Maroc : les retraits d’argent explosent, les banques en difficulté

La pandémie de coronavirus et l’état d’urgence décrété ont provoqué la ruée des Marocains vers les banques, avec pour conséquence, des retraits massifs d’argent. Les banques s’évertuent à trouver une thérapie de choc.

Les retraits massifs effectués ces derniers jours pourraient atteindre un pic. Une situation qui pourrait se confirmer dans les prochains jours, lors du versement des salaires et des indemnités de la CNSS pour les salariés en chômage technique. La probabilité est forte que l’enclenchement du processus de versement des aides directes pour les familles ayant des membres exerçant dans le milieu informel, aggrave la situation.

Pour inverser la tendance, les régulateurs bancaires et financiers proposent d’encourager le recours aux m-wallet, paniers de nourriture dans le milieu rural, ainsi qu’au paiement des factures via Internet ; ce qui permettra de freiner le recours à l’argent dans les tout prochains jours. La finalité, c’est d’éviter un scénario similaire à celui de l’été dernier (explosion des retraits en raison des vacances et de l’Aid El Kébir entraînant le manque de liquidités dans les guichets automatiques bancaires).

Seulement, ces solutions ont tôt fait de montrer leurs limites dans le contexte actuel marqué par la pandémie de COVID-19. C’est ce qui justifie d’ailleurs les appels lancés pour l’assouplissement du dispositif de refinancement auprès de Bank Al Maghrib, ainsi que la baisse du taux du compte débiteur (CCR) de 7 % actuellement à 2 % pour injecter de la liquidité, avec des seuils de montants à définir par BAM. Autre solution : réduire la réserve monétaire pour une période de 3 mois à proroger, en cas de persistance des tensions de liquidité et d’assouplissement de la part de la banque centrale en matière de règles prudentielles.