Les Marocains se plaignent de la hausse des prix

8 janvier 2009 - 23h05 - Maroc - Ecrit par : L.A

En ce début 2009, les Marocains ont été surpris par la hausse des prix de plusieurs produits et services, d’autant qu’il s’agit de la deuxième hausse en quelques mois seulement.

Par exemple, le lait a augmenté de 20 centimes par litre, une hausse qui se répercute sur le prix des boissons dans les cafés. La Centrale Laitière ne considère pas qu’il s’agisse-là d’une augmentation, mais plutôt d’une correction de prix conforme au renchérissement des coûts de certaines matières premières.

Les prix ont augmenté à la fois pour la production laitière et pour les emballages. Les consommateurs s’inquiètent des éventuelles répercussions sur le prix des produits dérivés.

Une autre augmentation de prix concerne le réseau des transports publics de Casablanca. Les tickets de bus ont augmenté de 50 centimes.

"Le comité de suivi et de la gestion déléguée du transport collectif à Casablanca a décidé cette hausse pour assurer la continuité de son service", a expliqué le président de la communauté urbaine Mohamed Sajid. Il a souligné que l’intervention des pouvoirs publics était impérative au vu des menaces qui pèsent sur le secteur.

En outre, les augmentations touchent également les services autoroutiers. Les utilisateurs ont été surpris de constater une augmentation de 2,9 pour cent en moyenne du prix des péages au 1er janvier. Selon Mustapha Mesoudi, chef du service des nouveaux produits, cette mesure s’explique par l’augmentation de la TVA sur le péage autoroutier de 7 à 10 pour cent aux termes de la loi de finances 2009.

Les automobilistes n’apprécient pas cette mesure. "Pourquoi le consommateur doit-il subir la hausse de la TVA ? C’est toujours le cas", se plaint Rajae Badi, un fonctionnaire. "Le gouvernement doit y penser avant d’élaborer la loi de finances. L’année dernière, c’était la hausse de TVA sur le prêt leasing. Et nous avons été contraints d’endosser la différence".

Les Marocains, qui s’attendaient à une baisse des prix par suite de la baisse des cours de pétrole sur les marchés internationaux, restent sceptiques face à la situation actuelle.

"A chaque fois, on note une augmentation dans un produit. Certes, la hausse peut parfois paraître insignifiante. Mais si on fait le cumul ainsi que la comparaison avec les salaires, la situation est délicate pour les gens à faible revenu", explique Rachid Chaoui. Il estime que le gouvernement doit contrôler les prix pour sauvegarder le pouvoir d’achat des citoyens.

Mohamed Benkeddour, le président de la fédération nationale des associations de consommateurs, explique que le gouvernement a toujours avancé l’argument de la hausse des prix au niveau mondial pour justifier les augmentations. "Ce prétexte ne tient plus", affirme-t-il. "Il faut respecter les changements au niveau international".

Un avis partagé par l’économiste Jamal Bahaoui. Il explique que sur les six derniers mois, les prix du pétrole et des produits alimentaires ont baissé sans que le citoyen marocain n’en bénéficie au niveau du marché local. "C’est le gouvernement qui bénéficie des ressources et de la baisse des prix au niveau international".

Du côté du gouvernement, aucune réaction officielle n’a été jusqu’à présent annoncée. Contacté sur la question, le ministre chargé des Affaires Economiques et Générales n’a fourni aucune réponse.

Source : Magharebia - Sarah Touahri

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Energie - Routier - Consommation - Caisse de compensation - Alimentation

Ces articles devraient vous intéresser :

Les Marocains paieront plus cher certains produits

En raison d’une décompensation annoncée, les prix de certains produits de grande consommation comme le gaz, la farine et le sucre reviendront plus cher aux consommateurs marocains.

La capacité de réponse d’urgence nucléaire du Maroc « est solide »

En fin de mission d’examen de la préparation aux situations d’urgence (EPREV) au Maroc, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a livré ses conclusions.

Maroc : les auteurs d’infractions routières plus durement sanctionnés

Au Maroc, certaines infractions routières seront plus sévèrement punies. Tel est le vœu de la Gendarmerie royale qui mise sur la correction de certaines lacunes judiciaires.

Maroc : fin des frais « injustifiés » pour les factures en ligne

Le Conseil de la concurrence a lancé un avertissement : des frais de service ajoutés sur les paiements en ligne dans plusieurs secteurs économiques n’ont pas de justification. Ces coûts supplémentaires, selon le Conseil, freinent la digitalisation de...

« Ain Ifrane » vendue

La société Mutandis vient de conclure un contrat de cession avec la Société des Boissons du Maroc (SBM), en vue de l’acquisition de « Ain Ifrane ». Montant de la transaction : 380 millions de dirhams.

Bouteille de gaz au Maroc : le prix flambe à partir d’avril

Le compte à rebours est lancé. À partir du 1ᵉʳ avril 2024, les Marocains devront mettre la main à la poche pour se procurer une bouteille de gaz butane. Exit la subvention de l’État, le prix passera de 40 à 50 dirhams, actant la première étape d’une...

Transition énergétique : le Maroc sur la bonne voie

Dans un contexte difficile marqué par la crise énergétique et la flambée des prix, le Maroc est passé à la vitesse supérieure sur son chantier de la transition énergétique. Grâce à sa politique axée sur l’investissement privé dans le secteur, le...

Maroc : du changement dans le paiement des factures d’eau et d’électricité

Le gouvernement d’Aziz Akhannouch poursuit le chantier de modernisation des services publics. Le paiement des frais d’eau et d’électricité aura des nouveautés à partir du 1ᵉʳ janvier 2024.

Le prix des lentilles s’envole au Maroc

Le prix des lentilles a considérablement augmenté au Maroc, atteignant 32 dirhams le kilo chez les détaillants, contre 25 dirhams pour les lentilles importées.

Pénurie de lait : les éleveurs marocains lancent un cri de détresse

Touchés de plein fouet par la sécheresse->95421 et surtout l’augmentation du coût de l’élevage, les éleveurs réclament une aide urgente à l’État, en vue de faire face à la pénurie de lait que connait le royaume.