement a fait part de son intention d’augmenter les salaires des enseignants-chercheurs avant la fin de 2022, et de signer un accord avec le syndicat avant la fin de l’année. Cette décision a été prise lors d’une réunion entre Aziz...

Maroc : les gifles toujours présentes à l’école

Une récente enquête du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) lève le voile sur la persistance de pratiques de punitions violentes dans les établissements scolaires marocains.

Pénurie de médecins au Maroc : Le système de santé à bout de souffle

La pénurie de médecins persiste au Maroc. Par ailleurs, la réduction de la durée de formation en médecine suscite actuellement une vive protestation de la part des étudiants.

Risques Pays : le Maroc décroche la meilleure note « B3 » en Afrique

Avec un « B3 », le Maroc décroche la meilleure note parmi les grandes puissances économiques en Afrique en termes de risque pays, devant le Nigeria (D3), l’Afrique du Sud (C3), l’Égypte (D4) et l’Algérie (C3). C’est ce que révèle la nouvelle carte...

L’Institut musulman Al Cham à Montpellier fermé par la Préfecture

L’Institut Al Cham, établissement religieux musulman situé à Montpellier, a été fermé suite à un contrôle administratif inopiné mené par la préfecture. Les autorités ont constaté que l’établissement accueillait illégalement des enfants mineurs de moins...

Banques marocaines : Fitch Rating avertit

Les banques marocaines font face à une situation de dégradation de la qualité de leurs prêts, en dépit d’une plus grande sélectivité dans leur octroi, avertit l’agence de notation américaine Fitch Ratings.

Chômage au Maroc : des chiffres qui inquiètent

Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) sonne l’alarme : le marché de l’emploi marocain continue de se détériorer sous l’effet persistant de la sécheresse.

L’enseignement de la langue amazighe généralisé dans les écoles marocaines

Le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports vient d’annoncer son plan de généralisation de l’enseignement de la langue amazighe dans tous les établissements du primaire d’ici à l’année 2029-2030.

Après le séisme, le défi éducatif du Maroc sous les tentes

Après le puissant et dévastateur tremblement de terre du 8 septembre, les enfants marocains se rendent à l’école et reçoivent les cours sous des tentes. Certains ont du mal à s’adapter, tandis que d’autres tentent d’« oublier la tragédie ».