Les premiers permis de conduire informatisés

25 août 2007 - 20h37 - Maroc - Ecrit par : L.A

Le permis de conduire et la carte crise changent de forme. Ces documents seront informatisés. D’ailleurs, Karim Ghellab, ministre de l’Equipement et du transport a procédé mercredi dernier à la remise des premiers titres devant la presse.

Cela s’est passé au centre d’immatriculation de Rabat (CI), destiné à la mise en œuvre de la première étape du nouveau système de gestion informatique des permis de conduire et des cartes grises électroniques. Le nouveau système sera déployé, à partir de la mi-septembre prochain, progressivement dans l’ensemble des régions du pays. En effet, les CI de Rabat et ceux de Casablanca seront les premiers servis. La généralisation à l’ensemble du territoire prendra fin en novembre prochain. Selon le ministère, il n’y a pas de changement au niveau de la procédure d’obtention des nouveaux titres, à l’exception du permis de conduire pour lequel une photo et une signature seront exigées sur place au niveau des CI. Toutes les mesures ont été prises afin d’assurer leur fiabilité et leur utilisation pour plusieurs fins, assure-t-on du côté du ministère.

Sous forme de cartes électroniques, ces titres sont conçus sur des supports de nouvelles générations permettant de stocker un ensemble de données concernant le conducteur et le véhicule comme les amendes à payer et un historique des infractions commises. « Ce nouveau système s’est fixé comme objectif de renforcer la sécurité routière et la lutte contre la récidive », précise Abdelfattah Chahli, responsable de ce projet au niveau du ministère. Pour lui, cette gestion informatisée confère une fiabilité totale à ces documents.

A noter également que ces pièces seront confectionnées avec des matériaux durables et résistants, ce qui leur confère une longue durée d’utilisation. C’est dans le cadre de la deuxième phase de ce projet que sera examiné l’enrichissement des fonctionnalités de ce nouveau système de gestion. Le développement des applications de valeurs ajoutées figure aussi au menu.

En effet, grâce à la puce, le propriétaire de ces cartes pourra bénéficier de nombre de services comme le règlement de péages des autoroutes ou l’apprivoisement en carburant dans les pompes d’essence. A titre d’exemple, les responsables du projet pensent déjà à loger le dossier médical du chauffeur dans ces titres.

Pour les permis et les cartes crises existants dont le nombre avoisine les huit millions, il faudra attendre début juillet 2008 pour démarrer leur renouvellement.

Le coût de cette opération, qui s’étalera sur 5 ans, sera supporté par Assiaqa Card, concessionnaire de ce nouveau système de gestion des permis de conduire et des cartes grises électroniques. Sous haute surveillance, la production de ces titres se fera dans le centre de traitement installé au ministère, dans une zone ultra-sécurisée, avec une cadence de 800 cartes par heure. Les titres seront acheminés par la suite aux CI pour les remettre à leurs propriétaires. A ce propos, il convient de signaler que le concessionnaire est tenu de détruire immédiatement après impression des documents, les données fournies par l’administration pour les besoins de la confection de ces cartes. La confidentialité du processus de gestion de ce système est sous la responsabilité du ministère.

Rappelons que la convention de concession de gestion de ce nouveau système a été signée le 18 février 2007 entre le ministère de l’Equipement et des transports et Assiaqa Card sous la présidence du Premier ministre. Elle est devenue effective à partir du 10 mai dernier. La concession est de 7 ans et porte sur un investissement global privé de près de 84 millions de DH. Assiaqa Card est une société de droit marocain créée par le groupement constitué de Sagem Défense Sécurité, M2M et Attijari Capital Risque qui a remporté l’appel d’offres international lancé par le département de Ghalleb. Cette concession concerne la réalisation, l’exploitation, le financement et la maintenance de ce système. Après une première sélection, Assiaqa Card et le groupement Gemplus restaient en lice pour décrocher le marché.

Le premier a pu remporter l’opération grâce à une révision de son offre initiale. En effet, Assiaqa a proposé un prix uniforme de 49,46 DH contre une offre préalable de 97 DH pour le permis de conduire et 93 DH pour la carte grise.

Notons par ailleurs qu’un transfert de compétence est prévu par le contrat de concession en vue de permettre par le suite aux services du ministère d’assurer la poursuite de la gestion de ce système.

L’Economiste - Nour Eddine El Aissi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Administration - Hi Tech - Informatique

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : comment des consultants échappent à l’impôt

Au Maroc, des ingénieurs et autres consultants en informatique ont trouvé la formule pour échapper au fisc. Ils proposent de manière informelle leurs services aux grandes entreprises qui les paient via des intermédiaires.

Au Maroc, désormais, le silence de l’administration vaut accord

Suite à la publication par les ministères de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire et de l’urbanisme d’un arrêté conjoint relatif à la simplification des procédures dans le domaine de l’urbanisme, Abdelouafi Laftit a adressé une circulaire aux...

Booking dicte sa loi aux hôtels marocains

La plateforme de réservation en ligne, Booking.com continue de dicter sa loi aux hôteliers marocains, ainsi qu’aux agences de voyages, provoquant d’énormes pertes économiques.

Le Maroc teste un système de santé intelligent

Le Maroc prévoit d’installer un « système de santé intelligent » dans les centres de santé des régions de Rabat-Salé-Kénitra (16), Fès-Meknès (15), Beni Mellal-Khénifra (11) et Draâ-Tafilalet (11). Cette première phase du projet devrait nécessiter un...

Maroc : voici les salaires dans la fonction publique

Le rapport sur les ressources humaines annexé au projet de Loi de Finances 2024 indique que le salaire mensuel net moyen dans la fonction publique marocaine a augmenté de 18,08 %, passant de 7 250 dirhams en 2013 à 8 561 dirhams en 2023.

Ramadan 2023 au Maroc : voici les horaires des administrations

En raison du mois de Ramadan qui démarre dans quelques jours, les horaires de travail dans les administrations, les établissements publics et les collectivités territoriales seront modifiés.

Aïd El Fitr 2024 : une bonne surprise pour les fonctionnaires marocains ?

La ministre déléguée chargée de la réforme de l’administration et de la transition numérique, Ghita Mezzour, propose au gouvernement de décréter un congé exceptionnel de trois jours au lieu de deux à l’occasion de l’Aïd Al-Fitr 2024.

Blanchiment d’argent : Le Maroc serre la vis et ça paye

La lutte contre les activités de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme connaît des progrès significatifs au Maroc. En témoigne le nombre de déclarations de soupçon reçues par l’Autorité nationale du renseignement financier (ANRF) en...

Maroc : Une vague d’embauches publiques attendue en 2024

L’État marocain prévoit en 2024 la création de 30 034 postes dans les ministères et institutions publiques, révèle le Projet de loi de finances (PLF) 2024.

Marrakech veut en finir avec la mendicité et les SDF

La ville de Marrakech mène une lutte implacable contre la mendicité professionnelle et le sans-abrisme, qui porte déjà ses fruits. À la manœuvre, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et la brigade touristique.