La condamnation à 4 mois de prison de l’artiste Abdelatif Nhaila fait polémique, surtout au sein des groupes de défense des libertés individuelles. En allant porter plainte pour homophobie, l’artiste était loin de s’imaginer qu’il serait poursuivi puis condamné.
À l’origine de cette affaire, une dénonciation de l’influenceuse transgenre Naoufal Moussa, plus connue sous le nom de Sofia Taloni. Au début du mois d’avril dernier, elle révèle au grand jour des photos et des données personnelles d’homosexuels marocains, publiés sur certaines applications de rencontre dédiées à la communauté LGBT. Les conséquences ont été immédiates. Plusieurs membres de la communauté ont été rejetés par leurs proches. Comme si cela ne suffisait pas, Sofia Taloni a appelé dans une vidéo publiée sur Instagram, à une campagne de délation visant la communauté LGBT au Maroc, « pour mettre fin à cette hypocrisie sociale ».
Parmi les victimes de la campagne de lynchage des homosexuels sur les réseaux sociaux, l’artiste Abdelatif Nhaila. Il confie avoir été victime de harcèlement et de menace de mort. Il décide de porter plainte auprès du commissariat de la ville de Sidi Kacem dont il est originaire. Mais contre toute attente, il sera placé en garde à vue pendant 48 heures, avant d’être accusé de violation de l’état d’urgence sanitaire et d’outrage à un fonctionnaire durant l’exercice de ses fonctions. La suite c’est sa condamnation à 4 mois de prison avec sursis et au payement d’une amende de 10 000 dirhams et 1 dirham symbolique à verser au policier plaignant, indique l’Observateur.