Maroc : elle transforme le brouillard en eau potable
Au Maroc, une femme a développé une idée pour le moins brillante pour éviter des pénuries d’eau dans une région du royaume touchée par des sécheresses à répétition.
Au Maroc, la mise en œuvre d’un projet novateur permet aux villages situés dans le sud-ouest du pays de s’approvisionner en eau potable. De quoi amoindrir voire mettre fin à une difficulté majeure des populations qui souffrent chaque année des pénuries d’eau parfois aggravées par des températures record.
« Drinking Fog ». C’est le projet que la fondation marocaine Dar Si Hmad et l’ONG allemande Wasserstiftung – Water Foundation mettent en œuvre ces vingt dernières années dans les tribus d’Aït Baamrane, au sud-ouest du royaume, touchés chaque année par une grave pénurie d’eau. Jusqu’à tout récemment, les femmes devaient faire parfois trois heures de marche pour aller chercher de l’eau à des sources environnantes. Naît alors l’idée de collecter les eaux de brouillard. Un système de collecte de brouillard. Désormais, 31 collecteurs constitués de filets et de gouttières, sont nichés à plus de 1 500 mètres d’altitude, sur les flancs emplis de brume de la montagne Boutmezguida, à 26 km d’Ait Baamrane et assurent l’approvisionnement en eau de 1 600 personnes, rapporte The News Arab.
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« La collecte de brouillard consiste à récolter les gouttelettes d’eau du brouillard. Le vent pousse le brouillard à travers le filet, qui capte les particules d’eau. Ces gouttelettes s’accrochent aux mailles et grossissent à mesure que le brouillard s’accumule, et quand elles sont trop lourdes, elles forment un filet d’eau acheminé dans des tuyaux vers un réservoir », ainsi se résume le processus. Un mètre carré de filet peut produire jusqu’à 22 litres d’eau par jour de brouillard. « Habituellement, l’eau provient de la pluie ou du sous-sol, mais dans une région qui souffre d’une pénurie chronique d’eau, il est logique que l’eau soit dessalée, réutilisée ou captée à partir du brouillard, car ce n’est pas quelque chose que les gens font automatiquement », a déclaré Jamila Bargach, fondatrice de Dar Si Hmad.
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Une fois le filet d’eau acheminé dans des tuyaux vers un réservoir, l’eau est distribuée aux habitants des environs. Avec une carte prépayée, chaque personne bénéficie d’un mètre cube d’eau au même tarif que dans les autres régions du pays. En cas de surplus de consommation pour les besoins élémentaires, le prix de l’eau augmente. Un bonheur pour les villageois d’Ait Baamrane « Nous ne pensons pas souvent aux effets de la pénurie d’eau sur la qualité de vie. Lorsque vous n’avez pas d’eau, vous vivez dans l’angoisse de l’eau. Tout à coup, les habitants d’Ait Baamrane ne sont plus angoissés par l’eau et reprennent le cours de leur vie », a déclaré Jamila Bargach, ajoutant que le projet a également attiré l’attention sur une région où les gens avaient l’impression de ne pas être entendus ou que leur voix ne comptait pas.
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Grâce à ce projet, les femmes n’ont plus à marcher trois heures par jour pour aller chercher de l’eau. Elles peuvent donc consacrer ce temps à leurs enfants. Les hommes ont, eux, des emplois stables. Ils s’occupent des collecteurs du brouillard et du système de distribution de l’eau. De plus, les familles peuvent cultiver des légumes pour assurer leur subsistance.
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