Les Catalans inquiets du projet Renault-Nissan

25 janvier 2009 - 06h09 - Espagne - Ecrit par : L.A

Les syndicalistes catalans font pression sur les patrons de l’Alliance Renault-Nissan pour revoir leur projet d’usine de montage automobile, à Melloussa, dans la région de Tanger. Ils craignent une baisse des commandes sur l’unité de production de Nissan à Barcelone et par conséquent des suppressions d’emplois.

Des négociations sont en cours avec le constructeur japonais, étayées dernièrement par de violentes manifestations devant le siège de Nissan. Entre autres revendications, le bureau syndical exige que la production prévue par l’Alliance soit transférée à Barcelone en attendant le démarrage de Melloussa, selon les médias espagnols.

Pour les syndicalistes, il s’agit d’assurer une charge de travail pour l’unité catalane avant l’ouverture de l’usine tangéroise. Notamment le montage du véhicule utilitaire low-cost que Nissan avait prévu de lancer à Melloussa en partenariat avec Renault. Un volume de production de 125.000 unités annuelles est annoncé, ça ne sera pas suffisant pour assurer de l’emploi pour tous, mais cela accorderait « un sursis » aux ouvriers espagnols. Jusqu’à ce que Nissan passe à la production de véhicules des segments B et C, soit des monospaces et des tout-terrains.

Rappelons que Nissan avait présenté fin 2008 un plan de restructuration prévoyant, notamment, le licenciement de plus de 1600 personnes de l’usine de Zona Franca, à Barcelone. L’entreprise japonaise avait expliqué que ce redéploiement obéissait à des contraintes d’ordre technique. Et qu’en aucun cas, cela ne nuirait à l’usine catalane.

A noter que depuis l’annonce du projet de Melloussa en 2007, les syndicalistes espagnols ne cessent de tirer la sonnette d’alarme. Pour eux, cette délocalisation est dangereuse et menace l’emploi dans la région.

Ce n’est pas le cas des équipementiers espagnols qui espèrent, eux, tirer profit de l’usine de l’Alliance Renault-Nissan. De nombreux opérateurs ont déjà fait le déplacement pour s’enquérir des conditions d’investissement dans la région.

La colère des ouvriers de l’usine Nissan à Barcelone rappelle celle des employés de Delphi à Cadix. Quand ce dernier avait annoncé, en août 2007, l’ouverture d’une unité de production à Tanger. Il est vrai que 1500 personnes avaient été licenciées. L’usine tangéroise n’était pas en cause, mais plutôt la baisse des commandes en Europe pour les amortisseurs. En effet, à Tanger, Delphi fabrique des faisceaux de câbles donc ne fait pas concurrence à Cadix.

Source : L’Economiste - Ali Abjiou

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Délocalisation - Renault - Tanger - Automobile - Compétitivité

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : record des exportations automobiles

L’industrie automobile marocaine atteint un record jamais réalisé à l’export. À fin septembre dernier, les exportations se sont établies à 77,68 milliards de dirhams, soit leur plus haut niveau durant la même période des cinq dernières années.

Au Maroc, Porsche ne connaît pas la crise

Selon les récentes statistiques de l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM), les ventes de voitures neuves au Maroc ont connu un recul de 2,83 %, s’établissant à 130 214 unités durant les dix premiers mois de 2023. Toutefois, les...

Bonne nouvelle pour les automobilistes marocains

La Direction Générale des Impôts (DGI) vient de faire une fleur aux automobilistes marocains en ce qui concerne la Taxe Spéciale Annuelle sur les Véhicules (TSAV).

Renault va produire plus de véhicules électriques au Maroc

Renault ambitionne d’ici 2027 de lancer huit nouveaux modèles hybrides et électriques (E-Tech) et de doubler le bénéfice net par unité vendue hors d’Europe et notamment au Maroc.

Nouvelle baisse du marché automobile marocain

Après trois mois successifs de croissance, le marché automobile marocain a renoué avec la baisse des ventes au cours du mois de novembre 2022.

L’automobile, pilier des exportations marocaines

Le secteur automobile continue de booster les exportations marocaines, avec des ventes atteignant déjà 57 milliards de dirhams lors des cinq premiers mois de cette année.

Le Maroc, nouvel eldorado des batteries de voiture électrique ?

Le Maroc se donne les moyens pour devenir le prochain hub pour la batterie électrique. Il mise également sur l’expertise de Rachid Yazami, le scientifique marocain qui a inventé l’anode graphite pour les batteries lithium-ion.

Maroc : Une année record pour l’industrie automobile

L’année 2023 a été exceptionnelle pour l’industrie automobile au Maroc, affichant une hausse des ventes de 30,5 % et atteignant 116,38 milliards de dirhams à fin octobre.

Une usine géante de batterie bientôt au Maroc ?

Le scientifique marocain Rachid Yazami, inventeur de l’anode graphite pour les batteries au lithium, envisage de créer deux usines destinées à la production de batteries rechargeables au lithium au Maroc.

Boom de l’automobile, chute du phosphate : les deux visages de l’économie marocaine

Le secteur automobile marocain a connu une forte croissance de ses exportations, atteignant près de 116,38 milliards de dirhams (MMDH) à fin octobre 2023, selon les dernières données de l’Office des changes.