Bon nombre de chanteurs marocains ont exprimé leur colère contre l’exclusion et la marginalisation dont ils se disent victimes. Concerts et festivals sont organisés cet été sans qu’ils soient invités.
A Marrakech, 17 créateurs du monde arabe ont participé à Caftan 2003. Danses, couleurs chatoyantes et étoffes somptueuses étaient au rendez-vous pour le défilé des milles et une nuit.
Sensualité, grâce, féminité et somptuosité étaient au programme du défilé de « Caftan 2003 » placé cette année sous la thématique de l’arc en ciel, symbole de l’espoir et de la couleur. Durant près d’une heure et demie plus de 800 spectateurs et des millions de téléspectateurs à travers le monde ont pu suivre en directe et en différé sur 14 chaînes parmi lesquelles 2M, TV5, LBC et Dream TV, l’événement qui s’est tenu samedi 3 mai à Marrakech.
Cette manifestation haute en couleur organisée par le magazine « Femme du Maroc » s’internationalise de plus de plus mais demeure surtout un rendez-vous incontournable dans la mode marocaine. 17 stylistes marocains et d’autres pays arabes comme la Tunisie, La Jordanie, L’Irak ont rivalisé de talent et d’imagination pour leurs créations.
Entres étoffes précieuses, broderies délicates et originalité des coupes flirtant parfois avec la provocation le spectacle méritait le déplacement. Dans la salle comble de l’hôtel Kempinski Mansour Eddahbi la force des applaudissements en témoigne ainsi que le nombre croissant des sponsors parmi lesquels Maroc Télécom et Nokia. Il faut d’ailleurs saluer l’initiative de l’opérateur télécom historique qui a permis, grâce à l’envoi de SMS, au public marocain de voter en direct pour élire le créateur de leur choix.
Pour cette septième édition de « Caftan » ces derniers ont organisé une tombola et un concours SMS pour désigner le jeune talent de la soirée et gagner par la même occasion 40 pack Jawal. L’heureuse élue : la styliste de 19 ans, Zineb Souissi. Ses tenues colorées et superposées inspirées d’un savoir faire ancestral et d’une créativité nouvelle ont aussi séduits l’assistance.
A l’enseigne de la plupart des autres créateurs la jeune styliste étudiante en deuxième année du collège Lassale a baigné dès l’enfance dans le monde de la couture. Sa mère couturière lui a communiqué le don du mariage des tissus et de la broderie.
Fascinée depuis le début par l’évènement Caftan elle a envoyé son dossier à Femme du Maroc au moment des présélections. Elle souligne au passage l’importance d’une telle manifestation pour les jeunes talents souvent en proie aux manques d’encouragements et d’opportunités dans un pays où l’art est considéré la plupart du temps comme un luxe dérisoire.
Bien d’autres stylistes confirment son discours. La richesse du caftan marocain, élément majeur du patrimoine, risquerait de disparaître sans de telles manifestions. Reste à encourager l’équipe Femme du Maroc sans qui la médiatisation croissante de l’habit marocain et sa modernisation aurait tendance à disparaître ou à se limiter à de rares cérémonies du pays. Aujourd’hui des grands couturiers internationaux s’inspirent de l’orient. A quand le caftan comme habit de fête pour les femmes du monde entier ?
Abla Ababou pour menara.ma
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