Mohamed Katir, 24 ans, a encore dénoncé le week-end dernier son parcours de combattant avant d’obtenir la nationalité espagnole. « J’ai remporté le championnat national quatre années de suite, mais ils ne m’ont pas donné la médaille. […] Je me sentais très mal. J’ai pleuré pendant des heures », a déclaré l’athlète d’origine marocaine, après avoir décroché sa première médaille d’or aux 5 000 mètres dans un championnat espagnol.
Né à Ksar El-Kébir, Katir est arrivé à Mula (Murcie) depuis son enfance. En 2015, alors âgé de 17 ans, il a demandé à être naturalisé espagnol, mais sa demande est restée sans suite. Alors qu’il continuait à gagner des courses en Espagne sans pouvoir monter sur le podium, il a également engagé les démarches pour obtenir la nationalité espagnole (par résidence), ce qui lui a été accordé fin 2019, quatre ans plus tard.
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Mohamed Katir est l’actuel recordman espagnol du 1 500, 3 000 et 5 000 mètres, des performances qu’il a réalisées en 2021, première année où il a participé aux compétitions en tant qu’Espagnol. L’athlète d’origine marocaine n’est pas le seul à vivre cette situation. « Il y a beaucoup d’athlètes qui vivent ce que j’ai vécu il y a quatre ans, ils sont très bons, mais ils n’ont pas la nationalité et ne peuvent pas être dans les grands championnats », dénonce-t-il.
« Il y a beaucoup d’athlètes dans cette situation, j’aimerais que ce soit plus rapide, mais les délais sont les délais. Nous essayons de les aider, Katir nous a demandé cette aide, mais c’est une question administrative », explique pour sa part Raúl Chapado, président de la Fédération espagnole d’athlétisme.