Notaires et agents immobiliers se plaignent d’une stagnation des ventes

21 octobre 2008 - 22h37 - Maroc - Ecrit par : L.A

Crise ou pas, le marché de l’immobilier connaît une stagnation de la demande. Certes, les opérateurs du secteur ne sont pas unanimes concernant les effets du ralentissement, mais ils s’accordent à dire que les ventes des biens immeubles destinés à l’habitation connaissent un recul par rapport à la saison dernière. Et ce sont les segments du haut et moyen standing qui sont le plus touchés pour l’instant. Trop chers, pour ne pas dire inaccessibles..., les explications ne manquent pas pour analyser la régression des ventes du côté des agents immobiliers et des notaires.

A Marrakech, par exemple, les agents immobiliers parlent d’une nette réduction de leur chiffre d’affaires concernant les transactions de vente. Adil Chriki, de l’agence Marrakech Connexion, confirme : « A Marrakech, les agences immobilières vont de plus en plus vers le marché de la location.

Pour la vente, les chiffres d’affaires ont baissé de 40% en moyenne par rapport à la même période de l’année dernière ». Mais le basculement vers la location ne règle pas le problème car les loyers ont eux aussi enregistré une baisse de 20% en moyenne. « Certes, les loyers suivent l’évolution de l’offre et de la demande, mais il ne faut pas oublier le comportement du marché de la vente qui influence également celui de la location », analyse M.Chriki. En fait, le manque de demande sur le segment vente augmente l’offre sur celui de la location, d’où la chute des prix des loyers.

A Casablanca et Rabat, on évoque les mêmes difficultés : marasme et glissement vers la location semblent être les mots d’ordre ces derniers jours auprès des agences immobilières. « Acheteurs et vendeurs sont manifestement très influencés par la crise économique mondiale qui a commencé à toucher le secteur immobilier. A Rabat comme à Casablanca, nos agences enregistrent de moins en moins d’opérations de vente. Mais elles se rattrapent sur la location », analyse un responsable chez Century 21.

L’effet de l’augmentation du nombre d’autorisations en 2008 ne se fera sentir qu’en 2009

Même son de cloche du côté des notaires interrogés sur le sujet. Auprès d’un cabinet casablancais, on assure que le volume des ventes qui transitent par l’étude stagne depuis quelques semaines. « Le marasme touche tous les segments, sauf peut-être celui du haut standing qui ne marche pas très bien mais qui enregistre quelques ventes quand même », souligne un notaire.

Une position confirmée par son confrère Samira Chekrou : « Je n’ai passé que quelques contrats de vente ces dernières semaines. Le marché est nettement plus que calme par rapport à la même période de l’année dernière », affirme-t-elle.

Une bonne nouvelle, toutefois : le marasme qui touche la commercialisation des biens immobiliers ne décourage pas les promoteurs qui continuent de déposer leurs demandes d’autorisation. C’est du moins le cas à Casablanca, où l’Agence Urbaine (AUC) confirme que les autorisations relatives au premier semestre de cette année sont en nette amélioration par rapport à 2007. Ainsi à fin juin 2008, l’agence a donné son aval à 2 668 projets sur un total de 3 723 examinés au cours du premier semestre de cette année.

L’avis favorable concerne 143 ha de lotissements d’habitat, 12 ha de lotissements d’activités industrielles et 7 projets d’hôtels et d’activités touristiques, couvrant une superficie de 53 265 m2. Ce qui devrait permettre la construction de 27 766 logements et de 50 unités à caractère industriel.

Une rapide comparaison avec les chiffres de 2007 montre que les autorisations de construire devraient augmenter sensiblement cette année. En effet, si l’AUC a approuvé la construction de 28 287 logements durant toute l’année 2007, l’Agence a presque atteint ce chiffre durant les 6 premiers mois de cette année.

Cela signifie-t-il que les chantiers sont déconnectés de la commercialisation ? « Nous n’en savons rien, mais, ce qui est sûr, en revanche, c’est que l’effet de l’augmentation du nombre d’autorisations de construire ne sera perceptible sur le marché qu’en 2009 puisque les chantiers ne sont pas systématiquement ouverts après l’avis favorable », explique Allal Sakrouhi, gouverneur de l’AUC.

Source : La vie éco - Naoufal Belghazi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - Consommation - BTP - Crise économique - Crise immobilière Maroc

Ces articles devraient vous intéresser :

L’aide au logement connait un succès auprès des MRE

Depuis son ouverture le 2 janvier, le site d’assistance pour l’aide au logement connaît un succès croissant, notamment auprès des Marocains résidant à l’étranger.

Maroc : clap de fin pour Jumia Food

Les Marocains ayant l’habitude de commander via Jumia Food devront dorénavant se diriger vers un concurrent. L’entreprise vient d’annoncer la fin de son service au Maroc.

L’incertitude plane sur le marché immobilier marocain

L’offre immobilière partout au Maroc serait abondante et les prix abordables, selon les professionnels et les notaires. La réalité est pourtant toute autre.

Maroc : les revenus d’Airbnb traqués

L’Office des changes vient de lancer une vaste opération d’audit visant les transferts financiers internationaux entre propriétaires et bénéficiaires des locations de biens immobiliers via Airbnb.

Croissance économique en 2023 : le Maroc entre optimisme gouvernemental et les incertitudes du HCP

En 2023, le Maroc devra faire face à des défis économiques importants, selon le Haut commissariat au plan (HCP). Les experts de cette institution estiment que la croissance économique atteindra seulement 3,3% cette année, en deçà des prévisions du...

Maroc : l’inflation s’envole, surtout les produits alimentaires

Le Maroc est actuellement confronté à une situation économique difficile, marquée par une inflation galopante. Selon la dernière note de conjoncture du Haut Commissariat au Plan (HCP), l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 8,9 % au...

Maroc : hausse vertigineuse des faillites d’entreprises

Une « hausse vertigineuse » du nombre de défaillances d’entreprises devrait toucher le Maroc, selon Allianz Trade, leader mondial de l’assurance-crédit.

"Lbouffa" : La cocaïne des pauvres qui inquiète le Maroc

Une nouvelle drogue appelée « Lbouffa » ou « cocaïne des pauvres », détruit les jeunes marocains en silence. Inquiétés par sa propagation rapide, les parents et acteurs de la société civile alertent sur les effets néfastes de cette drogue sur la santé...

Le Maroc, un chantier à ciel ouvert

Au Maroc, le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) et celui des matériaux de construction devraient tirer profit de l’organisation la coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025, la co-organisation de la coupe du monde 2030 ainsi que d’autres...

Le prix des lentilles s’envole au Maroc

Le prix des lentilles a considérablement augmenté au Maroc, atteignant 32 dirhams le kilo chez les détaillants, contre 25 dirhams pour les lentilles importées.