Le ghassoul marocain à la recherche de débouchés extérieurs

28 novembre 2004 - 21h22 - Economie - Ecrit par :

Connu du monde entier le ghassoul, est une argile originaire du Maroc plus précisément des carrières de Tamdalet, situées près de la commune rurale de Ksabi, cercle de Missour, dans la province de Boulemane et dont l’exploitation remonte au XIII-ème siècle.

Ces gisements qui s’étendent sur une superficie de près de 25.000 ha produisent environ 2.700 tonnes en moyenne par an de ghassoul et assurent la totalité de la consommation nationale. Si le gisement du ghassoul de Tamdalet reste le plus important au niveau mondial, le produit connaît actuellement des difficultés d’écoulement en raison de l’importance des stocks existants et de la faible utilisation de cette matière notamment en industrie, a confié un responsable de la délégation régionale des mines à la MAP.

Il a ajouté que des actions de marketing et de prospection de nouveaux marchés seront lancées pour rechercher de nouveaux débouchés particulièrement au niveau du secteur industriel. Concernant le traitement de l’argile sur les lieux, le ghassoul, a-t-il dit, est trié manuellement sur le tas aussitôt après son extraction. Les produits grossiers qui sont généralement purs sont ensachés et livrés en vrac aux clients.

Les morceaux les plus fins sont, quant à eux, acheminés à la laverie située au lieu dit "gare Tamdaleft" sur la rive d’Oued Moulouya et par la suite étendus sur des surfaces bétonnées pour être séchés au soleil avant leur livraison. Réputé pour ses vertus astringentes, absorbantes et adoucissantes, le ghassoul a toujours été, dans la tradition fassie, l’élément incontournable de la trousse de bain des femmes au même titre que le savon noir et le gant de crin.

Et il était hors de question d’utiliser le ghassoul à "l’état brut" ou sous la forme vendue dans le commerce. Sa préparation à la maison, relevait d’un véritable rituel, jalousement préservé à travers le phénomène de transmission de mère en fille et le ghassoul faisait ainsi partie des provisions de l’année de la femme fassie. L’opération de préparation consistait en la macération pendant toute une nuit du produit brut dans de l’eau additionnée à plusieurs essences notamment des fleurs d’oranger et du myrte en vue de le faire bien gonfler, grâce aux sels minéraux qu’il renferme, dont les plus importants sont les "smectiques".

La matière ainsi obtenue (une forme de boue liquide) était passée au tamis, décantée et ensuite malaxée à la main telle une patte à pain et ce en vue d’éliminer toute impureté et saleté. Ainsi nettoyé et parfumé, le produit était étendu sur des tôles propres loin des poussières pour le faire sécher au soleil. Les plaquettes très fines obtenues par la suite, sont stockées dans des boites en fer hermétiques et conservées dans des endroits secs.

Ce produit à 100 pc écologique, faisait également partie des offrandes faites à la mariée par la famille du fiancé aux cotés du henné, des dates et du lait, le jour de la conclusion de l’acte de mariage. Le dahir d’Intifâa (Jouissance) du 14-9-1796 pour l’exploitation des carrières fût promulgué par le Sultan Sidi Mohammed Ben Abdellah au profit des chorfas ouled Moulay Ali Ksabi de la Moulouya pour l’exploitation du gisement en contrepartie du versement de la moitié des redevances au trésor de l’Etat.

Ce droit est resté maintenu jusqu’au 23 mai 1947 quant les chorfas Ksabi et l’administration des domaines décidèrent de le remettre à l’époque à une entreprise "moderne". En 1954, une société marocaine a pris la relève et depuis cette date les droits d’exploitation se font selon un cahier de charges réglementant l’adjudication, dont la dernière remonte au mois de février dernier pour une durée de 10 ans.

MAP

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Exportations - Santé

Ces articles devraient vous intéresser :

Pastèque et sécheresse : le casse-tête marocain

Faut-il continuer à produire de la pastèque rouge qui nécessite une importante quantité d’eau et épuise les sols, alors que le Maroc connaît la pire sécheresse depuis quatre décennies ? La question divise les producteurs, exportateurs et...

Tatouage au henné : attention danger

La fin du Ramadan et la période de l’Aïd, pour les jeunes filles, une période propice pour mettre du henné sur les mains. Si certaines mères acceptent que leurs filles appliquent le henné, d’autres préfèrent se passer de cette pratique pour préserver...

Exportations d’avocats : le Maroc va établir un nouveau record

La sécheresse qui touche le Maroc ne produira pas un impact négatif sur ses exportations d’avocats. Le royaume est en passe d’établir un nouveau record.

Camions attaqués en Europe : le Maroc hausse le ton

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a dénoncé lundi les récentes attaques d’agriculteurs européens contre des cargaisons de fruits et légumes marocains, faisant observer que l’Union européenne (UE) tire davantage profit de...

Punaises de lit : la psychose atteint le Maroc

Le ministère de la Santé et de la Protection sociale a confirmé, mercredi, l’absence d’une propagation exceptionnelle des punaises de lit au Maroc. Dans un communiqué, les autorités sanitaires affirment avoir mis en place des mesures préventives en...

Maroc : vers une hausse des taxes sur la chicha et les cigarettes électroniques

Le Maroc entend augmenter les taxes sur la chicha et les cigarettes électroniques. Une décision motivée, dit-on, par le souci de préserver la santé des consommateurs, notamment les jeunes Marocains.

Diabète : les précautions pour passer un mois de Ramadan en toute sérénité

Le mois de Ramadan est un mois sacré pour les musulmans. Néanmoins, quelques précautions sont à suivre scrupuleusement par certaines personnes à risque souffrant de maladies chroniques, telles que le diabète.

Le Maroc ouvre ses portes aux médecins étrangers

Des médecins étrangers pourront bientôt exercer au Maroc. C’est ce que vient de confirmer le ministre de la Santé Khaled Ait Taleb.

Maroc : les exportations automobiles dépassent les 100 MMDH à fin novembre

Les exportations marocaines dans le secteur automobile ont généré au terme des onze premiers mois de l’année un chiffre d’affaires de 100,37 milliards de dirhams, en augmentation de 35% par rapport à la même période de 2021.

Le Maroc teste un système de santé intelligent

Le Maroc prévoit d’installer un « système de santé intelligent » dans les centres de santé des régions de Rabat-Salé-Kénitra (16), Fès-Meknès (15), Beni Mellal-Khénifra (11) et Draâ-Tafilalet (11). Cette première phase du projet devrait nécessiter un...