On torture encore au Maroc

23 juin 2007 - 01h02 - Maroc - Ecrit par : L.A

Des associations des droits de l’Homme dénoncent la persistance
de la torture au Maroc, malgré une loi l’incriminant. Un sit-in est organisé, le 26 juin 2007 à Rabat.

L’OMDH, l’AMDH, Amnesty Maroc, LMDH, CMDH, l’OMP, FMVJ et Adala organisent, à l’occasion de la journée mondiale contre la torture, 26 juin, un sit-in devant le Parlement à Rabat sous le signe Un Maroc sans torture. Abdelhamid Amine, vice-président de l’Association marocaine de défense des droits humains (AMDH), a déclaré, le 30 mai 2007, que la torture est toujours d’actualité au Maroc. Une semaine avant, le Centre Marocain des Droits de l’Homme a publié un rapport accablant sur les supplices physiques, psychologiques et sexuels que subissent les détenus et les prévenus dans les commissariats de police, de la gendarmerie, des centres de détention secrets et dans les prisons.

Amnesty International (AI) et Human Rights Watch (HRW) n’ont pas cessé de condamner, depuis deux ans, les procédés musclés des autorités marocaines. Des photos montrant différents types de torture, pratiquée dans le centre de détention secret de Temara, notamment contre des personnes arrêtées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, ont été, en effet, publiées durant le mois de mai 2007 par la presse marocaine. Des images choquantes montrant des actes barbares, relevant d’un autre âge.

N’oublions pas non plus que le Maroc est cité, par plusieurs sources, comme un pays où la CIA américaine sous-traite les interrogatoires d’islamistes liés à Al Qaïda.

Des membres de la Direction de Surveillance du Territoire les auraient torturés dans des prisons secrètes pour avoir des informations. Une information qui a été démentie par les autorités marocaines, mais qui persiste.

Et pourtant, le cadre législatif marocain réprime la torture. La loi 43-04 punit de 5 à 15 la torture commise par un fonctionnaire. Ce texte va plus loin en condamnant à la réclusion perpétuelle celui qui torture un mineur de moins de 18 ans, ou une personne malade ou âgée, infirme, une femme enceinte ou encore lorsque l’acte de torture est accompagné d’un viol.

Apparemment, ces mesures punitives n’ont pas servi à grand chose. D’autres moyens seront déployés pour dissuader les tortionnaires. On parle de l’installation des caméras de surveillance dans les locaux de la Police judiciaire et les commissariats. Ces caméras seraient également utilisées lors des manifestations, pour mesurer la proportionnalité de la réaction des forces de l’ordre. Est-ce suffisant ?

Les limiers marocains devraient changer leurs méthodes archaïques pour d’autres, plus modernes, pour obtenir des aveux. Si le Maroc refuse de replonger dans les années de plomb.

Maroc Hebdo - Loubna Bernichi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Association Marocaine des Droits Humains (AMDH) - CMDH - Amnesty international (AI) - Torture - Gendarmerie Royale - Police marocaine

Ces articles devraient vous intéresser :

Trafic de billets de match : le député Mohamed El Hidaoui interrogé par la police

Soupçonné d’être impliqué dans une affaire de vente illégale de billets au Mondial 2022, le député RNI, Mohamed El Hidaoui, a été entendu, vendredi, par la justice.

Plaintes de MRE : 96 % de satisfaction selon le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire

En 2022, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) a traité près de 96 % des doléances présentées par les Marocains résidant à l’étranger (MRE), selon un rapport de l’institution. Sur un total de 527 plaintes déposées, 505 ont été traitées par...

Maroc : révocation en vue des députés poursuivis par la justice

Les députés poursuivis par la justice pour détournement ou dilapidation de fonds au Maroc pourraient être déchus de leurs mandats. La Chambre des représentants s’apprête à voter des amendements dans ce sens.

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Interpol : les 11 Marocains les plus recherchés de la planète

Onze Marocains sont actuellement recherchés par l’organisation de la police internationale : Interpol. Ces individus, sous le coup de mandats internationaux, sont accusés de crimes et délits graves.

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

Tarik Tissoudali condamné

Décidément, la semaine est décidément noire pour Tarik Tissoudali. Après s’être attiré les foudres de son club, La Gantoise, pour des critiques acerbes suite à la défaite contre le Standard, l’attaquant de 30 ans a été condamné vendredi par le tribunal...

Enfants hors mariage : « la fête d’une nuit est à payer pendant 21 ans »

Comme pour les couples mariés, les enfants nés hors mariage au Maroc seront pris en charge par les parents. Une disposition est prévue dans le nouveau Code pénal pour reconnaitre leur droit, a annoncé le ministre de la Justice Abdellatif Ouhabi.

Redressement fiscal : Sound Energy fait appel

La compagnie gazière britannique Sound Energy annonce avoir fait appel devant le tribunal administratif, en vue de contester le redressement fiscal mené en 2020 par l’administration générale des Impôts, qui lui a réclamé 2,55 millions de dollars d’impôts.

La justice confirme l’amende de 2,5 milliards de dirhams contre Maroc Telecom

Le recours de Maroc Telecomcontre la liquidation de l’astreinte imposée par l’agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT), a été rejeté par la cour d’appel de Rabat.