La Londonienne d’origine pakistanaise et marocaine Mariah Idrissi, premier mannequin en hijab à prendre part à une campagne publicitaire, se dit persuadée que malgré certaines pressions, la mode pudique va continuer à se développer.
Les trois couturiers de renom, Mohamed Lakhdar, Albert Oiknine et Karim Tassi, ont créé des caftans en s’inspirant des tableaux du jeune peintre canadien Dominic Besner. Ces œuvres, ambassadrices de la diversité culturelle, ont été exposées à la Villa des Arts de Rabat jusqu’à fin mars.
« Depuis toujours, une relation étroite existe entre la peinture et la couture », explique Tania Chorfi, commissaire générale de l’exposition. « En France, dans les années 20 à 40, les couturiers proposaient des tenues investies d’une véritable dimension artistique. Paul Poiret avec ses robes à imprimés fleuris, qu’il commandait aux grands peintres Raoul Dufy et Elsa Schiaparelli », rappelle-t-elle. En 1966, Yves Saint Laurent créait sa collection « Mondrian », aux coupes avant-gardistes et inspirées des œuvres du peintre hollandais », ajoute Chorfi.
À travers cette exposition, les organisateurs ont cherché à favoriser tous les modes d’expression, d’ici et d’ailleurs, en vue de donner de l’âme à l’industrie de la création vestimentaire et d’utiliser l’habit comme support d’expression artistique. Un autre objectif, toujours selon Chorfi, était de contribuer au rayonnement du talent marocain, dans le cadre d’échanges culturels entre les peuples. « La culture marocaine est très riche et j’aimerais qu’elle puisse être appréciée et exportée dans le monde entier, que ce soit par le vêtement, la décoration, l’architecture ou la littérature », a déclaré Karim Tassi.
Ce sera ensuite au tour de l’Espagne et de l’Italie d’accueillir bientôt l’exposition. Besner déploie, quant à lui, tous les efforts possibles afin que Paris soit la dernière escale de cette aventure artistique.
La mise en scène de l’exposition est assurée par des installations en matière première, produites par la plasticienne française Martine Bigot.
L’Economiste - Nour Eddine El Aissi
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