Ces mariages qui nous tirent par les oreilles…

22 août 2007 - 00h37 - Maroc - Ecrit par : L.A

La saison des mariages bat son plein dans tout le Royaume ! C’est une évidence… Et Tétouan ne déroge guère à la règle. La première semaine du mois d’août a connu un record du nombre de mariages. Seulement, certaines pratiques rebattent les oreilles de nombreuses personnes qui se retrouvent témoins des mariages à leur insu.

C’est le cas notamment des riverains de la non moins célèbre place de la Colombe Blanche qui a donné son surnom à la ville. Il est devenu coutume pour les jeunes mariés, depuis quelques années, de battre le macadam pour se prendre en photo avec le volatile en question. Une Colombe qui reste d’ailleurs de marbre devant les nombreuses allées et venues de couples en noir et blanc. Ce n’est, je vous l’assure, pas le cas du commun des mortels.

Imaginez-vous plongé dans un profond sommeil et que vous devez vous réveiller toutes les demi-heures par un boucan de tam-tam, un brouhaha indescriptible, une cacophonie de voix mêlées aux sons des klaxons offrant un concert gratuit, un crissement de véhicules dont les propriétaires, après une longue nuit de veillée, ne distinguent plus la droite de la gauche, sans parler des longues processions sans fin… Joue-t-on au rabat-joie en faisant ces remarques ? Que nenni ! Il s’agit tout simplement d’un irrespect de la tranquillité d’autrui.

Vous me répondrez ainsi : équipez votre domicile d’une bonne isolation acoustique, achetez un lot de boules quiès et munissez-vous d’un peu de patience !

Solutions à méditer mais que doit-on dire des nombreux malades alités dans les quatre cliniques et hôpitaux à proximité de la Colombe Blanche ? Clinique du Croissant-Rouge, l’Hôpital espagnol, la Clinique Nakhil et la Clinique de Tétouan ? Etablissements qui se situent à quelques mètres seulement du site tant convoité par les nombreux fêtards…

De plus, l’on n’hésite point à user de feux d’artifice et autres pétards ; des explosifs conçus pour faire du bruit lors des fêtes mais alors…. beaucoup de bruits.

D’ailleurs, lors de la détonation de ces explosifs « festifs », le riverain lambda aurait tendance à avoir peur en s’imaginant le pire ! Trois jeunes femmes enceintes auraient perdu leur bébé après avoir assisté à un mariage durant lequel des pétards avaient été lancés.

Des questions restent en suspens. Existe-t-il tout d’abord des textes qui prévoient des normes quant aux nuisances sonores ? De quelle manière peut-on contrôler l’utilisation des systèmes d’artifices-pétards ? Quand prendra-t-on conscience que l’émission ou la propagation des bruits peuvent nuire à la santé de l’homme et à la tranquillité publique et porter atteinte à la qualité de la vie et à l’environnement ?

Des interrogations qui trouveront un jour, peut-être, des réponses. D’ici là, pour vaincre ces pollutions sonores, seules les boules quiès feront l’affaire !

Nuisances sonores et occupation de l’espace public

Qu’en est-il de ces tentes caïdales qui s’éparpillent çà et là dans les villes marocaines et d’où chant, musique, et youyous fusent jusqu’aux premières lueurs de l’aube ? Ces festivités offrent aux invités différentes réjouissances en ces temps de vacances et des moments de joie et de divertissement, puisqu’elles constituent de véritables mini-concerts.

Implantés au milieu des rues et avenues, ces campements provisoires occupent l’espace public. Ils bloquent le passage des véhicules et donnent, de par la manière dont ils sont érigés et les éléments qui les constituent, une mauvaise image des villes. Le voisinage est obligé de faire montre de patience. La construction des « tentes » commence le matin dans un bruit d’enfer. Le soir, musique et chant amplifiés par de haut-parleurs causent une nuisance sonore insupportable.

Celle-ci trouve, en la nuit, un domaine propice et porte sérieusement atteinte au calme des lieux et au repos des mitoyens, sachant que nos cérémonies se font en majorité les soirées des vendredis, samedis, et dimanches, nuits de détente pour les marocains.

La loi, est très claire. Chaque célébration de mariage et chaque installation de tente caïdale doivent faire l’objet d’une autorisation accordée par les responsables concernés. Toute célébration qui utilise un amplificateur doit en suspendre le fonctionnement avant 22h, et tout dépassement est jugé illégal et passible d’amende.

Entre les avantages de la loi et les attitudes, souvent transgressives des gens, le mariage demeure une occasion dûment espérée par les uns mais nullement appréciée par les autres.

Libération - Amel Nejjari & Abdelhakim Dahi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Famille - Lois - Rencontres - Mariage

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : risque d’augmentation des mariages de mineures après le séisme

Le séisme survenu dans la province d’Al Haouz vendredi 8 septembre pourrait entrainer une multiplication des mariages de mineures, craignent les femmes sinistrées dormant désormais avec leurs filles sous des tentes dans des camps.

Alerte sur les erreurs d’enregistrement des nouveaux-nés au Maroc

L’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) a alerté le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, au sujet du non-enregistrement des nouveau-nés à leur lieu de naissance, l’invitant à trouver une solution définitive à ce problème.

Le PJD en colère contre le nouveau Code de la famille

Le parti de la justice et du développement (PJD) dirigé par Abdelilah Benkirane, affiche son opposition à la réforme du Code de la famille. Du moins, pour certaines propositions.

Une « formation prénuptiale » avant tout mariage au Maroc

Au Maroc, les personnes désireuses de se marier devront mener de nouvelles démarches avant de conclure le contrat de mariage.

Saâd Lamjarred et Ghita El Alaki se marient le 17 novembre au Maroc

Après Paris, le chanteur marocain Saâd Lamjarred et Ghita El Alaki, vont organiser leur mariage au Maroc le 17 novembre prochain. Une cérémonie à laquelle seront conviés sa famille, des fans et amis marocains.

Le Maroc cherche à mettre fin au mariage des mineures

En réponse à une question orale à la Chambre des Conseillers, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi a renouvelé ce lundi 28 novembre, son engagement à mettre un terme au mariage des mineures.

Les adouls marocains vont préparer les jeunes mariés à la vie sexuelle

L’Ordre National des Adouls au Maroc, l’Association marocaine de planification familiale (AMPF) et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) s’unissent pour préparer les jeunes marocains au mariage. Une convention dans ce cadre, a été...

Le mariage des mineurs diminue au Maroc

Après une hausse en 2021, le nombre de mariage de mineurs a diminué l’année dernière. Cela représente certes une note positive, mais il y a encore du chemin à faire pour en finir avec cette pratique.

Hôtels au Maroc : la fin du certificat de mariage ne plaît pas à tout le monde

Au Maroc, la levée de l’exigence d’un certificat de mariage dans les hôtels est loin de faire l’unanimité. Alors que certains Marocains ont célébré cette évolution comme une étape vers plus de liberté personnelle et de vie privée, d’autres estiment que...

Plus de 70% des femmes marocaines recourent aux méthodes contraceptives

Au Maroc, plus de 70 des femmes ont recours aux méthodes contraceptives. C’est ce qui ressort d’un récent rapport du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA).