STMicroelectronics licencie au Maroc

31 janvier 2009 - 23h06 - Economie - Ecrit par : L.A

Rattrapé par la crise, STmicroelectronics va licencier au Maroc. Le fabricant de semi-conducteurs a décidé de se séparer de 10% de ses effectifs, soit 4500 personnes dans le monde dont 3300 dans la partie industrielle. La décision rentre dans un plan de réduction des coûts de plus de 700 millions de dollars cette année. Le groupe a annoncé qu’au Maroc et à Malte, 1300 postes seront touchés.

Pourtant, aucun chiffre exact n’est fourni par la filiale marocaine. Selon le top management à Genève, la décision n’est pas nouvelle. En juillet 2007, un communiqué du groupe prévoyait déjà la fermeture du site de Aïn Sebaâ et le transfert de l’activité vers celui de Bouskoura. L’opération sera finalisée au cours de l’année 2009, selon Nelly Dimey, responsable du dossier au siège du groupe à Genève. Combien d’emplois seront donc sacrifiés lors de ce transfert ? Aucune réponse au siège du groupe franco-italien à Genève ni auprès du management à Bouskoura qui dit ne pouvoir « ni confirmer, ni infirmer cette information ».

A signaler qu’en Europe, 500 licenciements sont prévus, « principalement en Allemagne et aux Pays-Bas », suite au rachat des activités sans fil du néerlandais NXP. Aux Etats-Unis, 1100 emplois sont concernés, avec la fermeture des usines de Carrollton au Texas et de Phoenix en Arizona. Enfin, en Asie, en particulier en Malaisie, à Singapour et aux Philippines, 1600 salariés seront affectés. Soit un total de 4500 emplois.

Par ailleurs, les sites de production « devraient tourner à environ 50% de leur capacité » pendant les 3 premiers mois de 2009 et « probablement aussi au 2e trimestre », a indiqué Carlo Bozotti, président du groupe, comme c’est déjà le cas depuis décembre. « Si c’est nécessaire, nous réduirons l’activité encore plus », a ajouté le président de ST, soulignant que « c’est la première fois » qu’il observait une crise d’une telle ampleur, affectant « la plupart des régions et des segments du marché », notamment l’automobile, les télécommunications et l’informatique.

STMicroelectronics a publié, mardi dernier, une perte nette de 786 millions de dollars pour 2008, bien plus lourde qu’escomptée, et a vu son chiffre d’affaires diminuer de 1,6%, à 9,84 milliards de dollars. Sur le seul quatrième trimestre, les ventes ont chuté de 17%, à 2,28 milliards de dollars. Et les perspectives pour l’année 2009 sont moroses. Pour le premier trimestre 2009, le cinquième fabricant mondial de semi-conducteurs « planifie un chiffre d’affaires qui se situerait dans une fourchette comprise entre 1,50 et 1,85 milliard de dollars », soit un repli de 25% à 40% par rapport à un an plus tôt. Au lendemain de la publication des résultats annuels, le président de STMicro prévoit une chute de l’activité du secteur d’au moins 25% en 2009.

A la mi-décembre, le cabinet d’études Gardner avait tablé sur une chute de 16,3% cette année, une prévision que le groupe a jugé dépassée. « Je pense que la baisse sera plus importante et qu’elle dépassera les 25% », a déclaré Bozotti. Ce dernier n’a pas donné d’objectifs pour 2009 en raison du « manque de visibilité », mais il s’est fixé « trois priorités : gagner des parts de marché (6,7% fin novembre), générer du cash et renouer avec les bénéfices dès que possible »..

Source : L’Economiste - J. K.

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