Les Marocains du monde entament le chemin du retour

31 août 2004 - 01h42 - Maroc - Ecrit par :

Sur un terrain vague situé entre le centre d’accueil de Malabata et la nouvelle gare ferroviaire de Tanger, a été aménagé un parking de fortune destiné à abriter les MRE en partance pour leur pays de résidence.

Les quatre abris conçus à l’aide d’une charpente métallique et des bâches peuvent contenir jusqu’à une soixantaine de véhicules chacun. Pas un seul point d’eau ni de latrines sur toute la superficie du parc improvisé et les centaines de personnes qui s’y trouvent en attente de leur embarquement n’ont d’autre solution que se soulager dans la nature, dans les terrains vagues avoisinants.

Plusieurs personnes âgées et encore jeunes se sont étendues à même le sol pour se reposer, ce samedi vers midi, avant un long et fatigant voyage à travers les routes de l’Espagne. Un signe qui montre aussi combien est longue, et risque de l’être encore, cette dernière escale avant d’emprunter les passerelles des ferries qui les délivreront d’un calvaire qui a marqué et marquera encore leur séjour estival dans leur pays d’origine.

La durée d’attente se compte en heures. Pourtant, l’on reste encore loin de l’affluence des MRE, connue durant les derniers jours de vacances de l’année dernière. Les statistiques officielles estiment à seulement quelque 24.000, le nombre de Marocains résidant à l’étranger qui ont quitté leur pays par le port de Tanger durant toute la semaine dernière.

Des retards et une affluence clairsemée encore à Tanger

Des sources proches de l’opération « retour » affirment que le brouillard survenu au Détroit ces derniers jours, a altéré les conditions de navigation et retardé le départ des navires.

Dans le parking près de la nouvelle gare, de temps à autre, fusent de cette torpeur imposée par la canicule de ces derniers jours, des concerts de klaxon en signe de protestation contre une situation qui n’avait que trop duré.

Une voix crachée par les multiples et puissants haut-parleurs installés dans le centre de Malabata appelait les voyageurs, dans un arabe châtié, à s’armer de patience parce que la voie qui mène au port était bloquée. Quelques minutes après, la même voix demandait aux voyageurs à destination de Sète de se diriger immédiatement vers le port, car le ferry en partance pour cette ville française allait lever l’ancre.

En même temps, une file interminable de voitures bloque sur plus de deux kilomètres le trajet menant au port. Des familles entières, souvent avec des enfants en bas âge, attendent sous cette insupportable chaleur de midi l’accès à l’enceinte du port.

Depuis vendredi, l’un des deux voies de l’avenue des FAR et du boulevard d’Espagne, réservée exclusivement aux MRE, demeure bloquée et les autres rues qui mènent au port sont fermées à la circulation depuis deux jours.

Sur tout ce trajet donnant sur le port, depuis le centre de Malabata, et au long des deux avenues, un seul box de toilettes publiques a été installé, les gens se débrouillent comme ils le peuvent. Les responsables de l’opération Transit 2004 s’étaient pourtant engagés officiellement avant le début de la phase « retour » d’installer toutes les commodités nécessaires dans les aires d’attente et des latrines dans tous les lieux qui connaissent une concentration des MRE, cette voie qui mène au port notamment. Les responsables de l’opération ont, en outre, promis d’engager une douzaine de médecins et de les équiper en motocyclettes pour leur permettre de se déplacer facilement entre les files d’attente.

Les forces de l’ordre sont très présentes, des patrouilles de police sillonnent le boulevard des FAR et le parking improvisé à Malabata est surveillé par la police et la gendarmerie, ce qui n’empêche pas moins les MRE d’être assaillis par des hordes de mendiants et de vendeurs ambulants.

A l’intérieur du port, les choses semblent mieux organisées. Les flux des passagers sont canalisés vers l’aire d’exportation avant de les faire accéder directement aux ferries. Les voies qui mènent à la gare maritime sont dotées de signalisation verticale et horizontale et les passagers sont mieux informés. Plusieurs années d’expérience ont définitivement façonné la manière d’agir et conditionné les réflexes des services de l’ODEP.

Libération

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